Par Jean Maitron, Claude Pennetier
Né le 11 juillet 1883 à Paris (XVIIIe arr.), mort le 3 novembre 1933 à Champigny-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne) ; comptable dans les coopératives de consommation ; militant socialiste SFIO ; maire de Champigny-sur-Marne (1925-1933), tué en pleine rue pendant son mandat.
Employé comptable au Magasin de gros des coopératives en 1906, Eugène Courel devint l’année suivante chef comptable à la coopérative la Bellevilloise dans le XXe arr. de Paris, poste qu’il quitta en mai 1914 pour être un des directeurs de l’Union des coopérateurs parisiens. Ses cours de comptabilité donnés à l’École coopérative furent réunis sous le titre Manuel de comptabilité coopérative.
Militant socialiste dès les années 1910, Eugène Courel reconstitua la section socialiste SFIO de Champigny-sur-Marne en 1925. Les effectifs avaient été de soixante-quinze cotisants en décembre 1919 et de cent trente au premier semestre 1920. La section fit « des pas de géant », en 1925, avec soixante-quinze adhérents, mais tous ne payèrent pas leurs timbres et la Fédération de la Seine n’en valida que quarante (XXXIXe congrès fédéral, 1er mars 1925). Le nombre de cotisants tomba ensuite à dix en 1928, trente en 1929, dix en 1930, vingt en 1931, dix en 1932 et 1933.
Albert Thomas, maire socialiste de Champigny-sur-Marne depuis 1912, directeur du Bureau international du travail (BIT), abandonna la première magistrature municipale après les élections municipales de 1919. Eugène Courel prit la tête de la liste socialiste SFIO aux élections municipales des 3 et 10 mai 1925. Les candidats socialistes recueillirent 820 voix de moyenne, contre 750 aux communistes, sur 4 154 inscrits. Ils conquirent les vingt-sept sièges au second tour, avec 1 740 voix de moyenne contre 1 340 aux « républicains de gauche » (3 216 votants). Eugène Courel fut élu maire le 17 mai 1925 et le 22 mai 1929 ; il mourut en cours de mandat, tué en pleine rue. Gaston Chardin lui succéda en décembre 1933.
Eugène Courel avait soutenu la candidature de Jean-Baptiste Séverac dans la troisième circonscription de Sceaux, aux élections législatives des 22 et 29 avril 1928 (2 951 et 4 978 voix, sur 16 270 inscrits, 14 260 et 13 603 votants). Il se présenta lui-même dans cette circonscription correspondant aux communes de Bry-sur-Marne, Champigny, Nogent, Le Perreux, lors des élections du 1er mai 1932. Il recueillit 3 232 voix sur 18 753 inscrits (17,2 %) et 16 505 votants, et, se retira au second tour. La majorité de ses voix profitèrent au radical indépendant Belin qui ne put empêcher l’élection d’un autre radical, Jean Goy.
Par Jean Maitron, Claude Pennetier
SOURCES : Arch. PPo. 393, octobre 1927. — Arch. Paris, DM3 et Versement 10451/76/1 n° 1. — Arch. Ass. Nat., résultats électoraux. — Fonds d’archives Jean Gaumont-Gaston Prache. — Compère-Morel, Grand dictionnaire socialiste. — Le Populaire, 4 novembre 1933. — Le Coopérateur de France, 11 novembre 1933.