MOLINIER Raymond [MOLINIER Louis, Raymond]. Pseudonymes : RAY ou REY, LINIER, REMEMBER.

Par Rodolphe Prager

Né le 14 janvier 1904 à Paris (IVe arr.), mort le 30 octobre 1994 à l’Escala, province de Gérone (Espagne) ; conducteur électricien, responsable d’un cabinet de contentieux et chauffeur de taxi ; membre du Parti et des Jeunesses communistes ; l’un des fondateurs et dirigeants du mouvement trotskyste.

Raymond Molinier fut le cadet d’une famille nombreuse très modeste. Son père, fort des halles, et sa mère, couturière à domicile, eurent neuf enfants, dont cinq survécurent. Originaire du Limousin, la famille était catholique, sa sœur Léonie fut bénédictine dans la province de Guipúzcoa au pays basque. Raymond débuta sa scolarité dans une école confessionnelle. Ensuite, Il fut inscrit dans une école laïque et fit ses études secondaires comme boursier au collège Turgot. Titulaire du brevet d’études supérieures, il suivit les cours du soir à l’École des travaux publics. Au début des années vingt, Raymond Molinier fut conducteur électricien chez Thomson-Houston à Neuilly-sur-Seine, puis chef de service chez Martel-Électricité. Il travailla ensuite chez Darras frères, entreprise de produits chimiques et pharmaceutiques où il aurait mené une grève. Une tentative de constitution d’un atelier d’accessoires automobiles se termina par une faillite en 1927. Son frère Henri l’employa alors dans son cabinet de contentieux puis le prit comme associé.

Au lendemain de la guerre, ce dernier l’orienta vers le Sillon de Marc Sangnier*. L’évolution de Raymond Molinier vers le communisme entraîna une certaine tension entre eux. La brochure de Raymond signée J. Morny, Un catholique peut-il être révolutionnaire ? parue en 1921, traduisait ses préoccupations du moment et situa le différend avec son frère. Il fonda un foyer d’études et d’action sociales s’adressant aux milieux catholiques, proposant la suppression du capital et l’entente internationale pour le règlement des questions économiques. Cette expérience tourna court après quelques distributions de tracts. Raymond Molinier fut bientôt membre du groupe « Clarté » où il connut Jeanne Martin des Pallières qu’il épousa le 1er juin 1922 à Paris (XVIe arr.). Il vécurent d’abord ensemble à Toulouse (Haute-Garonne) de juin 1921 à février 1922. Le préfet écrivait au ministre de l’Intérieur le 27 février 1922 : "Molinié (sic) et Des Pallières n’ont aucun moyen d’existence avéré, ni connu. Il est de notoriété publique qu’ils ont une existence relativement aisée, qu’ils voyagent beaucoup. Il est donc incontestable qu’ils reçoivent des subsides importantes du comité directeur de Paris sans doute." En fait, Jeanne était employée du journal L’Ordre communiste et Molinier était négociant en électricité. Un incident 16 janvier 1922 au théâtre les Variétés de Toulouse leur valut la condamnation à une amende pour atteinte à l’ordre public et rebellion à agents.

