GRÉGOIRE Suzanne. Pseudonymes : MOUR Jeanine, VINCENT.

Par José Gotovitch

Née le 28 janvier 1906 à Grammont (Belgique), décédée en décembre 1982 à Bruxelles ; apprentie couturière, foreuse-fraiseuse ; permanente ; députée ; membre du comité central ; responsable nationale des Femmes ; élève de l’École léniniste internationale.

Née dans une famille ouvrière de militants socialistes, Suzanne Grégoire adhéra au PCB en 1934. Elle devint très rapidement secrétaire politique de la section de Herstal, commune industrielle de la région liégeoise, membre du comité fédéral et responsable des Femmes et de la MOI (Main d’œuvre immigrée). Elle participa au congrès du CMF (Comité Mondial des Femmes contre la guerre et le fascisme) en août 1934 à Paris.

D’octobre 1935 à décembre 1936, elle suivit les cours de l’École léniniste à Moscou sous le nom de Jeanine Mour.

À son retour, élue au conseil communal de Herstal en 1938, elle entra au comité central au congrès de 1939. Agent de liaison pendant la drôle de guerre, elle mit sur pied des comités de chômeurs et de secours et, en 1941, l’Union des femmes et mères de prisonniers de guerre qui organisa des manifestations de rue.

Désignée comme responsable nationale des Femmes, elle organisa l’action des comités de ménagères et lança le journal clandestin La Voix des Femmes. Fin 1942, elle était secrétaire politique de la Fédération bruxelloise du PC sous le pseudonyme de « Vincent ». Arrêtée le 19 mars 1943, elle fut déportée à Ravensbrück où elle représenta les Belges au Comité international.

À son retour, dirigeante nationale des Femmes, elle fut députée de Bruxelles de 1946 à 1949. Opposée aux « organisations féminines de masse » qu’elle estimait artificielles, elle fut démise de ses fonctions en 1947 mais réélue au comité central en 1948 contre la volonté du bureau politique, et finalement écartée en 1951. Elle milita désormais au niveau fédéral à Bruxelles. Conseillère communale de Schaerbeek (Bruxelles) de 1952 à 1958, elle assura le secrétariat administratif de l’Association internationale des juristes démocrates de 1954 à sa retraite en 1970. Elle animait également divers comités pluralistes d’action féministe dont celui de « À travail égal, salaire égal ». Elle était devenue après-guerre la compagne de Rik Heyndels, militant communiste rescapé des camps. Parcours étonnant de cette ouvrière devenue députée, traitant avec Pierre Cot ou D.-N. Pritt, acceptant sans murmures les sanctions injustes, restant active et fidèle au Parti jusqu’à sa disparition.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73219, notice GRÉGOIRE Suzanne. Pseudonymes : MOUR Jeanine, VINCENT. par José Gotovitch, version mise en ligne le 12 août 2009, dernière modification le 7 août 2010.

Par José Gotovitch

SOURCES : RGASPI, 495 193 545. — CARCOB, Dossier CCP. — Interview 1967. — Le Drapeau Rouge, 18-19 décembre 1982. — Notice biographique dans J. Gotovitch, Du Rouge au Tricolore, op. cit., p. 525.

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