GOURDEAUX Henri, Lucien, Ernest (version DBK)

Par Claude Pennetier

Né le 16 décembre 1881 à Épiry (Nièvre), mort le 2 octobre 1961 à Paris ; commis des PTT ; secrétaire de la CGTU (1933-1935) ; membre de la CAP (commission administrative permanente) du Parti socialiste en 1916 ; membre du comité directeur du Parti communiste en 1921-1923 ; membre du comité central de 1924 à 1947 ; membre de la commission centrale de contrôle politique.

Compère-Morel, Encyclopédie socialiste, op. cit.

Fils d’un chef de gare, Henri Gourdeaux boursier d’État, fit ses études au lycée d’Avignon puis entra dans les PTT comme surnuméraire à Marseille, le 1er juillet 1902, avant d’être nommé commis à Châlons-sur-Marne (Marne) le 1er octobre 1902. Son adhésion au mouvement socialiste date de 1900.

Militant socialiste actif du Vaucluse, il devint en 1914 secrétaire de la Fédération. En 1916, il fut élu membre de la commission administrative permanente et se fixa à Paris XVe puis XIIIe arr. Il y milita aussitôt au sein des groupements pacifistes, participant notamment en mai 1917 aux activités du Comité pour la reprise des relations internationales puis, en janvier 1920, il fut nommé trésorier du « Comité pour la Reconstruction de l’Internationale », constitué sur la même ligne générale et qui, tout en dénonçant la faillite de la IIe Internationale, s’opposait à l’adhésion sans conditions à l’Internationale communiste de Moscou. Mais, au congrès national de Tours, en décembre 1920, il se rallia au nouveau Parti communiste et fut élu membre de son comité directeur puis constamment réélu. Les sanctions et révocations dont il fut l’objet contribuèrent à sa popularité.

Secrétaire général de la Fédération postale unitaire, il était par ailleurs depuis 1924, secrétaire de la Commission syndicale du Parti communiste.
Il assista au Ve congrès de l’IC (juin-juillet 1924) puis au IIIe congrès de l’Internationale syndicale rouge (juillet 1924).

Gourdeaux participa également au VIe congrès de l’Internationale (juillet-septembre 1928). Il présida la première séance du congrès de Saint-Denis le 31 mars 1929 et fut arrêté avec les autres dirigeants communistes le 24 juillet 1929 et mis en liberté provisoire le 9 mai 1930. Il avait été condamné à trois mois de prison pour « complot contre la sûreté de l’État ».

Gourdeaux devint, au début des années 1930, responsable de la commission centrale de contrôle politique qui l’année suivante fut doublée par la création d’une commission des cadres qui menait un travail de contrôle systématique, au-delà des conflits. Les créateurs de celle-ci, Jacques Duclos et Albert Vassart, laissèrent rapidement les rênes à Maurice Tréand. Gourdeaux avait cependant joué le rôle attendu par l’IC au moment de l’élimination du « groupe Barbé*-Celor*-Lozeray* ».

Dans le même temps, il participait au comité national de lutte contre la guerre et le fascisme élu le 15 juin 1933 après avoir été désigné, quelques jours avant, par le congrès de la salle Pleyel, membre du comité européen.

La fusion syndicale de 1936 ne lui permit pas de maintenir son influence syndicale. D’abord secrétaire adjoint de la nouvelle fédération, il fut éliminé en 1938 par les ex-confédérés de la tendance Syndicats, vigoureusement anticommuniste. N’ayant plus de responsabilités syndicales au moment de la guerre, il fut de ceux qui purent échapper à la répression et fut, dans le cours de l’année 1940, un des principaux responsables clandestins des organisations ouvrières communistes. Condamné à mort par contumace, il demeura jusqu’à la Libération de Paris un des dirigeants clandestins des postiers et fut, à partir de 1943, avec J. Chaumeil et V. Gosnat, responsable du service des cadres.

De Moscou, en mars 1943, Maurice Thorez soulignait son dévouement et sa fidélité, la continuité de son action à la commission de contrôle et dans les instances dirigeantes du Parti mais évoquait ses « tendances social-démocrates »

Il présida à nouveau la commission centrale de contrôle politique de juin 1945 au deuxième trimestre 1949 puis resta simple membre et siégea à la commission de contrôle financier jusqu’en 1959. En 1949, Léon Mauvais* lui fit des "observations sévères" au nom du secrétariat, car « depuis quelque temps [il] manque de fermeté »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73217, notice GOURDEAUX Henri, Lucien, Ernest (version DBK) par Claude Pennetier, version mise en ligne le 12 août 2009, dernière modification le 23 août 2010.

Par Claude Pennetier

Compère-Morel, Encyclopédie socialiste, op. cit.

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — RGASPI, 495 270 50. — Notice par J. Raymond, J. Maitron, Y. Lequin, F. Roux in DBMOF.

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