BIROT Henri

Par Michèle Rault, Nathalie Viet-Depaule

Né le 24 janvier 1889 à Lorient (Morbihan), mort le 26 janvier 1971 à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) ; employé d’octroi ; militant communiste ; conseiller municipal d’Ivry-sur-Seine (1925-1935).

Henri Birot en 1929
Henri Birot en 1929
Arch. Com. Ivry-sur-Seine

Fils d’un employé de commerce et d’une couturière qui eurent trois enfants, Henri Birot poursuivit ses études jusqu’au baccalauréat. Il s’engagea dans la Marine pour trois ans mais en fit sept à cause de la Première Guerre mondiale. La guerre finie, il passa le concours des employés d’octroi de Paris et intégra ce service avec le grade de sous-brigadier.

Il vint habiter Ivry-sur-Seine au milieu des années vingt. Adhérent du Parti communiste depuis 1921, il fut élu conseiller municipal communiste de la première section (Centre) d’Ivry-sur-Seine le 10 mai 1925, sur la liste dirigée par Georges Marrane. Élu deuxième adjoint le 15 mai 1925, il démissionna de cette fonction le 12 octobre 1926 tout en continuant à siéger comme conseiller municipal. Syndiqué des services publics de la Ville de Paris, il fut délégué au Ve congrès de la Fédération nationale CGTU des Services publics qui se tint à Bordeaux (Gironde) en septembre 1927. Il fut réélu lors des élections municipales de 1929 et fut désigné deuxième adjoint au maire le 15 mai 1929. Au cours de ses mandats, il fut un des animateurs de la colonie des Mathes en Charente-Maritime, où la municipalité envoyait les jeunes ivryens en vacances.

En janvier 1930, Henri Birot rédigea, à la demande du rayon d’Ivry au sein duquel il était secrétaire de la commission financière, un rapport sur sa conception du travail municipal. Il faisait état de son étroite coopération avec Auguste Havez, responsable national des questions municipales avec lequel il avait travaillé à l’établissement du programme municipal du Parti communiste : […] « Havez, en effet, comme moi, considérions la nécessité d’une bonne organisation pouvant permettre au Parti de tirer de notre gestion tout le profit moral et matériel possible. Nous étions d’accord, au moment où le Parti lança son mot d’ordre de lutte classe contre classe, pour combattre l’état de confusionnisme que je mentionnais plus haut, et imposer des tactiques sans compromissions tant contre les adversaires locaux que contre les pouvoirs publics. […] Avec Havez encore, nous avions mis sur pied un projet embryonnaire de centralisation des achats et d’organisation d’un magasinage central permettant de procurer au Parti les moyens financiers et matériels dont il pouvait avoir besoin. […] Havez, quand il était encore à la mairie d’Ivry chargé du secrétariat particulier, était partisan de la mise en tutelle complète des différents chefs de service, notamment du secrétariat général. Il était contre l’abus des commissions municipales. Il était pour une centralisation intensive des tarifs municipaux. […] Je me permets de dire qu’Havez demandait moins aux autres communes. Il est vrai, et j’ai des mots de lui, qu’il déclarait devoir se servir d’Ivry comme champ d’expérience. »

Dans ce même rapport, Henri Birot précisait la part qu’il prenait dans la gestion des affaires municipales et les difficultés qu’il rencontrait. Il concluait en demandant que lui soit retirée sa qualité d’adjoint, indiquant par ailleurs qu’il était secrétaire fédéral des services publics et qu’il avait été sollicité pour remplir les fonctions de secrétaire général des travailleurs municipaux. Il venait également d’être désigné administrateur du journal L’Aube sociale. Henri Birot continua cependant à siéger au conseil municipal d’Ivry jusqu’aux élections municipales de 1935 mais ne brigua plus de scrutin.

En 1939, Henri Birot prit sa retraite. La guerre le surprit à Lorient où il resta plusieurs mois avant de revenir à Ivry. Son appartement fut perquisitionné en octobre 1941. Sur ordre des renseignements généraux, il fut arrêté le 24 septembre 1942, conduit au gymnase Japy puis interné au camp de Pithiviers (Loiret) jusqu’en février 1943. Libéré, il travailla dans une entreprise de transports pendant six mois.

Après la Seconde Guerre mondiale, Henri Birot présida la section de l’ARAC puis de l’UFAC et l’Amicale des Bretons d’Ivry. Qualifié d’intellectuel et d’anarchiste, remarqué pour sa silhouette élégante, il fut une personnalité marquante d’Ivry des années trente à sa mort.

Il s’était marié le 4 mars 1915 à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine) puis le 18 février 1926 à Lyon (Rhône) et était père de quatre enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73325, notice BIROT Henri par Michèle Rault, Nathalie Viet-Depaule, version mise en ligne le 15 août 2009, dernière modification le 24 octobre 2021.

Par Michèle Rault, Nathalie Viet-Depaule

Henri Birot en 1929
Henri Birot en 1929
Arch. Com. Ivry-sur-Seine

SOURCES : Arch. Nat., F7/13730, Bordeaux, 28 septembre 1927. — Arch. com. Ivry-sur-Seine. — Témoignage de Madame Birot, 1981.

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