HERCLET Auguste [HERCLET Émile, dit Auguste] (version DBK)

Par Michel Dreyfus

Né le 4 janvier 1898 à Joinville (Haute-Marne), mort le 22 décembre 1942 à Paris (XIIe arr.) ; membre du comité exécutif de la CGTU de 1927 à 1933 ; délégué permanent de la CGTU auprès de l’Internationale syndicale rouge (ISR) de 1923 à 1925 ; membre du bureau confédéral élargi en 1929 ; secrétaire du bureau international de la CGTU en 1928-1929.

Fils d’un ébarbeur, Auguste Herclet travailla dès l’âge de treize ans dans l’industrie textile et se syndiqua en 1914. Opposant à la guerre à partir de 1917, il était en 1920, secrétaire de la Bourse du Travail de Vienne. Lors du 16e congrès de la Fédération du textile, (Rouen, septembre 1920), il se déclara « anarchiste militant syndicaliste », tout en souhaitant l’adhésion de la CGT à l’ISR. Sa dernière participation à une réunion libertaire semble dater du 2e congrès anarchiste de Lyon (26-27 novembre 1921).

Herclet se rallia à la CGTU après décembre 1921. Secrétaire du syndicat unitaire du Textile, il fut délégué au 1er congrès de la CGTU (Saint-Étienne, juillet 1922). Le 13 septembre 1922, il fut appelé à des fonctions nationales et en janvier 1923, avec Richetta, il fut délégué à la conférence internationale d’Essen en Allemagne.

Peut-être se rendit-il directement ensuite en URSS pour représenter la CGTU auprès de l’ISR ? Il y serait arrivé en avril 1923. Le 7 juin 1923, sa mission lui fut officiellement confiée par la CGTU. Lors de la 3e session du Conseil central de l’ISR tenue ce même mois, il s’éleva contre la trop grande subordination de l’ISR à l’IC. Il s’opposa sur ce point à l’Italien Blasco, l’Espagnol Maurin et le Russe Anselovitch qui lui reprochèrent « de faire graviter toute l’action autour des syndicats », tout en concédant qu’il comprenait « la nécessité d’une liaison du combat du Parti et des syndicats, de la coopération, de la synthèse entre ces deux forces ». Lors de cette session où fut décidée la création de Fédérations d’industrie, Herclet présenta deux rapports sur « La propagande de la CGTU aux colonies » et « Les relations avec l’Alsace-Lorraine ».

De Moscou, il écrivit le 9 avril 1924 à Monatte, pour approuver ses prises de position dans le PC et, trois jours plus tard, à Souvarine* pour soutenir ses analyses sur la « question russe », tout en affirmant ses sympathies pour Trotsky. En juin 1924, Rosmer*, en séjour à Moscou, fit part, dans une lettre à Monatte, de ses impressions favorables sur Herclet.

Herclet demanda son adhésion au PC en novembre 1924 mais ne reçut pas de réponse positive immédiate. Dans une lettre à Rosmer* envoyée de Moscou le 3 janvier 1925, il critiqua vivement la Lettre aux membres du Parti, signée par les trois exclus et désapprouva Trotsky d’avoir ranimé la bataille de tendances avec ses Leçons d’octobre. Il affirmait cependant ses réserves sur les méthodes de direction du Parti employées par Treint*, tout en pressant Rosmer*, Monatte et Delagarde de faire appel de leur exclusion auprès de l’IC. Herclet quitta vraisemblablement l’URSS dans la seconde moitié de février 1925, et aurait fait un voyage de propagande au Proche-Orient au cours de cette même année. Assista-t-il à la 4e session de l’Exécutif élargi de l’ISR (Moscou, 9-12 mars 1926) ?

En avril 1927, il était à Paris. Délégué à la propagande du 7e rayon communiste de la région parisienne, il entra au comité exécutif de la CGTU lors de son 4e congrès (Bordeaux, septembre 1927) et y siégea jusqu’en 1933. En 1928, il était membre du bureau des Amis de l’URSS et successeur d’Henriette Carlier à la tête du Comité du 10e anniversaire de la Révolution russe.

La CGTU le délégua alors à Moscou, pour assister au IVe congrès de l’ISR (mars-avril 1928), comme « secrétaire du bureau international de la CGTU ». A ce titre, il fut invité en 1929 par les organisations ouvrières grecques, mais fut expulsé de Grèce peu après son arrivée.

Il aurait assisté au 2e congrès de la Ligue contre l’impérialisme (Francfort, juillet 1929), en tant que représentant de la CGTU avec Léon Mauvais*. Avec Fernand Meunier, il présenta une « Résolution sur la situation de la Ligue française contre l’impérialisme ». Le 19 juillet 1929, il partit pour Vladivostock (URSS), sans que l’on connaisse le but de ce voyage. Selon la police, à son retour de Russie, il fut chargé « d’organiser des réunions clandestines pour les militants exerçant leur action de manière illégale ».

Membre de la cellule 150 du sous-rayon du Xe arr. (1er rayon), il fut alors signalé dans le Nord lors des grèves du Textile. L’année suivante, la CGTU l’envoya à Moscou assister à la réunion du Comité exécutif de l’ISR avec, selon la police, « mission d’établir une liaison plus étroite entre cette organisation et la CGTU, notamment en ce qui concerne l’attribution des subventions ».

Son absence au 7e congrès de la CGTU (Paris, 23-29 septembre 1933) et sa non-réélection à la CE restent pour l’instant inexpliquées. Par la suite, il semble avoir cessé toute activité politique.

Auguste Herclet s’était marié le 11 juillet 1931 à Paris (XIIe arr.)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73238, notice HERCLET Auguste [HERCLET Émile, dit Auguste] (version DBK) par Michel Dreyfus, version mise en ligne le 12 août 2009, dernière modification le 12 août 2009.

Par Michel Dreyfus

SOURCES : RGASPI, 534 2 3, 534 2 14, 534 2 21, 534 2 24, 534 3 241. — Notice par J. Maitron et Cl. Pennetier, DBMOF, t. 31. — Les archives de J.-H. Droz, tome 2, Les PC des pays latins et l’IC dans les années 1923-1927…, op. cit.

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