GLADELLE Eugène

Par Jean Gaumont, Gaston Prache

Né le 18 juillet 1884 à Thiat (Haute-Vienne) ; instituteur, directeur de cours complémentaire ; syndicaliste et coopérateur de la Haute-Vienne.

Le père d’Eugène Gladelle était meunier sur la Brame et la première enfance d’Eugène fut tout à fait campagnarde. Après l’école primaire au village natal, il fréquenta le Cours complémentaire du Dorat puis l’EN d’instituteurs de Limoges où, hors programme, il apprit aussi le latin. Instituteur à dix-neuf ans, il fit son service militaire en 1905-1906 et fut réformé pour maladie. Mobilisé en 1914 comme simple soldat, il revint capitaine, décoré de la Légion d’honneur, ayant participé à maintes offensives dont cinq sous Verdun.

Instituteur à Rochechouart puis directeur de Cours complémentaire, il vécut dans cette ville en contact avec des ouvriers en chaussures, paysans en saison creuse, et fonda avec eux une boulangerie coopérative en 1910, devenant son secrétaire puis son président. Secrétaire du syndicat des instituteurs de la Haute-Vienne, il anima une section pédagogique qui étudia une possible réforme de l’enseignement (« ... Je suis peu sensible aux revendications de salaires, écrira-t-il plus tard, m’attachant surtout à l’éducation »). Il perdit son fils unique en 1926 ; malade, il prit sa retraite prématurée en 1928, et vint se fixer à Limoges.

Sociétaire de l’Union coopérative de Limoges, la défaillance de la Banque des coopératives (BCF) en 1934 l’amena à prendre la présidence d’un groupe de six mille déposants limousins de cet établissement. Sur les instances de Poisson, il entra, en même temps que Victor Basch*, au conseil d’administration de la Société centrale des Coopératives où tous deux représentèrent les déposants atteints par la chute de la BCF. Il adhéra aussi aux Presses universitaires de France où il appuya la reprise des maisons d’édition Rieder et Alcan mises aussi en difficulté par cette crise bancaire. Depuis 1938, il appartint au conseil fédéral de la région coopérative Centre-Océan. La coopération scolaire à laquelle il prit grand intérêt allait bientôt exiger de lui une importante participation : en 1937 il fonda la Fédération des coopératives scolaires de la Haute-Vienne qui devint bientôt section départementale de l’Office central de la Coopération à l’École que présida Bugnon*, assisté de Poisson*, Bouglé* et Prache*. Il créa un Bulletin de liaison entre les coopératives scolaires L’Écolier limousin qui encouragea les écoliers au travail manuel, à la production de pépinières, de vergers dont les ressources devaient permettre chaque année des voyages à la mer et à la montagne d’une quantité de petits coopérateurs.

En 1946, Gladelle entra au conseil d’administration de l’OCCE que Prache présida, et il prit part aux congrès où son autorité pédagogique se fit sentir fortement. Son dynamisme d’éducateur économique et social lui firent écrire plusieurs ouvrages et articles dont certains en particulier retinrent l’attention des milieux universitaires et sociaux. En 1946, il adhéra au Manifeste coopératif rédigé par Bernard Lavergne, Fauquet, Boully (père) et Prache ainsi qu’à l’Association des Amis de la Coopération.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73306, notice GLADELLE Eugène par Jean Gaumont, Gaston Prache, version mise en ligne le 14 août 2009, dernière modification le 14 août 2009.

Par Jean Gaumont, Gaston Prache

ŒUVRE : La Victoire sur la Crise, édition Alcan, 1935. — Construire un monde nouveau, organe de la Confédération des forces intellectuelles, économiques et sociales que l’auteur avait fondée (cinq numéros seuls ont paru). — Collection de L’Écolier limousin. — L’industrialisation rurale, 1963.

SOURCES : Fonds d’archives Jean Gaumont et Gaston Prache. — Éléments biographiques en provenance de l’auteur. — Notice Alcan sur La Victoire sur la crise, 1935. — Le Courrier de Limoges, 13 décembre 1951. — Le Coopérateur de France, 15 août 1959. — A. Gourdon, L’OCCE de ses origines jusqu’en 1948.

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