WITTE Joseph

Par Michel Thébault

Né le 6 octobre 1843 à Saint-Étienne-de-Fursac (Creuse) ; maçon de la Creuse ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.

Joseph Witte était le fils de Léonard Witte âgé de 32 ans, maçon absent à la naissance de son fils et de Marie Eynard âgée de 32 ans, domiciliés au village de La Chérade commune de Saint-Étienne-de-Fursac. Au recensement de 1866, il résidait toujours au village de La Chérade avec ses parents et ses trois frères et sœurs. Il devint maçon comme son père, maçon de la Creuse, migrant saisonnier partant à la saison travailler sur les chantiers parisiens. En 1870 – 1871, célibataire âgé de 28 ans, il résidait à Paris, 5 rue des Boulangers dans le quartier Saint-Victor (Ve arr). La plupart des chantiers étant arrêtés fin 1870 et en 1871 à Paris, beaucoup de migrants, en particulier des maçons de la Creuse comme Joseph Witte s’engagèrent, comme les ouvriers parisiens, dans la Garde nationale par conviction politique et faute de travail (les gardes percevaient une solde de un franc cinquante par jour). Sous la Commune de Paris, il servit comme simple garde au 248e bataillon fédéré appartenant à la Ve Légion du Ve arrondissement. Il fut arrêté le dimanche 28 mai 1871 au dernier jour de la semaine sanglante.
 
Il fut jugé le 23 avril 1872, par le 14e conseil de guerre, siégeant à Saint-Cloud. Il fut reconnu « coupable d’avoir commis un attentat dont le but était de porter la dévastation, le massacre et le pillage dans la banlieue et la ville de Paris ; d’avoir fait partie des bandes armées qui avaient pour but l’accomplissement des crimes prévus par les articles 87 et 91du code pénal ; d’avoir dans un mouvement insurrectionnel porté des armes apparentes étant revêtu d’un uniforme militaire et d’avoir fait usage de ses armes ; d’avoir dans le but de faire attaque ou résistance à la force publique, d’envahir et d’occuper des édifices, postes et autres établissements publics appartenant à l’État. » Il fut condamné à la déportation simple et à la dégradation civique. Il fut embarqué à Brest pour la Nouvelle Calédonie le 31 juillet 1872 sur le transport à vapeur La Garonne. Arrivé en Nouvelle Calédonie le 5 novembre il fut débarqué sur son lieu de détention à l’Île des Pins le 12 novembre 1872. Le décret d’amnistie du 15 janvier 1879 entraîna la fin de sa peine et il partit pour la France sur le transport Le Navarin le 3 juin 1879.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73041, notice WITTE Joseph par Michel Thébault, version mise en ligne le 13 août 2022, dernière modification le 10 août 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/840. — Arch. PPo., listes d’amnistiés. — Arch. Nat. Outre-Mer (ANOM) COL H 98. — Arch. Dép. Creuse (état civil, recensement). — Jean-Claude Farcy, La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880). — Stéphane Trayaud Oubliés de l’Histoire, les Limousins de la Commune de Paris Mon Petit Éditeur 2012. — Note de Louis Bretonnière.

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