PATOU Maurice, Louis

Par Yves le Maner

Né le 2 septembre 1903 à Saint-Martin-Boulogne (Pas-de-Calais), mort le 8 août 1961 à Valenciennes (Nord) ; employé de chemins de fer ; militant communiste ; secrétaire de l’Union locale CGT de Valenciennes (1936-1939).

Employé dans une cimenterie depuis l’âge de treize ans, Maurice Patou entra en 1926 à la Compagnie des chemins de fer du Nord à Valenciennes sur les conseils de son frère aîné. Ce dernier, membre du Parti communiste depuis la scission de Tours, l’incita également à prendre sa carte à la cellule locale de Valenciennes. Dès 1931, Maurice Patou devint secrétaire de la cellule des cheminots. Bon orateur, il accéda à la direction de la section syndicale unitaire de Valenciennes en 1933 et fut délégué au congrès VIIe CGTU (Paris, 23-29 septembre 1933). À l’exception d’une tentative infructueuse lors des municipales de 1935 à La Sentinelle, Patou se refusa toujours à briguer des mandats publics. Délégué au congrès national de fusion de la Fédération des cheminots à la fin de l’année 1935, il devint l’année suivante secrétaire général permanent de la puissante Union locale CGT unifiée de Valenciennes et environs qui regroupait alors cinquante-trois syndicats. Organisateur de plusieurs occupations d’usines lors de la grève du 30 novembre 1938, il fut condamné à trois mois de prison. Élu en 1939 au bureau du syndicat régional des Métaux, il accéda la même année à la commission administrative de l’Union départementale du Nord avec Ch. Lemaire. Malgré son intense activité dans la période qui précéda la guerre (il était notamment éditorialiste de la rubrique de Valenciennes dans l’Enchaîné), Maurice Patou hébergea plusieurs enfants espagnols et une petite polonaise dont le père combattait dans les Brigades internationales.
Révoqué de son mandat syndical dès la déclaration de la guerre, il tenta d’imprimer des tracts clandestinement mais fut rapidement inquiété par la police. Mobilisé, il fut affecté sur la ligne Maginot. Ayant proclamé son soutien inconditionnel au Pacte germano-soviétique, il fut immédiatement incarcéré à la centrale de Loos-lès-Lille et traduit en conseil de guerre. Il bénéficia de la rétractation d’un témoin et, après promesse de « bonne conduite », fut envoyé au front. Fait prisonnier pendant la campagne de France, il fut transféré en Allemagne. Après plusieurs tentatives d’évasion qui lui valurent de connaître pendant plusieurs mois les camps disciplinaires, Maurice Patou parvint finalement à s’enfuir et à rejoindre l’Armée rouge au sein de laquelle il combattit jusqu’à la capitulation de l’Allemagne.
Réintégré à la SNCF à son retour de guerre, il tint les secrétariats du syndicat des cheminots de Valenciennes jusqu’en 1947 et de l’Union locale jusqu’en 1951, peu avant sa retraite.
Affaibli par sa longue captivité et par les sévices subis, gravement malade des poumons, il s’éteignit en août 1961.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article7295, notice PATOU Maurice, Louis par Yves le Maner, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 28 avril 2022.

Par Yves le Maner

SOURCES : Arch. Dép. Nord, M 595/35. — H. Ieria, M. M., Lille III, 1974, op. cit..

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