YANSEN Gustave [parfois YANSON, ou YAUSEN]

Par Gilles Pichavant

Né vers 1829 ; docker journalier sur le port du Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), puis commis dans une maison de commerce ; membre du "Comité central républicain de Solidarité" du Havre en 1871.

D’après la police, Gustave Yansen, "ayant travaillé très longtemps comme journalier sur les quais", habitait 10 rue du Chilou au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime). Il devint commis chez un négociant du Havre vers le milieu des années 1860. Dans l’entreprise où il travaillait en 1871, il était "bien considéré", et passait "pour avoir une bonne moralité". Il était marié et père de 3 enfants.

De 1870 à 1871, Gustave Yansen fréquenta les réunions organisées par un club "socialiste", ou "Communiste", qui tenait séance rue Bernardin-de-Saint-Pierre au Havre, et qui se transforma en "Comité central républicain de Solidarité". En 1870 il fut, d’après Jean Legoy, directeur-gérant du journal Le Solidaire publié trois fois par semaines car ce comité, mais ce journal eut une existence courte, et son 14e numéro fut saisi le 23 octobre de la même année.

Dans une fiche de renseignements sur Blériot et Yansen, jointe à un courrier du sous-préfet du Havre, dans le cadre de dossier sur l’"Enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars 1871", aux archives départementale de Seine-Inférieure, il est écrit qu’Émile Aubry, animateur de l’Internationale rouennaise, correspondit avec "Blériot, Hilaire, et Yansen", dans les premiers jours de mars pour fonder au Havre une fédération de l’Internationale, Cercle d’Études Économique". Dans le rapport du premier président de la Cour de Rouen, pour cette enquête parlementaire, il est précisé que le 10 avril 1871, Émile Aubry écrivit d’une lettre à Yansen, pour s’informer des possibilités de fonder une fédération havraise "pouvant combiner son action avec la fédération de Rouen et d’Elbeuf, au moyen de la création ou plutôt de la reparution du journal la Réforme sociale, dont le manque de ressources avait fait cesser la publication". Cette proposition ne fut pas suivie d’effet, sans doute faute de temps.

La même fiche de renseignements de police dit de lui qu’il était connu "pour [être] un homme très exalté, ayant des maximes communeuses très prononcées". Lorsqu’il y avait des réunions dans la rue Bernardin-de-Saint-Pierre, son nom y était souvent prononcé, et lui-même se faisait excuser près du président, lorsque ses occupations l’empêchaient de s’y rendre". Il semble qu’immédiatement après la chute de la Commune, il ait subi des menaces de mises à la porte de la part de son patron, et ait cessé, peut-être temporairement, de faire une "propagande ostensible en faveur de la Commune".

Voir Albert Detré président du "Comité central républicain de Solidarité", et Lefebvre (secrétaire d’une section de l’Internationale en 1867).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73085, notice YANSEN Gustave [parfois YANSON, ou YAUSEN] par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 14 janvier 2021.

Par Gilles Pichavant

SOURCE : Enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars 1871, Paris, Librairie législative Wittersheim, 1872, édition en un volume, p. 126-127. — Arch. Dép. de Seine-Maritime, cote 2U2704, dossier "Enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars 1871"> ; lettre du sous-préfet du Havre. — Enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars 1871, Paris, Librairie Germer-Baillère, 1872, 1872, sur Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1111513.r=.langFR —Jean Legoy, Le Peuple du Havre et son histoire, tome 1, imprimerie Edip,1984.

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