Il milita à partir de mars 1922 aux Jeunesses communistes dans le IVe arr. Muté dans la XIVe section du parti, en janvier 1923, il fut délégué adjoint au comité fédéral en avril, et devint en août secrétaire adjoint mais il rencontra certaines difficultés. il intervenait souvent dans les réunions de section, parfois sur un ton critique. Il s’affronta avec Maurice Clérembaux, secrétaire de la section. Reprochant à Molinier sa « conduite provoquante, insolente, d’une grossièreté affectée, suscitant des incidents et des difficultés, paralysant tout travail sérieux », la section vota le 30 mai 1924 son exclusion. Le comité fédéral saisi de l’affaire, prononça de son côté, le 13 août 1924, une exclusion de trois ans (l’Humanité, 7 septembre 1924). Sa réintégration eut lieu le 4 avril 1928 dans une cellule du XIe arr., mais Molinier était depuis plusieurs années en relation avec divers groupes d’opposants français. Il appartint au comité de rédaction du Bulletin communiste publié par Boris Souvarine.
Il fut parmi les tout premiers militants à se rendre, début avril 1929, auprès de Trotsky exilé en Turquie. Il découvrit pour lui une nouvelle villa à Prinkipo. Séduit par cette efficacité, Trotsky loua « son dévouement, son énergie, son caractère entreprenant, son abnégation ». Il resta jusqu’au début juillet et revint plusieurs fois : en août 1930 avec Pierre Naville, en janvier 1931 et en janvier 1932.
Le 15 août 1929, il signa sous le pseudonyme de R. Rey, avec Rosmer, Pierre Frank, Gourget-Barozin etc. l’appel au lancement de la Vérité. L’Humanité du 30 novembre annonçait que le « trotskyste Molinier » s’était fait huer lors d’une assemblée d’information de la région parisienne, en intervenant en faveur de la réintégration des opposants exclus de l’Internationale. Il fut exclu du PC peu après. Après la fondation de la Ligue communiste en avril 1930, il en devint le secrétaire de la région parisienne, mais fut écarté de la commission exécutive provisoire, à l’encontre du souhait de Trotsky. Alfred Rosmer voyait en Molinier un élément nuisible, aux manières brutales d’homme d’affaires, qu’il fallait tenir à l’écart des responsabilités. De l’avis de Trotsky, le conflit était d’ordre politique. Sur toutes les questions en suspens, Trotsky estimait que « Molinier était beaucoup plus près de la politique révolutionnaire que Pierre Naville* », soutenu par Rosmer. Trotsky attachait surtout un grand prix à ce que l’on s’éloigne de la pratique des petits cercles pour créer une organisation prolétarienne « fut-elle petite et faible, mais décidée à se mettre à la tête des masses ». Ce fut la raison de son appui à Molinier et à ses proches qui lui semblaient les plus aptes à progresser dans ce sens. Faisant grief à Trotsky de soutenir Molinier, Rosmer s’éloigna discrètement de la Ligue communiste et Molinier entra à la nouvelle commission exécutive élue le 21 janvier 1931, où sa tendance fut majoritaire.

Raymond Molinier accomplit des missions en Grèce, en Hongrie, en Belgique, en Espagne et en Autriche. Il siégea en 1934-1935 dans les instances internationales du mouvement. Il fut l’un des principaux organisateurs du voyage de Trotsky, en novembre-décembre 1932, à Copenhague et assista à la conférence internationale informelle du mouvement qui se tint en présence de Trotsky. Quand celui-ci débarqua à Cassis, le 24 juillet 1933, il l’accueillit et le conduisit à Saint-Palais-sur-Mer (Charente-Inférieure) où il avait loué la villa « Les Embruns ». Ce fut également lui qui loua la villa « Ker Monique » à Barbizon où Trotsky vécut ensuite. Et, lorsque, sous le coup d’une mesure d’expulsion, Trotsky fut en quête d’un nouveau logis dans le Dauphiné fin avril 1934, ce fut encore Molinier qui l’accompagna.

Il soutint, en août 1934, la proposition de Trotsky d’adhérer au Parti socialiste SFIO et fut l’auteur d’un article paru, le 3 août 1934, dans La Vérité, sous le titre : « Unité organique ? Oui ! » qui envisageait à long terme la fusion du PS et du PC. Il était, depuis 1933, responsable du travail de fraction dans la SFIO. Après y avoir adhéré en septembre 1934, il devint le principal porte-parole de la tendance trotskyste, le Groupe bolchevik-léniniste. Membre de la XIXe section de la SFIO, il y acquit une forte influence par ses dons d’orateur et par sa conduite à la tête du service d’ordre socialiste, les TPPS (« Toujours prêts pour servir »). Il représenta, avec Georges Balay et Pierre Naville*, les bolcheviks-léninistes de la Fédération de la Seine au congrès de Mulhouse (juin 1935). Ses interventions suscitèrent des interruptions et Léon Blum s’exclama : « Camarade Molinier, je vous dirais, sans aucune espèce de ménagement ni de précaution oratoire, que si l’unité organique pouvait s’établir entre les communistes et nous et que cette unité laissât en dehors d’elle-même le petit groupe où vous figurez, j’en prendrais aisément mon parti. » Cette intervention sonnait virtuellement le glas de « l’entrisme », comme le fit remarquer Trotsky.

