HARTMANN Jean, Roger

Par Paul Boulland

Né le 12 avril 1923 au Kremlin-Bicêtre (Seine, Val-de-Marne), mort le 21 mai 1980 à Villejuif (Val-de-Marne) ; boucher puis tourneur ; résistant ; militant communiste, secrétaire parlementaire de Maurice Thorez, membre du secrétariat de la fédération PCF de Seine-Sud [Val-de-Marne] de 1955 à 1961, collaborateur du comité central.

Les parents de Jean Hartmann, Marcel Hartmann et Charlotte née Le Gouas, tous deux militants communistes, s’installèrent à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) en 1931, dans un logement HBM destiné aux familles nombreuses. Marcel Hartmann, journalier, élu conseiller municipal d’Ivry en 1935, résistant, fut arrêté en juin 1942 et fusillé le 11 août 1942 au Mont-Valérien. Charlotte Hartmann, journalière, membre du Comité local de Libération d’Ivry, fut conseillère municipale de 1945 à son décès en 1951. Dès l’âge de huit ans, Jean Hartmann participa aux activités des Pionniers et, à quinze ans, il adhéra à la JC où il fut responsable des loisirs au cercle d’Ivry, en 1938. Titulaire du certificat d’études primaires, il apprit le métier de boucher.

Resté en contact avec l’organisation communiste clandestine après 1939, par l’intermédiaire de son père, il intégra l’appareil des JC, en 1941, comme militant de base, puis comme responsable politique du secteur Ivry à partir de la fin de l’année, sous le pseudonyme de Victor. Après l’arrestation de son frère Maurice, le 6 mai 1942, il quitta le domicile familial, mais continua de travailler à la Fabrique réunie des lampes électriques (FRLE) d’Ivry. Fin juin 1942, il participa à des actions de sabotage contre une scierie et contre son usine. L’arrestation de son père dans les jours suivants orienta les soupçons de la police vers lui et il fut arrêté sur son lieu de travail le 29 juin 1942, en possession de documents. Malgré une semaine d’interrogatoires et de passages à tabac, la police ne put réunir que peu de preuves contre lui et il fut condamné à un an de prison. Il resta toutefois interné, aux Tourelles, à Pithiviers puis à Voves, à partir de l’automne 1943. Responsable dans l’organisation des JC du camp, il fit partie des 42 militants qui s’évadèrent grâce à un tunnel, le 5 mai 1944. De retour en région parisienne, il fut responsable de la JC pour la région Paris-Ouest, sous le pseudonyme de Lepreux, et prit part aux combats de la Libération comme capitaine FTP. Il fut homologué sous-lieutenant FFI.

Après la Libération, Jean Hartmann fut secrétaire régional des JC de Paris Nord et suivit une école centrale d’un mois en décembre 1944. Il fut ensuite secrétaire à l’organisation de la section PCF de Choisy-le-Roi, puis secrétaire parlementaire de Maurice Thorez. Retourné à la production, il travailla comme tourneur P3 chez Stockvis à Ivry, où il fut membre du comité puis du bureau de la section communiste et secrétaire du syndicat des métaux CGT. Il intégra le comité de la fédération communiste de Seine-Sud en mai 1954 et devint peu après permanent. Il suivit alors une école centrale de quatre mois entre mars et juillet 1955. Les évaluateurs voyaient en lui un « camarade sérieux et qui paraît avoir de l’étoffe », intelligent et méthodique. Ils indiquaient également qu’il était « encore sous le coup de sanctions antérieures » mais les sources ne permettent pas d’expliciter cette allusion. En novembre 1955, Jean Hartmann fut élu au secrétariat de la fédération Seine-Sud, où il siégea jusqu’en 1961. Il fut alors ramené au bureau fédéral, puis au comité fédéral en 1962, afin de se consacrer à ses responsabilités de collaborateur de la section d’administration du comité central. À partir de 1964, il présida la commission fédérale de contrôle financier, avant de quitter ses responsabilités lors de la création de la fédération du Val-de-Marne en décembre 1966.

Il s’était marié le 14 avril 1945 à Ivry-sur-Seine avec Yvonne Broust.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73162, notice HARTMANN Jean, Roger par Paul Boulland, version mise en ligne le 6 août 2009, dernière modification le 6 septembre 2010.

Par Paul Boulland

SOURCES : Arch. du comité national du PCF. — Arch. de la fédération PCF du Val-de-Marne. — État civil.

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