GINTRAND Armand, Urbain

Par Claude Pennetier

Né le 31 octobre 1877 à Villefranche-de-Panat (Aveyron), mort le 7 août 1951 à Sartrouville (Seine-et-Oise, Yvelines) ; ouvrier puis artisan miroitier ; militant communiste ; conseiller municipal de Créteil (Seine, Val-de-Marne).

Fils de fermiers au lieu-dit Le Verdier, commune de Villefranche-de-Panat, Armand Gintrand s’installa, semble-t-il, à Créteil au lendemain de la Première Guerre mondiale. Les lieux de naissance de ses enfants font penser qu’il quitta l’Aveyron entre 1908 et 1911 pour venir à Paris puis en banlieue. Il fut candidat socialiste aux élections municipales de 1919, puis communiste à celles de 1925 et 1929 avant d’être élu à l’occasion d’une élection complémentaire les 27 novembre et 4 décembre 1932. Il était l’unique représentant communiste dans une assemblée de Concentration républicaine.

Armand Gintrand était un des responsables de l’Association des auvergnats de Créteil.

Tête de liste aux élections du 5 mai 1935, il recueillit 792 voix contre 1 290 au mieux placé de la liste de Concentration républicaine et radicale et 341 suffrages à la liste d’Action républicaine composée de radicaux-socialistes et de socialistes SFIO. Il fut au second tour le seul élu communiste avec 1 216 voix (moyenne de la liste 1 087) sur 2 704 votants et 3 256 inscrits (27e sur 27).

À la séance du 7 octobre 1939, les autres conseillers le sommèrent de dire s’il était encore membre du PCF. Il lut la déclaration suivante : « Je reste ce que j’ai toujours été, d’abord Français, fervent Républicain et un artisan de la Paix. S’il y a des puissances ou des hommes qui ont commis des erreurs, je ne les approuve pas et je ne suis nullement responsable. Je suis toujours fidèle à ma patrie qui est la France et je ferai mon devoir pour la défendre. » Il ajouta ensuite : « Je n’étais pas démissionnaire du Parti communiste, je ne suis pas d’accord avec les erreurs commises par le Gouvernement des soviets [...] J’ai trois enfants qui sont mobilisés et j’ai pris moi-même du service dans la Défense passive. » Le conseil de préfecture le déchut de son mandat en février 1940 pour appartenance au Parti communiste. Il séjourna dans les camps d’internement administratifs pendant l’Occupation.

Armand Gintrand fut le seul ancien conseiller de 1935 accepté au conseil municipal provisoire (délégation spéciale) présidé par le socialiste Éloi Aldebert et comprenant : huit communistes et apparentés, un CGT, cinq socialistes et apparentés, un radical et quatre modérés. Animateur de la liste d’Union républicaine antifasciste et démocratique aux élections de 1945, il reprit place au conseil et son mandat prit fin en 1947. Le maire était alors Paul Casalis, du RPF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73231, notice GINTRAND Armand, Urbain par Claude Pennetier, version mise en ligne le 12 août 2009, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Paris, DM3 ; versement 10451/76/1 et 10441/64/2 n° 23 ; listes électorales et nominatives. — Arch. Dép. Val-de-Marne, 1 Mi 2426. — Jeannine Gruselle, Du « pouvoir local » à la lutte de classe : un exemple Créteil, thèse de IIIe cycle, EHESS, 1984. — Renseignements recueillis par Michèle Rault et Nathalie Viet-Depaule. — État civil de Villeneuve-de-Panat.

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