GIUDICI César

Par Antoine Olivesi

Né le 2 février 1901 à Polveroso (Corse, Haute-Corse) ; notamment monteur électricien puis ouvrier d’entretien à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; syndicaliste, membre du Parti communiste ; résistant.

Fils naturel de Marie Giudici qui effectuait, pour vivre, des travaux de couture, César Giudici fit des études primaires jusqu’à l’âge de douze ans à Bastia puis travailla comme placier, dans cette ville, aux établissements Mattei de 1913 à 1919. Il vint ensuite à Marseille (Bouches-du-Rhône) où, de 1919 à 1928, il travailla dans la marine marchande aux machines de la chaufferie à bord des navires. Puis il devint monteur électricien souterrain à la Compagnie provençale d’entreprises qui était le service des travaux de la Compagnie d’électricité de Marseille, jusqu’en 1934. Il fut ensuite ouvrier d’entretien dans les sous-stations automatiques de la Compagnie des tramways de Marseille, d’octobre 1939 à janvier 1943.

César Giudici fut d’abord un militant syndicaliste. Il adhéra à la CGT en 1919, à la suite d’une grève des inscrits maritimes qui dura près de deux mois, et demeura dans ce syndicat jsqu’en 1928. Il fut ensuite membre de la CGTU, jusqu’en 1930 à la Compagnie provençale d’entreprises, puis à la CGT jusqu’en 1934. Secrétaire général du syndicat du personnel de cette entreprise (300 adhérents), il fut licencié en juin 1934 pour avoir engagé une action visant à faire titulariser le personnel de la CPE en vertu de la loi du 28 juillet 1928. Cette action aboutit par la suite en 1945 à faire réintégrer avec effet rétroactif depuis la date d’entrée à l’Électricité de Marseille l’ensemble du personnel de la CPE.

Il s’était marié en août 1927 à Marseille.

Mais, dans l’immédiat, c’est-à-dire de 1934 à 1939, César Giudici se trouva au chômage pendant cinq ans, trouvant de grandes difficultés à obtenir un emploi stable.

Il avait adhéré au Parti communiste le 1er janvier 1927, après avoir effectué, en septembre 1926, un voyage en URSS pour assister au congrès international des Jeunes à Moscou. Il fit, à son retour, un compte rendu apologétique de son séjour et déclara avoir rencontré le général Boudienny. Il fut candidat sur la liste communiste aux élections municipales à Marseille en 1929, et obtint 4 919 voix au premier tour et 5 985 au second. Membre du comité départemental du PC en 1934, secrétaire du rayon des Chartreux, il fut de nouveau candidat sur la liste communiste dans la 3e section en 1935, aux élections municipales, contre Sabiani, et recueillit 1 726 voix sur 24 336 inscrits. Le Petit Provençal de l’époque le cite comme « un syndicaliste remarquable ». Il affronta de nouveau Sabiani aux élections municipales complémentaires de février 1939 et obtint 2 701 suffrages. En octobre 1939, le nom de Giudici figurait sur la liste des militants suspects et, en juillet 1940, sur celle des « communistes notoires » mobilisés.

Pendant l’Occupation, il fut arrêté, pour son activité dans la Résistance, le 3 janvier 1943, et interné au camp de Saint-Sulpice-La-Pointe, dans le Tarn, puis, à celui de La Guiche, en Saône-et-Loire où il fut libéré par les maquisards.

Il rejoignit Marseille le 30 septembre 1944 et reprit ses activités syndicales comme secrétaire du personnel de la CPE, puis de la section de la centrale EGF du Cap Pinède, de 1946 à 1954, date à laquelle il prit sa retraite, et enfin de la section des retraités EDF-GDF de 1959 à 1967. Il abandonna ensuite ses activités politiques et syndicales pour raison de santé.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73304, notice GIUDICI César par Antoine Olivesi, version mise en ligne le 14 août 2009, dernière modification le 28 juin 2010.

Par Antoine Olivesi

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M 6/10804, rapport et notice du 9 septembre 1926, rapport du 3 décembre 1926 ; M 6/10933, rapport du 2 octobre 1939 ; M 6/11246, rapport du 15 juillet 1940 ; M 6/11379 (rapports des 25 août 1932 et 26 décembre 1934) ; V M2/276, 283, 289 et 290 ; XIV M 24/62, rapport du 25 janvier 1935. — Le Petit Provençal, 30 avril, 5 et 6 mai 1935, janvier-février 1939. — Provence ouvrière et paysanne, 20 avril 1929. — Rouge-Midi, avril-mai 1935, janvier-février 1939 (photos). — Le Midi syndicaliste, novembre 1936. — Renseignements fournis par le militant lui-même en réponse au questionnaire.— Etat civil (pas de mention de décès en 2010).

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