GILLES Florent

Par Odette Hardy-Hémery, Yves Le Maner

Né le 17 novembre 1897 à Saint-Amand-les-Eaux (Nord), mort le 1er mai 1973 à Trith-Saint-Léger (Nord) ; maçon fumiste ; militant communiste et résistant de l’OSC ; maire de Trith-Saint-Léger (1945-1971).

Dans l’entre-deux-guerres, Florent Gilles était maçon fumiste à l’usine de Trith-Saint-Léger des Forges et Aciéries du Nord et de l’Est. Il avait adhéré à la CGTU et au Parti communiste et était le leader du mouvement communiste dans cette commune industrielle, y étant le secrétaire de la cellule.

Il participa de façon très active à l’organisation et à l’extension de la grève qui, durant un mois, du 3 janvier au 14 février 1935, paralysa totalement l’usine sidérurgique de Trith. Cette grève, due à l’annonce d’une réduction de salaire qui s’ajoutait à la suppression des primes et à un important chômage partiel effectifs dès la fin de l’année 1934, fut conduite dès le début par une intersyndicale groupant unitaires et confédérés ensuite rejointe par la CFTC ; elle se termina par une tentative d’occupation de l’usine de Trith le 4 février par près de 600 grévistes, mouvement repoussé par les gardes mobiles. 33 % de l’effectif de l’usine fut licencié à la fin du mouvement.

Florent Gilles fut arrêté une première fois le 30 août 1939 pour distribution de tracts favorables au pacte germano-soviétique puis relâché. Entre le début août et la mi-septembre 1940, il fut contacté par Henri Fiévez, communiste de Denain, pour reconstituer clandestinement le parti. En voyant Henri Fiévez, Florent Gilles, occupé à des travaux de maçonnerie déclara à sa femme : « Tu peux ramasser la truelle, j’ai compris ». Florent Gilles fut arrêté une seconde fois pour activités communistes le 28 juillet 1941. Il fut relaxé faute de preuves le 25 septembre. Le 27 octobre 1941, il fut à nouveau emprisonné, cette fois définitivement. Lors de l’interrogatoire le 10 décembre 1941 de la résistante communiste Louise Hubert épouse Lambert*, arrêté la veille à son domicile à Trith, la police française indiquait que Florent Gilles était à l’époque interné au camp surveillé de Doullens mais qu’il avait remis à cette militante, avant sa propre arrestation, une somme de 46 F qu’il avait collectée pour la Résistance.

Florent Gilles fut successivement interné à Doullens (Somme), Écrouves (Meurthe-et-Moselle), Voves (Eure-et-Loir) et s’évada de ce dernier camp le 11 février 1944, passant dans la clandestinité et participant à la Résistance.

Aux élections municipales de 1945, Trith-Saint-Léger, jusqu’alors dirigée par les socialistes, se donna une municipalité d’Union patriotique, résistante et antifasciste (UPRA) au sein de laquelle les communistes étaient majoritaires. Florent Gilles devint maire et le resta jusqu’en 1971 où René Carpentier* lui succéda. Homme de bon sens, d’une grande simplicité et d’une profonde fidélité, Florent Gilles était le type du maire ouvrier.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73414, notice GILLES Florent par Odette Hardy-Hémery, Yves Le Maner, version mise en ligne le 19 août 2009, dernière modification le 19 août 2009.

Par Odette Hardy-Hémery, Yves Le Maner

SOURCES : Arch. Dép. Nord, RM2 18 350 sur la grève de 1935 au Nord-Est ; M 154/191 ; 1 W 1327. — États civils de Saint-Amand et de Trith-Saint-Léger. — Arch. Mun. Trith-Saint-Léger dont PV de réunions du conseil municipal. — Arch. Musée de la Résistance à Denain. Témoignage d’Henri Fiévez sur Florent Gilles et l’époque de l’Occupation déposé au Musée de la Résistance. Arch. personnelles de Gaston Poulain (voir ce nom). — Arch. de la Section spéciale de Douai. — Le Réveil du Nord, 1er septembre 1939. — Renseignements fournis par Arthur Ramette*.

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