GILLOT Simone [née DELARUELLE Simone, Ida reconnue LEVASSEUR]

Par Claude Pennetier

Née le 5 avril 1912 à Sigy-en-Bray (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), morte le 25 mars 2008 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) ; infirmière diplômée d’État, directrice de la maternité de Saint-Denis pendant vingt ans ; militante du Secours populaire et du Parti communiste.

Simone Gillot naquit de parents inconnus et fut déclarée sous le nom de ida Simone Delaruelle. Elle fut reconnue en mai 1912 par Léa Levasseur. La mère de Simone Gillot était couturière, Simone Levasseur demeura en nourrice pendant dix ans et demi à Haussez (Seine-Inférieure) puis fut recueillie pendant quatre années par un oncle et une tante. Ayant obtenu son certificat d’études primaires, elle désira poursuivre ses études et préparer le brevet élémentaire mais, deux mois avant l’examen, sa mère la retira de chez ses oncle et tante et la mit au travail. Elle fut alors placée successivement bonne d’enfants puis employée aux écritures. Arrivée en région parisienne à l’âge de dix-sept ans, elle fut embauchée en 1929 à l’usine des lignes télégraphiques et téléphoniques (LTT) à Conflans-Sainte-Honorine (Seine-et-Oise) en qualité d’OS bobineuse puis sur les presses Bliss. Mariée en 1929 avec André Flambart, elle accoucha d’un fils Jean le 24 décembre 1929. Elle divorça par la suite. En 1933, elle fut licenciée par manque de travail mais, début 1934, elle fut embauchée chez Hispano-Suiza à Bois-Colombes (Seine) comme OS sur les tours. Envoyée en stage à l’atelier de soudure de l’usine, elle fut reçue au brevet de soudure à l’autogène pour être ensuite orientée au stellitage des soupapes d’avion (soudo-brasure), travail à la fois pénible et délicat puisque contrôlé au microscope.

Simone Gillot participa aux manifestations antifascistes de février 1934 et, l’année suivante, fut élue déléguée CGT. Elle prit une part active à la grève de juin 1936 chez Hispano et adhéra au Parti communiste. Durant la guerre d’Espagne (1937), elle se vit confier la responsabilité de trente enfants réfugiés en France, entièrement parrainés et pris en charge par l’ensemble des 800 travailleurs d’Hispano, versant, chaque quinzaine, une heure de leur salaire. Le 30 novembre 1938, elle fut sanctionnée pour avoir fait grève et, en juin 1940, elle quitta son domicile de Bezons pour se replier, avec les ouvriers professionnels d’Hispano, réquisitionnés pour la fabrication de matériel de guerre, à Soues près de Tarbes (Hautes-Pyrénées). Elle entreprit alors avec quelques camarades des distributions de tracts en même temps que de difficiles visites chez les habitants de la région afin de leur expliquer la situation politique du moment. Mais, deux mois et demi plus tard, la direction d’Hispano-Suiza donnait l’ordre de retour à Bois-Colombes.

En septembre 1940, Simone organisa, avec les femmes de Bezons, Argenteuil, Houilles, Sannois, la solidarité aux prisonniers de guerre et emprisonnés politiques. Elle aida ensuite à la reconstitution clandestine du Secours populaire français dont elle devint la secrétaire pour la région ouest de Paris. Après une perquisition par la police à son domicile, elle dut passer à la clandestinité et se séparer de son fils âgé de dix ans qu’elle ne retrouva que quatre ans plus tard, à la Libération. Elle prit ensuite la direction du Secours populaire en région Paris-Est et elle adhéra au Front national en mai 1941. L’année suivante, en mars, des responsabilités à l’échelon national lui furent confiées, aux côtés d’Auguste Gillot, à Paris et dans l’Eure. De 1943 et jusqu’à la libération de Paris, elle assura les liaisons avec les différents membres du Conseil national de la Résistance et les délégués du général de Gaulle. Elle participa aux combats pour la libération de Paris en août 1944.

Devenue secrétaire particulière d’Auguste Gillot, maire de Saint-Denis (août 1944), elle l’épousa à Ivry-sur-Seine le 30 août 1945 et devint mère de deux filles : Claudie, née le 13 octobre 1945, et Pierrette, née le 14 novembre 1946. Élue présidente de l’Union des Femmes françaises de Saint-Denis, elle devint membre du Conseil national de l’UFF et le demeura de 1945 à 1952. Déléguée au Xe congrès du PCF à Paris (1945) et au XIe à Strasbourg (1947), elle appartint au bureau régional du Parti (Paris-Nord) 1945 et fut secrétaire de la section du quartier Pleyel de Saint-Denis en 1948.

Ayant entrepris des études d’infirmière, elle obtint le diplôme d’État. Dès 1953, elle fut sollicitée par le docteur Lamaze, un des pionniers en France de l’accouchement sans douleur, devint son élève et se consacra pendant vingt ans à la méthode psychoprophylactique de l’accouchement sans douleur à la maternité de Saint-Denis qu’elle dirigea.

Elle fut, de 1957 à 1965, la première présidente des parents d’élèves du lycée Paul-Éluard de Saint-Denis. Elle est titulaire de nombreuses décorations : notamment de la Médaille de la Résistance, de la Croix du Combattant volontaire et, depuis 1983, elle était chevalier de la Légion d’honneur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73419, notice GILLOT Simone [née DELARUELLE Simone, Ida reconnue LEVASSEUR] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 août 2009, dernière modification le 16 septembre 2011.

Par Claude Pennetier

ŒUVRE : Co-auteure avec son mari, Auguste Gillot, de l’ouvrage Un couple dans la Résistance, Éditions sociales, 1975 ; 2e édit. 1976.

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Témoignage écrit de l’intéressée. — Note de Christian Laquerrière. — État civil.

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