JAKOBS Hermann. Pseudonymes : ADOLF, LOTHAR, JACOB, HEINER.

Par Brigitte Studer

Né le 28 mars 1901 à Gotha (Allemagne) ; membre du Comité exécutif de l’ICJ ; instructeur de presse auprès du Parti communiste suisse (PCS).

Études à Leipzig et Berlin ; dès 1923 rédacteur de la Junge Garde, l’organe central des Jeunesses communistes allemandes, organisation dont il prit la direction en avril 1924 ; élu au Comité exécutif de l’Internationale communiste des Jeunes en juillet 1924, de 1926 à fin 1927 rédacteur à la Münchener Neue Zeitung, puis d’autres journaux communistes allemands ; parti en exil en France fin 1933, Jakobs sert d’instructeur de presse auprès du Parti communiste suisse (PCS) et d’homme de liaison du Parti communiste allemand (PCA) avec la section suisse de 1934 à mai 1935 ; envoyé aux États-Unis pour mission en 1939, ses traces se perdent : il semble qu’il a passé le restant de sa vie aux USA.

D’origine bourgeoise, Hermann Jakobs fit des études à Leipzig et Berlin, où il adhéra aux Jeunesses communistes et au Parti communiste en 1921. Adhérant à l’opposition de gauche de Berlin, Jakobs occupa plusieurs fonctions au sein de la direction des Jeunesses communistes sous les pseudonymes d’ » Adolf » et de « Lothar ». En 1923 il devint rédacteur à la Junge Garde. En avril 1924 Ruth Fischer le plaça à la tête de l’Association des Jeunesses communistes, mais il fut bientôt remplacé par Blenkle. En effet, il fut un adepte de Ruth Fischer jusqu’en 1925, mais après la « lettre ouverte » du Komintern qui ôta la direction du Parti communiste allemand (PCA) à cette dernière, il opta pour la nouvelle direction. Lors du IVe congrès de l’Internationale communiste des Jeunes (ICJ), en juillet 1924, il fut élu au Comité exécutif de l’ICJ. De 1926 à fin 1927 il fut rédacteur à la Münchener Neue Zeitung, en 1928 il devint rédacteur en Poméranie puis, en 1929, il prit la direction de la Leipziger Sozialistische Arbeiterzeitung en tant que rédacteur en chef. Engagé dans les luttes de succession pour Thälmann aux côtés de Schubert, Jakobs dut émigrer d’Allemagne fin 1933. Il partit pour la France.

De 1934 à mai 1935, il servit d’instructeur de presse auprès du Parti communiste suisse (PCS) et d’homme de liaison du PCA avec la section suisse. Ses pseudonymes était alors « Jacob » et « Heiner » et peut-être aussi « Peter ». Le 28 mars 1935, il était arrêté par la police cantonale zurichoise pour usage de faux papiers, car il avait sur lui un passeport au nom de Arnold Friedrich, né le 29 juin 1895 à Salenstein en Thurgovie. Même si la police supposa qu’elle venait de mettre la main sur « quelqu’un de haut placé » dans les milieux communistes, elle ne parvint pas à savoir quelle était sa véritable fonction au PCS et où se trouvait son domicile. De fait, les prérogatives de Jakobs au sein du PCS étaient étendues : instructeur de presse du PCS, il surveillait, corrigeait, intervenait et orientait les journaux communistes suisses ; de plus, il influait sur la politique du Parti, et allait jusqu’à diriger au printemps 1935 la campagne électorale de la section bâloise, imposant la ligne du front unique dont ce fut la première manifestation après les années d’affrontement entre socialistes et comunistes. Il se mêlait également aux luttes internes en soutenant Robert Müller* qui, avec les signes annonciateurs du tournant, craignait la concurrence de Jules Humbert-Droz pour le poste de secrétaire politique du Parti. Après son départ de Suisse, il semble qu’il retourna en France. De là, le PCS l’envoya aux États-Unis peu avant le déclenchement de la guerre afin de collecter des fonds. Il semble qu’il vécut aux USA après la guerre, mais rien n’est connu sur son destin ultérieur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73276, notice JAKOBS Hermann. Pseudonymes : ADOLF, LOTHAR, JACOB, HEINER. par Brigitte Studer, version mise en ligne le 13 août 2009, dernière modification le 22 août 2010.

Par Brigitte Studer

SOURCES : RGASPI, 495 12, n° 74 et 495 91, n° 200. Archives fédérales suisses, Berne, E 4320 (B) 1975/40, vol. 57. — F. Feuchtwanger, « Der militärpolitische Apparat der KPD in den Jahren 1928-1935. Erinnerungen », in : Internationale wissenschaftliche Korrespondenz zur Geschichte derdeutschen Arbeiterbewegung, 1981, n° 4, p. 485533, ici p. 519 et 521. — Sous l’oeil de Moscou, op.cit. — H. Weber, Die Wandlung des deutschen Kommunismus. Die Stalinisierung der KPD in der Weimarer Republik, vol. 2, Frankfurt a. M., Europäische Verlagsanstalt, 1969, p. 171.

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