Bien qu’élu à ce congrès au conseil d’administration du Populaire, Molinier fut le premier atteint par les mesures disciplinaires et suspendu pour un an puis pour trois ans de toute délégation. En octobre, il fut exclu de la SFIO avec les autres dirigeants du GBL. La « sortie » du PS s’effectua dans un certain désordre, l’indécision et la division. Plusieurs tendances s’affrontèrent et, choisissant la fuite en avant, Raymond Molinier et Pierre Frank, soutenus par une moitié du Comité central du GBL, publièrent le 6 décembre l’hebdomadaire la Commune qui se voulait le point de ralliement des militants révolutionnaires originaires de diverses formations. Ce projet répondait au souci de « capitaliser » les sympathies recueillies dans la SFIO et ailleurs. Trotsky s’éleva vigoureusement contre cette « aventure » et approuva l’exclusion du « groupe Molinier » prononcée le 29 décembre. La scission se prolongea durant huit ans. Elle était l’aboutissement de l’opposition chronique entre Pierre Naville et Raymond Molinier et leurs amis. Frank et Molinier reçurent l’appui de la majorité des forces « adultes » et, notamment, des éléments ouvriers et d’anciens cadres communistes. L’autre courant obtint l’appui de la Jeunesse socialiste révolutionnaire. Après avoir créé, en janvier 1936, un Comité pour la IVe Internationale, le « groupe Molinier » fonda, les 7 et 8 mars, le Parti communiste internationaliste dont Raymond Molinier fut membre du Bureau politique. Préoccupé de parvenir à une réunification, le PCI réalisa la fusion avec la tendance animée par Jean Rous* et Pierre Naville* début juin au sein du Parti ouvrier internationaliste. Très vite les dissensions réapparurent et les conflits se multiplièrent. Siégeant au Comité central, Raymond Molinier fut exclu le 14 juillet, pendant qu’il rendait visite à Trotsky en Norvège, avec Jacques Desnots, pour tenter, sans succès, d’atténuer la tension. D’autres mesures disciplinaires atteignant d’anciens membres du PCI suivirent. Le 10 octobre 1936, lors du 1er congrès du POI, la rupture fut consommée. Les amis de Molinier annoncèrent : « Le PCI continue » et reprirent leur action séparée. Raymond Molinier en fut un des principaux animateurs ; il n’en fut pas le maître. Rapporteur lors des congrès du PCI, il fit plusieurs tournées en province, parla dans de nombreuses réunions publiques, se présenta aux élections. Le PCI se voulut de stricte obédience trotskyste mais critiqua les méthodes de Trotsky et de son mouvement en affirmant que la IVe Internationale restait à créer véritablement. La Commune reparut et Molinier y écrivit de nombreux articles, ainsi que dans la revue théorique la Vérité, où il lui arriva de signer Remember.

Mandatés par Trotsky, les dirigeants américains James Cannon et Max Shachtman rencontrèrent en août-septembre 1938 Raymond Molinier et menèrent des pourparlers avec une délégation du PCI qui avait demandé à participer à la conférence de fondation de la IVe Internationale tenu le 3 septembre. Les entretiens demeurèrent infructueux et le PCI resta en dehors du cadre de la IVe Internationale. Peu de temps après s’engagea dans le PCI le débat sur « l’entrisme » dans le Parti socialiste ouvrier et paysan de Marceau Pivert et, en décembre, le PCI disparut, ses membres rejoignant le PSOP. Toutefois, Pierre Frank et Raymond Molinier n’y furent pas admis, leur cas étant soumis à une commission d’enquête qui, prenant en considération les motifs d’exclusion de Molinier du mouvement trotskyste conclut au rejet de la demande d’adhésion de celui-ci. Ces conclusions furent ratifiées par le congrès du PSOP des 27-29 mai 1939. Cette mesure se voulait dictée par des préoccupations morales, elle servit cependant, peu de jours après, à justifier l’exclusion des principaux membres de l’ex-PCI, notamment des dirigeants de la Jeunesse du PSOP.

