Par Fernand Brem, Léon Strauss
Née le 6 août 1934 à Strasbourg (Bas-Rhin), morte le 24 mai 2013 à Strasbourg ; cadre de la Banque de France à Strasbourg ; syndicaliste CFTC puis CFTC maintenue, secrétaire générale adjointe (1965-1972), secrétaire générale (1972-1974) puis présidente (1974-1983) de l’UD-CFTC du Bas-Rhin, secrétaire générale adjointe de la CFTC (1965-1973) ; membre du Conseil économique et social (1967-1974) ; conseillère municipale de Strasbourg (1983).
Jeanne Jacob était la fille unique de Maurice Jacob, employé de bureau, et de Philomène Lang, sans profession. Ses parents n’étaient pas engagés, ni militants d’associations, mais étaient de religion catholique. Avec sa mère, elle quitta Strasbourg évacuée en septembre 1939. Son père, patriote farouche, refusa, après sa démobilisation en juillet 1940, de rentrer en Alsace annexée de fait par les Nazis : la famille passa le restant de la guerre dans le Morvan. Après le baccalauréat, Jeanne Jacob étudia à l’Institut d’études commerciales supérieures de Strasbourg et obtint le diplôme d’ingénieur commercial et le certificat d’expertise comptable. En 1955, elle entra à la succursale de la Banque de France de Strasbourg en qualité de secrétaire comptable, puis elle réussit le concours de rédacteur en 1958. En 1990, elle partit à la retraite comme adjoint de direction, responsable régionale de la formation, après avoir exercé divers postes d’encadrement, notamment dirigeante d’un centre régional de formation de cadres et secrétaire de région, chargée d’études économiques régionales.
Jeanne Jacob avait adhéré en 1956 au syndicat CFTC, majoritaire à la Banque de France. Dès 1958, elle fut élue déléguée du personnel ; de 1958 à 1990, elle fut élue plusieurs fois au comité d’établissement de la Banque de France, région Est. Après le congrès de 1964, elle participa à la reconstruction de la CFTC maintenue tant au plan régional qu’au plan national. En novembre 1964, elle adhéra au comité de liaison national pour le maintien de la CFTC. En avril 1965, elle participa à la fondation de l’UD du Bas-Rhin de la CFTC avec Henri Meck* et Roger Werner*. Elle en devint la secrétaire départementale adjointe (1965-1973), puis la secrétaire générale (1973-1977), enfin la présidente de 1974 à 1983 : elle en est toujours la présidente d’honneur. Elle fut aussi membre du bureau de l’Union régionale interprofessionnelle (URI) d’Alsace (1977-1992), puis, à partir de 1992 vice-présidente de l’URI chargée des affaires économiques. Membre de la Commission de développement économique régional (CODER), puis, à partir de 1973, du Comité économique et social d’Alsace (CESA), elle fut première vice-présidente de cet organisme jusqu’en 1995.
Au niveau confédéral, Jeanne Jacob fut secrétaire générale adjointe de la CFTC de 1965 à 1973. Membre de section du Conseil économique et social de 1967 à 1969, elle fut ensuite membre de l’assemblée plénière de 1969 à 1974. Durant la même période, elle siégea à la commission nationale de l’aménagement du territoire et à la commission de la formation du XIe plan.
Depuis son départ à la retraite, elle anima la commission des retraités d’Alsace de la Banque de France. À partir de 1996, elle fut présidente du Centre du volontariat du Bas-Rhin.
Élue en mars 1983 au conseil municipal de Strasbourg sur la liste d’union de la « majorité alsacienne » (centre et droite), elle en démissionna avec fracas quatre semaines plus tard car le nouveau maire centriste Marcel Rudloff ne lui avait confié aucun poste de responsabilité dans la nouvelle municipalité.
Demeurée célibataire, Jeanne Jacob était chevalier du Mérite (1981) et chevalier de la Légion d’honneur (1984).
Par Fernand Brem, Léon Strauss
SOURCES : Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, fascicule n° 18, Strasbourg, 1991, p. 1764. — Entretien de Léon Strauss avec Jeanne Jacob, 16 août 1990. — Informations communiquées par Jeanne Jacob à Fernand Brem, 9 juillet 2009. — État civil de Strasbourg.