VINOT Jules, Honoré

Né le 24 juin 1835 à Paris ; y demeurant, 96, rue de l’Ourcq (XIXe arr.) ; dessinateur-architecte ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.

Il était célibataire. Il avait servi dans le 1er régiment de tirailleurs algériens qu’il quitta en octobre 1868, étant caporal ; depuis, il habitait Blidah. Quelques jours avant la déclaration de guerre contre la Prusse, il vint habiter Paris. Pendant le 1er Siège, il fut capitaine instructeur au 170e bataillon de la Garde nationale. Révoqué en février 1871, à la suite d’une querelle avec le commandant du bataillon, il se retira chez sa mère jusqu’au 18 mars 1871.
Il fit alors la connaissance de Bergeret et Arnold. Bergeret l’invita à se rendre place Vendôme (Ier arr.), pour organiser son état-major général. Le lendemain, il était nommé colonel chef d’état-major. Le 12 avril, il quitta la Place Vendôme et prit le commandement du Champ de Mars, où il organisa jusqu’au 22 mai l’instruction des bataillons ; selon Lissagaray, il commandait l’École militaire. Pendant les derniers jours de la lutte, il s’enferma chez sa maîtresse, Bediet Marie. Des habitants du quartier certifièrent que dans les derniers jours, au péril de sa vie, il avait empêché des fédérés d’incendier l’église Saint-Merry.
Il fut condamné, le 25 juin 1872, par le 4e conseil de guerre, à vingt ans de travaux forcés, peine commuée le 15 août 1876, en dix ans de travaux forcés, puis en cinq ans de bannissement à partir du 17 mai 1879. Le 1er novembre 1876, en Nouvelle-Calédonie, il participa à une tentative d’évasion avec Allemane, Trinquet, Pérol, Chinardet, etc. Les douze condamnés s’emparèrent, à l’îlot Freycinet, du remorqueur le Bulari dont l’équipage était descendu à terre. Vinot prit d’abord la barre, mais le bateau était en plein dans les récifs et Pérol la prit à son tour. Il fallut deux heures pour sortir des récifs et l’alerte avait été donnée. Le remorqueur fut arraisonné par la Seudre et les fugitifs ramenés à terre.
Il obtint la remise du reste de sa condamnation le 27 novembre 1879 et rentra par la Creuse.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article72788, notice VINOT Jules, Honoré, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 13 octobre 2022.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/772. — Arch. PPo., listes d’amnistiés. — Lissagaray, Histoire de la Commune, op. cit. — Murailles... 1871, op. cit., p. 529. — Note de Louis Bretonnière.

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