Raymond Molinier quitta la France en juin 1939. Il avait été chargé par ses camarades de l’ex-PCI d’animer avec Pierre Frank une délégation à l’étranger. Il se fixa en Belgique où s’établit une collaboration avec le groupe « Contre le courant » animé par Georges Vereeken. Des rencontres eurent lieu également avec Henk Sneevliet, dirigeant du RSAP néerlandais. En août parut la Correspondance internationaliste dont Molinier fut le principal rédacteur. Les premiers numéros publièrent deux manifestes consacrés l’un au pacte germano-soviétique, l’autre au déclenchement de la guerre. Au total, vingt numéros de la Correspondance internationaliste parurent jusqu’en avril 1940. Molinier se rendit clandestinement en France vers la fin avril. Il publia un numéro spécial de la Correspondance internationaliste à Paris et partit au moment de l’offensive allemande. Après avoir mis en sécurité ses archives à Amsterdam, il parvint à s’embarquer à bord d’un navire en partance pour Lisbonne d’où il rejoignit Pierre Frank résidant à Londres depuis septembre 1939. Tous deux reprirent la parution de la Correspondance internationaliste, en langue anglaise et animèrent un petit groupe comprenant des militants britanniques.
En vue de reprendre le contact interrompu avec les militants français et de se rendre, si possible, aux Etats-Unis, Raymond Molinier retourna, en octobre 1940, à Lisbonne. Il y fit la connaissance de la famille Cairoli, célèbres clowns, qu’il aida à remonter un cirque et à en assurer la gestion. Il réussit à faire venir de France Rebecca Lanis (dite Véra), sa compagne après sa séparation d’avec Jeanne Martin des Pallières en 1929, et leur fils Raymond. En Amérique latine, Molinier vécut avec Suzanne Demanet, jeune fille belge qu’il avait connu à Lisbonne, dont il eut quatre enfants. Le contact avec l’organisation française fut effectivement rétabli, une correspondance échangée et les derniers documents de Trotsky parvinrent en France par cette voie. Devenu « indésirable » au Portugal, Raymond Molinier s’embarqua, en octobre 1941 à destination du Brésil, d’où il se rendit par la suite en Argentine, son pays d’adoption. Il eut à surmonter de grandes difficultés matérielles, puis reprit contact avec le mouvement révolutionnaire et les organisations trotskystes et rendit d’importants services dans les conditions périlleuses de l’Amérique latine. Il anima aussi de petits groupes et échappa d’extrême justesse à l’arrestation. Revenu en France en 1977, Raymond Molinier adhéra à la Ligue communiste révolutionnaire.

« L’affaire Molinier » ressurgissait périodiquement dans tous les débats que connut le mouvement trotskyste avant la guerre. Deux sortes d’accusations furent avancées. On lui reprocha d’abord sa désertion de l’armée et d’avoir été exempté du service militaire en se faisant passer pour fou. Qu’en fut-il au juste ? Les sources de police donnent les précisions suivantes. Ajourné à plusieurs reprises, il devait rejoindre le 3e régiment du génie à Versailles le 10 mai 1929, mais ne se présenta à son corps que le 11 juillet pour en repartir quatre jours après. Puis, le 15 août, il se fit hospitaliser au Val-de-Grâce jusqu’à sa comparution devant la commission qui le réforma le 8 novembre 1929 pour « déséquilibre psychique constitutionnel, instabilité, impulsivité, hyper-émotivité, fugues dans l’enfance ». Notons qu’à la date prévue pour son incorporation, il se trouvait chez Trotsky qui s’alarma de cette réforme de complaisance, redoutant que « l’ennemi de classe » ou des adversaires politiques n’en viennent un jour à se saisir des motifs de la réforme pour mener une campagne de dénigrement. La tradition voulait, au surplus, que les militants partagent le sort des ouvriers et paysans de leur génération.

Mais ce furent essentiellement ses affaires financières qui défrayèrent la chronique. On lui reprocha de pratiquer des affaires douteuses, à la limite de la légalité, d’introduire dans le mouvement des méthodes affairistes, de corrompre des militants et, surtout, d’exercer dans l’organisation des pressions financières. Accusations formellement démenties par d’autres militants tout autant désintéressés. Ces affaires représentaient un engagement militant, comme le fait ressortir la résolution de mai 1933, du Plénum international de l’Opposition de gauche qui décida : « Le camarade Raymond Molinier doit continuer son activité commerciale [en fait une affaire de contentieux] pour assurer à l’organisation des moyens financiers. » Les sommes versées alors, mensuellement, à la Ligue communiste et au Secrétariat international par les frères Molinier, furent de l’ordre de cinq mille francs. Mais cela pouvait varier. En revanche, il fut demandé à Raymond Molinier, en août 1933, « de quitter le commerce et de se consacrer tout à fait à la politique ». Trotsky s’était rendu compte, depuis son arrivée en France, en juillet 1933, à quel point ces opérations contribuaient à dégrader le climat et à aggraver la tension dans la Ligue. D’où son insistance à obtenir la décision du retrait des affaires de Molinier, qui fut confirmée par le Plénum international du 10 octobre 1933. Les relations entre les deux hommes ne s’améliorèrent pas. Rencontrant une dernière fois les dirigeants trotskystes, en juin 1935, la veille de son départ pour la Norvège, Trotsky ne fit pas mystère des sentiments défavorables que lui inspirait la conduite de Molinier. Aussi, lorsqu’en décembre, Molinier lança avec son groupe le journal la Commune, Trotsky outré, engagea une offensive en règle pour réduire cette entreprise, sans y parvenir.

