ANDRÉ Corentin, Marie

Par Alain Prigent

Né le 21 mars 1919 à Keravel-ar-Gorré en Plomodiern (Finistère), mort le 12 mars 2001 à Cast (Finistère), résistant ; militaire de carrière ; membre du comité de la fédération du PCF des Côtes-du-Nord (Côtes d’Armor) (1961-1964), membre du bureau national de l’ANACR.

Fils de René, Marie André, cultivateur et de Anne, Marie Poquet, cultivatrice. Ils étaient de petits fermiers des montagnes noires. Son père, amputé dans les combats de l’Argonne en 1915, mourut en 1934 à quarante ans laissant la famille dans le désespoir et la misère. Bretonnant de naissance, Corentin André fréquenta ainsi que ses deux sœurs l’école communale, puis le cours complémentaire de Châteaulin. Il entra dans l’école des mousses de la Marine Nationale à Brest à seize ans puis à l’école des fusiliers-marins à Lorient en 1936. Il fut ensuite instructeur dans ces deux écoles de 1937 à 1942.

Après avoir tenté de rejoindre la France Libre à Casablanca à la mi-juillet 1940, il organisa un groupe de résistance à bord de L’Océan à Toulon. Mais le réseau fut découvert : André, arrêté, fut radié des cadres de la Marine. Regagnant la Bretagne au début 1943, il obtint un poste de maître d’éducation physique au collège de Lannion. En contact avec les militants du Front National, il constitua un groupe des FUJP (Front uni de la jeunesse patriotique) d’abord au collège et au sein du club de football d’obédience laïque, l’union sportive lannionnaise, puis dépassant les barrières des combats du début de la IIIe République au sein du patronage Saint-Jean-Baptiste et au stade lannionnais. En mars 1944, Yann Le Floc’hmoan*, responsable régional des FUJP, le muta aux FTP. Il fut nommé au commandement de la compagnie Roger Barbé qui participa aux actions militaires avant et après le débarquement. Il organisa la libération de Lannion du 4 au 7 août 1944 avant l’arrivée des troupes alliées, obtenant la reddition de 600 soldats allemands repliés à Perros-Guirec.

Le capitaine Maurice adhéra au PCF en 1944. Il participa ensuite aux combats sur le front de Lorient à la tête du 16e bataillon jusqu’à la reddition du général Ramcke le 9 mai 1945. Les sanctions qui lui avaient infligé sous Vichy étant annulées, il fit carrière dans l’armée avec le grade de capitaine jusqu’à sa mise à la retraite pour invalidité en 1959. De retour dans le Trégor, il siégea au comité de la fédération des Côtes-du-Nord du PCF de 1961 à 1964. À la suite de la démission pour raison de santé de Pierre Jagoret* (SFIO), il fut candidat à l’élection cantonale partielle de Lannion qui se déroula en même temps que le renouvellement de la moitié des sièges en octobre 1967 où il obtint 36,3 % des suffrages exprimés au 1er tour seul face au candidat de la droite Le Bourdonnec. Il fut très longtemps secrétaire départemental l’ANACR et membre du bureau national de L’ANACR dans les années 1990. Il est décédé le 12 mars 2001 à Cast (Finistère).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73133, notice ANDRÉ Corentin, Marie par Alain Prigent, version mise en ligne le 31 juillet 2009, dernière modification le 5 avril 2022.

Par Alain Prigent

SOURCES : Fichier des membres du comité fédéral de la Fédération des Côtes-du-Nord du PCF établi par Gilles Rivière. — Le Trégor, La Libération de Lannion (4-10 août 1944). — Divers articles in Une semaine dans les Côtes-du-Nord supplément de l’Humanité Dimanche. —Christian Bougeard, Le choc de la deuxième guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’État, Rennes II, 1986. — Multiples entretiens avant son décès.

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