GISPERT Jean, Joseph

Par André Balent

Né le 4 août 1920 à Prades (Pyrénées-Orientales), mort le 17 décembre 1970 à Montpellier (Hérault) ; manœuvre à la gare de triage de Perpignan, employé des TEP (Tramways électriques de Perpignan) ; militant des Jeunesses communistes de Perpignan ; résistant (FTPF).

Jean Gispert
Jean Gispert
[DR Archives personnelles de Georges Malet]

Fils d’un briquetier et d’une mère sans profession, Jean Gispert milita dans les rangs des Jeunesses communistes (cellule du quartier Saint-Assiscle à Perpignan). En mars 1939, il fut élu secrétaire de la Région catalane des Jeunesses communistes. Il succéda à Pierre Baro. Il militait aussi aux Amis de l’URSS.

Dès septembre 1940, Jean Gispert réorganisa les JC sur Perpignan. D’après Georges Sentis, il était, à cette époque, membre du « triangle » clandestin de direction de cette organisation Les 6 et 7 février 1941, toujours d’après Georges Sentis, Jean Gispert aurait pris contact avec la JOC afin de manifester lors de la visite à Perpignan de Lamirand, secrétaire d’État à la Jeunesse dans le gouvernement de Vichy ; des tracts furent distribués. À la suite de cette action, Jean Gispert fut arrêté le 9 février 1941 ainsi que cinq autres JC parmi lesquels Jean Rostand, élève de l’EPS de Perpignan.

Libéré, il reprit aussitôt l’activité militante. Dès le mois de mai 1942 il fut en contact, ainsi que Julien Dapère, avec l’Héraultais Charles Robert, venu dans les Pyrénées-Orientales pour organiser le Front National et susciter la création des FTPF. Il avait, dès 1943, repris sa place dans les JC clandestines. Dès sa sortie de prison il s’était fait embaucher comme manœuvre à la gare de triage de Perpignan. D’après le témoignage d’Odette Sabaté, cité par Gual et Larrieu (op. cit., 1994), il mit en place une infrastructure pour préparer des sabotages et rassembler des armes. Lorsque, au début de 1943, la direction des JC catalanes décida d’affecter certains de ses membres aux FTPF, Jean Gispert fut volontaire pour agir dans le cadre de cette organisation. Jean Gispert créa donc et dirigea deux groupes de FTP en gare de Perpignan. Très concrètement, quatre jeunes communistes (dont les frères Coubris, du quartier Saint-Mathieu) participèrent initialement aux activités de ce groupe et se livrèrent à des activités de sabotage à la gare de triage.

Jean Gispert fut arrêté le 15 juillet 1943. Condamné à cinq ans de prison par le tribunal de Montpellier, il fut transféré à la centrale d’Eysses (Lot-et-Garonne) le 8 février 1944. Il participa à la révolte des détenus de cette de cette prison et fut déporté à Dachau (Allemagne) au komando d’Allach. Parti de Compiègne le 18 juin 1944, il fut libéré d’Allach, annexe de Dachau, le 30 avril 1945. Il fut de retour à Perpignan le 2 juin 1945.

Après la Libération, Jean Gispert milita dans les rangs du PCF à Perpignan. Était-il employé des TEP (Tramways électriques de Perpignan) et membre du syndicat CGT de cette entreprise ? Il se maria le 22 février 1946 à Perpignan avec Germaine Modat.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73300, notice GISPERT Jean, Joseph par André Balent, version mise en ligne le 3 mars 2010, dernière modification le 30 avril 2023.

Par André Balent

Jean Gispert
Jean Gispert
[DR Archives personnelles de Georges Malet]

SOURCES : Arch. dép. Lot-et-Garonne, 940 W 61, registre et dossier d’écrou de la centrale d’Eysses) ; 950 W 11. — Le Travailleur Catalan, hebdomadaire de la Région catalane du Parti communiste, 1er avril 1939. — Ramon Gual, Jean Larrieu, Vichy, l’occupation nazie et la résistance catalane, II A, Els Alemanys fa (pas) massa temps, Prades, Terra Nostra, 1996, p. 210. — Ramon Gual, Jean Larrieu, Vichy, l’occupation nazie et la résistance catalane, II B , De la Résistance à la Libération, Prades, Terra Nostra, 1998, p. 479, p. 1062. — Georges Sentis, Les Communistes et la Résistance dans les Pyrénées-Orientales, tome I : Dans la tourmente, février 1939-Novembre 1942, Lille, Marxisme / Régions, 1983, pp. 91, 92, 96. — Georges Sentis, Les Communistes et la Résistance dans les Pyrénées-Orientales, tome 2 : Le difficile combat vers la libération nationale. Novembre 1942-août 1944. Lille, Marxisme / Régions, 1985, pp. 53, 68, 74, 156. — Georges Sentis, Les communistes et la Résistance dans les Pyrénées-Orientales. Biographies, Lille, Marxisme / Régions, 1994, p. 91. — Charles Llobères*, Tu gagneras ta liberté, Thuir, 1980, pp. 64-65. — http://www.fmd.asso.fr/, Livre mémorial des déportés de France. —État civil (Prades). — Témoignages oraux (1974) d’Émile Dardenne* et Fernand Cortale*, militants du PCF. — Notes de Jean-Pierre Besse.

Version imprimable