GIROUIN Édouard, Brachet

Édouard Girouin appartenait à une vieille famille républicaine d’Espenel (canton de Saillans, Drôme). Son père était cultivateur. Ancien combattant de la guerre 1914-1918, Edouard Girouin devint le 18 mai 1925 maire de son village, comme l’avaient été avant lui son grand-père maternel, puis son père Henri. Il adhéra vers 1926 au Parti socialiste, se rattacha à la section de Saillans, reconstituée en 1930 ; il resta, jusqu’au 20 mai 1945, à la tête de la municipalité qui dota cette petite commune rurale de l’électricité, d’un réseau d’égouts, de l’adduction d’eau, et se préoccupa de la réfection des chemins et de l’amélioration de l’habitat rural. Mais Édouard Girouin fut surtout dans sa région un précurseur du syndicalisme agricole ; membre du conseil d’administration du syndicat de défense de la clairette de Die, il devint le trésorier, puis en 1939 le secrétaire fédéral, pour la Drôme, de la Confédération nationale paysanne.

Il s’était occupé activement de l’accueil des réfugiés espagnols à partir de 1936, dans un premier temps des femmes et des enfants, puis des hommes et des familles en février 1939.

Pendant la clandestinité, Girouin abrita chez lui des résistants (opérateurs radio) et fut comme les autres habitants du village d’Espenel sinistré total après la destruction du village par les nazis en 1944. À la Libération, un communiste lui succéda à la mairie, mais il avait été désigné, suite à l’arrêté du 4 septembre 1944 de Yves Farge (voir ce nom), commissaire de la République, créant, dans chaque département, un comité d’action agricole, président du comité départemental de la Drôme. Le 6 mars 1945, il présida le premier congrès du syndicat des exploitants agricoles de la Drôme. Président de la Confédération générale agricole (CGA) de la Drôme, militant coopérateur, il était coopté au Comité départemental de libération (CDL) en septembre 1944 au titre de la CGA, et s’y occupa des questions paysannes.

Au second tour des élections cantonales, le 23 septembre 1945, il fut élu au conseil général, pour le canton de Saillans, contre le radical G.Goy, conseiller sortant et grâce au désistement du candidat communiste. A l’assemblée départementale, il présenta un projet de création de l’école régionale d’agriculture du Valentin. Placé en troisième position sur la liste socialiste aux élections législatives de juin 1946, puis en dernière position en novembre 1946, il fut à nouveau candidat en mars 1947, après l’annulation du scrutin précédent, mais il mourut quelques mois plus tard.

Il s’était marié deux fois à Saillans en septembre 1919 puis en février 1947.
Édouard Girouin, décoré de la Croix de guerre 1914-1918, était chevalier du Mérite agricole.