FAURE Jacques, Lucien [FO]

Par Michel Dreyfus, Claude Pennetier

Né le 25 mai 1926 à Limoges (Haute-Vienne), mort le 15 mars 1999 à Paris (XIIIe arr.) ; ajusteur mécanicien ; syndicaliste FO de Tonneins (Lot-et-Garonne) et Nice (Alpes-Maritimes) ; secrétaire général de la Fédération FO des travailleurs des Tabacs et Allumettes de juin 1968 à 1985 ; membre de la commission exécutive confédérale FO

La mère de Jacques Faure, Élise, venait d’une famille paysanne et travaillait comme porcelainière chez Lafarge. Son père, Abel, était fils d’un cordonnier de Limoges. Abel Faure ne fréquenta pas longtemps l’école mais il était doté d’une personnalité marquante : il chantait, il excellait dans le rugby et resta un homme de stade. Vendeur de pain pour la coopérative avec son cheval et sa charrette, il fut ensuite embouteilleur de vins à la coopérative l’Union et enfin employé de bureau au garage municipal. Il entretenait de bonnes relations avec la municipalité socialiste et jouissait sur la ville d’un certaine popularité. La famille habitait la cité Victor Thuillat.
Ajusteur-mécanicien à Limoges, sportif, Jacques Faure fit son service militaire dans l’Aviation et obtint son brevet de pilote de chasse. Il se maria en 1946 à Narbonne avec Lucette, une jeune fille de cette ville, née en 1926. Ils vécurent un temps à Limoges où naquit en 1947 leur fille Claudie. Il travailla dans des entreprises métallurgiques et à l’Arsenal avant de passer le concours des Tabacs. Il alla à la manufacture des tabacs de Tonneins (Lot-et-Garonne) où il milita au syndicat Force Ouvrière CGT-FO [il resta diuablement une représentant de FO auprès de l’UD du Lot-et-Garonne, notamment comme orateur dans les meetings] puis , à sa demande, fut muté à Nice (Alpes-Maritimes) où il fut dans un premier temps perdu au milieu des ouvriers qui parlaient le "niçois". Secrétaire du syndicat FO dans une manufacture majoritairement CGT, il fut élu trésorier adjoint de l’Union départementale des Alpes-Maritimes lors de son congrès tenu en février 1956, UD alors dirigée par Roger Mai.
Il prit part au congrès confédéral Force ouvrière de 1959. Secrétaire fédéral depuis 1966 au moins, il fut appelé à Paris en mai 1968 et élu secrétaire général de sa fédération en juin 1968, succédant ainsi à Georges Barbier, qui n’avait assuré qu’un court mandat. En juin 1968, il avait négocier avec le jeune Jacques Chirac les conditions de la reprise dans les Manufactures ; ils restèrent durablement associés par un respect mutuel comme le prouve leurs échanges de correspondance en août 1976. Faure écrivit à Jacques Chirac le 25 août 1976 : "Concernant mon secteur "Tabacs-Allumettes", je garde aussi en mémoire les négociations que nous avons menées ensemble lors de la nuit de la Pentecôte en 1968, afin de permettre, dans des conditions raisonnables, la reprise du travail au SEITA, comme de même je garde un excellent souvenir de nos contacts ultérieurs au Ministère des Finances. » Chirac : "J’ai toujours beaucoup apprécié les contacts avec vous et je tiens à vous en remercier également. Je connais vos difficultés. Vous avez bien voulu comprendre les miennes. Cela permettait la vrai consultation et donc le progrès."
Personnalité marquante de l’histoire de la Fédération, ce fut Jacques Faure qui mena, avec succès, le combat pour le droit d’option afin de préserver le droit statutaire de la retraite des agents, dès les premières opérations de privatisations, lorsque le SEITA devint La SEITA (au féminin), nomination que n’apprécia jamais Faure.
Jacques Faure resta en fonction jusqu’en 1985, il fut alors remplacé par Daniel Dreux.

Membre du conseil d’administration de la SEITA, membre de la commission exécutive de la confédération Force ouvrière, il siégea au Conseil économique et social.

Sa femme Lucette Faure avait travaillé comme vendeuse aux Galeries-Lafayette de Nice. Elle fit de même à Paris aux Galeries-Lafayette Montparnasse où elle relança un syndicat FO. Le couple habitait le XIIIe arrondissement.
Même après avoir fait valoir ses droits à la retraite en 1986, il resta un syndicaliste actif. Retraité, il fonda un groupement des anciens des Tabacs et Allumettes avec Émile Belaert, de l’Oise et Paulette Loubatière de Pantin.

Il s’était vu décerner la Légion d’honneur.

Il mourut après une courte maladie le 15 mars 1999. Sa femme, Lucette lui survécut jusqu’en 2011 à Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73386, notice FAURE Jacques, Lucien [FO] par Michel Dreyfus, Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 novembre 2009, dernière modification le 19 juin 2020.

Par Michel Dreyfus, Claude Pennetier

En 1958
Congrès des Tabacs, 1974
Francfort, 1978

SOURCES : Force ouvrière, hebdomadaire de la CGT-FO, 8 mars 1956, Force ouvrière hebdo, n° 2428, 31 mars 1999 (photo). — Comptes rendus des congrès confédéraux de Force Ouvrière de 1959, de 1966 et 1969. — Arch. de la confédération FO (Centre de documentation Gabriel Ventejol, Agendas annuels). — Notes de Louis Botella. — Notes et clichés fournis par sa fille Claudie Faure en mars et juin 2020.

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