VINCENT Joseph

Par Michel Thébault

Né le 7 juillet 1843 à Mansat-la-Courrière (Creuse) ; maçon de la Creuse ; garde national de Paris ; communard emprisonné.

Joseph Vincent était le fils de Léonard Vincent colon (exploitant d’une terre qui lui a été concédée par le propriétaire avec qui il doit partager les fruits de l’exploitation, synonyme en Creuse de métayer) âgé de 21 ans et de Françoise, Marie Planchadeau âgée de 24 ans, domiciliés au lieu-dit Boisgency, commune de Mansat-la-Courrière. Comme beaucoup de jeunes limousins, il exerça le métier de maçon, maçon de la Creuse, migrant saisonnier partant travailler de mars à novembre (en général) sur les chantiers des grandes villes et en particulier sur les chantiers parisiens. Au printemps 1871, célibataire âgé de 27 ans, Joseph Vincent résidait 13 rue Neuve-Saint-Médard dans le quartier du Jardin-des-Plantes (Ve arr.). La plupart des chantiers étant arrêtés à la fin de 1870 et en 1871 à Paris, beaucoup de maçons de la Creuse comme Joseph Vincent s’engagèrent, comme les ouvriers parisiens, dans la Garde nationale par conviction politique et faute de travail (les gardes percevaient une solde de un franc cinquante par jour). Pendant le 1er Siège, il fit partie de la 2e compagnie de marche du 60e bataillon de la Garde nationale appartenant à la Ve Légion du Ve arrondissement ; il continua son service après le 18 mars 1871 tout en reprenant son travail. Le 3 avril, il participa à la sortie à Châtillon, puis alla jusqu’à Vanves ; il continua ensuite à travailler à la gare d’Orléans. Le 25 avril 1871 commença la bataille d’Issy, les troupes versaillaises tentant progressivement d’investir le fort. Joseph Vincent fit partie des renforts fédérés le 27 avril mais fut fait prisonnier le 29, sans doute lorsque vers 20 heures un assaut des troupes versaillaises permit de surprendre les tranchées fédérées.
 
Il fut emprisonné dans l’attente de son jugement. Les rapports de police préalables au jugement indiquaient qu’il n’avait aucun antécédent judiciaire et que les renseignements recueillis sur son compte étaient bons ; on le disait ouvrier laborieux. Il fut condamné, le 1er mars 1872, par le 9e conseil de guerre siégeant à Sèvres, à un an de prison et cinq ans de privation des droits civiques. Il fut emprisonné au fort des Saumonards sur l’île d’Oléron (Charente-Inférieure/Maritime). Il obtint la remise du reste de sa peine le 9 septembre 1872, la privation des droits civiques étant maintenue.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article72769, notice VINCENT Joseph par Michel Thébault, version mise en ligne le 13 novembre 2022, dernière modification le 13 novembre 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/750. — Arch. Dép. Creuse état civil. — Jean-Claude Farcy, La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880), base des communards, site internet. — Stéphane Trayaud,Oubliés de l’Histoire, les Limousins de la Commune de Paris, Mon Petit Éditeur, 2012. — Site internet Annuaire des migrants Maçons de la Creuse.

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