Bien qu’ayant accepté la décision relative à son retrait des affaires, Raymond Molinier fit valoir des difficultés pratiques quant à son application immédiate et la décision ne fut pas entièrement suivie d’effet. La reconversion ne fut sans doute pas aisée et il devint chauffeur de taxi. Conservant toujours une certaine emprise sur les affaires gérées formellement par des amis comme Maurice Ségal, il se vit reprocher, et non sans raison, de ne pas respecter les décisions prises.
Au début de la guerre, Trotsky semblait manifester un certain esprit d’ouverture envers le « groupe Molinier », déclarant dans un article du 24 janvier 1940 qu’il ne renonçait pas à renouveler des tentatives d’unification avec ce groupe, et renouant, le premier juillet, pour la première fois depuis quatre ans, un contact direct avec Frank et Molinier, en vue d’explorer les conditions d’une « réconciliation sincère ». Sur cette lancée, le Secrétariat international de la IVe Internationale transféré à New-York accepta une coopération avec Frank et Molinier. L’unification se réalisa en France, en février 1944, au cours d’une conférence européenne clandestine qui mit fin, en quelque sorte, à « l’affaire Molinier », en déclarant : « Dans un but d’unité et avec le recul des dernières années, elle juge qu’il n’y a aucune raison, ni sur le plan personnel, ni sur le plan politique, concernant l’activité passée du camarade Molinier, qui empêcherait son entrée dans le parti unifié. »

Homme d’action donnant de sa personne, il fut sept fois arrêté et douze fois inculpé pour son activité militante. « C’était foncièrement un activiste. L’action de masse était l’élément dans lequel il se situait toujours », écrivit Gérard Rosenthal*. Cet homme débordant de vitalité, militant actif jusque dans ses vieux jours, fut une des figures marquantes du mouvement trotskyste, mais aussi la plus controversée.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73170, notice MOLINIER Raymond [MOLINIER Louis, Raymond]. Pseudonymes : RAY ou REY, LINIER, REMEMBER. par Rodolphe Prager, version mise en ligne le 7 août 2009, dernière modification le 30 janvier 2021.

Par Rodolphe Prager

SOURCES : Arch. Nat. F7/12961. — Arch. PPo., carton 45. — Arch. Trotsky, Harvard, Papiers d’exil, importante correspondance. — Arch. IISG Amsterdam, Fonds Frank-Molinier. — Arch. Jean Maitron.< — Mémoires inédites (inachevées) de Raymond Molinier. — La Vérité, 1929-1935. — La Commune, 1935-1938. — La Lutte ouvrière, 1936-1939. — La Vérité, 1937-1939. — La Correspondance internationaliste, 1939-1940. — Bulletins intérieurs de la Ligue communiste et du GBL, 1931-1935. — La Crise de la section française de la LCI, t. 1 et 2, Paris, 1936 et 1939. — Y. Craipeau, Le Mouvement trotskyste en France, Syros, 1971. — Léon Trotsky, Le Mouvement communiste en France, Éd. de Minuit, 1967. — Léon Trotsky, œuvres, 24 vol. — Léon Trotsky, Alfred et Marguerite Rosmer, Correspondance 1929-1939, Gallimard, 1982. — G. Rosenthal, Avocat de Trotsky, Laffont, 1975. — J. van Heijenoort, Sept ans auprès de Léon Trotsky, Les Lettres Nouvelles, 1978. — J. Rabaut, Tout est possible, Denoël, 1974. — G. Vereeken, La Guépéou dans le mouvement trotskyste, La Pensée universelle, 1978. — R. Prager, « Les années d’exil », dans Pour un portrait de Pierre Frank, La Brèche,1985. — Les congrès de la IVe Internationale, I. Naissance de la IVe Internationale, Paris, La Brèche, 1978 et vol II. L’Internationale dans la guerre, Paris, La Brèche, 1981. — Jacqueline Pluet-Despatin, Les trotskistes et la guerre, 1940-1944, Anthropos, 1980. — S. Ketz, De la naissance du GBL à la crise da la section française de la LCI, Mémoire de Maîtrise, Paris I, 1974. — R. Hirsch, Le Mouvement trotskyste de 1929 à 1933, Mémoire de Maîtrise, Paris I, 1974. — P. Broué, « La réconciliation avec Raymond Molinier », Cahiers Léon Trotsky, n° 9, janvier 1982, p. 61-68. — G. Roche, « La rupture de 1930 entre Trotsky et Rosmer : « affaire Molinier ou divergences politiques », Cahiers Léon Trotsky, n° 9, janvier 1982, pp. 9-20. — Renseignements fournis par J. M. Brabant et P. Broué.

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