GIGAUD Lucien, Marcel, Clément

Par Thérèse Burel

Né le 25 avril 1911 à Venansault (Vendée), mort le 3 mai 1984 à Romorantin-Lantenay (Loir-et-Cher) ; instituteur ; militant socialiste du Loir-et-Cher et résistant ; secrétaire de la fédération SFIO (1947-avril-1958) ; maire de Bourré (1953-1961) ; conseiller général de Mennetou-sur-Cher (1945-1958, 1967-1984).

Fils d’un domestique, Lucien Gigaud fut adopté par la Nation suivant un jugement du tribunal civil de Rochefort-sur- Mer (Charente-Inférieure, Maritime) du 4 février 1919.
Elève de l’école primaire de Saint-Mard (Charente-Inférieure) de 1917 à 1923, puis de l’école primaire supérieure de Pons (Charente-Inférieure) de 1923 à 1928, enfin de l’École normale d’instituteurs de Blois (Loir-et-Cher) de 1928 à 1931, fut instituteur à Rougeou (Loir-et-Cher) d’octobre 1931 à avril 1932. Après son service militaire, il fut instituteur à Salbris de 1933 à 1938, puis à Mennetou-sur-Cher de 1938 à 1945. Il se maria en avril 1933 à Villefranche-sur-Cher (Loir-et-Cher) avec Paulette, Denise Mazouard.

L. Gigaud adhéra au Parti socialiste SFIO le 1er janvier 1934. Elu secrétaire de la section de Salbris dès cette année là, puis élu secrétaire fédéral administratif de 1935 à 1939 aux côtés de Lucien Breitman, secrétaire fédéral, il participa activement à la lutte antifasciste.
Mobilisé en septembre 1939, prisonnier de guerre en Allemagne du 15 juin 1940 au 9 septembre 1943, il s’évada et arriva à Chabris (Indre) le 19 septembre 1943. Contacté par Théo Bertin*, il entra à « Libération-Nord », début octobre 1943, distribua des tracts, fit des liaisons à bicyclette, puis appartint au groupe de Résistance Florence, dépendant du réseau Buckmaster, fin 1943-début 1944. Il constitua un maquis à Langon (Loir-et-Cher) : sabotages sur les voies ferrées Tours-Vierzon et Romorantin-Villefranche, sur la RN 76 Tours-Vierzon, modifications de signalisation routière, attaque d’un convoi allemand pour aider les Résistants de Romorantin en août 1944. Il fut nommé, à la Libération, président du Comité de Libération du canton de Mennetou et fut titulaire de la Croix de guerre avec étoile de bronze au titre de la Résistance.

Nommé instituteur à Bourré en 1945, il y exerça jusqu’en 1961, devenant directeur d’école ; il fut secrétaire de la section socialiste SFIO de Bourré après l’avoir été de celle de Mennetou à la Libération. Il devint secrétaire fédéral lorsque Breitman quitta le Parti, et le demeura de 1947 à 1958. Il participa à plusieurs congrès nationaux de la SFIO, appartenant à la commission de vérification des mandats au congrès de 1954. Élu au conseil syndical du SNI vers 1950, il n’y milita pas vraiment.
L. Gigaud fut élu maire de Bourré de 1953 à 1959. Élu conseiller général socialiste SFIO de Mennetou en 1945, avec 1 709 voix contre 1 311 au candidat de droite, il succéda à Breitman ; il fut reconduit en 1951 et demeura conseiller général, jusqu’en 1958. Vice-président du conseil général en mai 1956-1958, il était secrétaire du Conseil général avant le renouvellement de 1958 où il fut battu d’une voix seulement (1.333 voix, contre 1.334 au modéré Daudu).

Instituteur à Romorantin de 1962 à 1967, L. Gigaud prit sa retraite dans cette ville et y fut élu conseiller municipal en 1971, un des trois élus de la liste de gauche non communiste, avec 3 401 voix sur 6 299 suffrages exprimés. Il fut élu conseiller général du canton en 1967, au second tour, avec 3 498 voix contre Thyraud, UNR (3 356 voix) et réélu en 1973 et 1979. Gigaud fut candidat aux deux Assemblées constituantes en octobre 1945 et juin 1946, à une élection législative partielle en février 1953, où il obtint 10.237 voix sur 149.718 inscrits et 88 807 exprimés au premier tour puis 10 676 voix au second, empêchant ainsi ses électeurs de se reporter sur le candidat communiste arrivé en tête au premier tour.

Il se présenta à nouveau en 1973, à Romorantin aux élections législatives dans la troisième circonscription ; il obtint au premier tour 10 633 voix sur 45 914 suffrages exprimés et 22 438 voix au deuxième tour, attirant sur son nom plus de voix que les candidats de gauche au premier tour, mais il fut battu par son concurrent URP avec 24 469 voix. Aux élections sénatoriales du 22 septembre 1974, il obtint, au premier tour, 136 voix et, au second tour, 188 voix sur 794 suffrages exprimés. De 1958 à 1971, il demeura membre du bureau de la Fédération socialiste. Il appartenait à la tendance « Bataille socialiste » dirigée par Alain Savary et Guy Mollet en 1971.

L. Gigaud fut délégué départemental de François Mitterrand pour les élections présidentielles de 1974.

Une école et une rue de la commune de Bourré portaient son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73404, notice GIGAUD Lucien, Marcel, Clément par Thérèse Burel, version mise en ligne le 19 août 2009, dernière modification le 7 juin 2010.

Par Thérèse Burel

SOURCES : Arch. Dép. Loir-et-Cher, série M, élections. — Arch. Nat., F/1a/3214 et 3228, F/1cII/292, 310, 320, F/1cIV/153 ; CAC, 19770359/24, 19890523/11. — Arch. FJJ/6EF73/2. — Bulletin intérieur de la SFIO, n° 74. — Documentation politique, 4 juin 1953. — Archives de l’OURS, correspondance Loir-et-Cher et fichier “Bataille socialiste”, fonds C. Fuzier. — Renseignements fournis par L. Gigaud.— Notes de G. Morin.— Etat civil.

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