GIRAUDEAU Albert, Fernand

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier, Jean-Pierre Ravery

Né le 20 septembre 1891 à Châtellerault (Vienne), mort en déportation en avril 1945 à Orianenburg (Allemagne) ; modeleur ; militant communiste et syndicaliste de la Vienne.

Fils d’un charron et d’une lingère, Albert Giraudeau était modeleur à la Manufacture d’armes de sa ville natale. Il s’y maria en avril 1917 avec Emilienne Laurent.
Il fut à partir de 1919, un actif syndicaliste. Lors de la réunion départementale de la CGT en février 1922, il provoqua la scission avec quatorze autres minoritaires ; le syndicat des ouvriers de la Manufacture, bien que dirigé par des communistes, resta à la CGT. En novembre 1927, Giraudeau écrivait dans le journal l’Unité, publié à Châtellerault ; il était secrétaire de son syndicat en 1934.
En 1932, dans le cadre de « l’affaire Fantômas », il fit l’objet d’une attention particulière des services de contre-espionnage. « Ouvrier très habile », c’est lui en effet qui était toujours chargé d’exécuter les prototypes d’armes nouvelles et qui aurait donc pu aisément fournir les plans convoités, selon les dires d’un indicateur, par le SR soviétique. Mais les policiers conclurent bientôt à la parfaite probité de l’intéressé : « malgré ses opinions, il est favorablement représenté, même par ses chefs envers qui il s’est toujours montré correct. On ne le croit pas capable, ou plutôt on le dit trop intelligent, pour se mêler d’une affaire de vol de mitrailleuse. »
Militant communiste, le PC le présenta trois fois aux élections législatives dans la circonscription de Châtellerault ; en avril 1928 il obtint 6,5 % des voix des électeurs inscrits, en mai 1932, 4,6 % et 9,6 % en avril 1936. En 1932, Giraudeau était secrétaire de la cellule locale et du rayon de Châtellerault groupant 82 adhérents (72 à Châtellerault et 10 à Scorbé-Clairvaux).
Il fut arrêté dans la rafle du 23 juin 1941 et transféré à Compiègne. Son épouse intercéda en sa faveur auprès du directeur de la Manufacture qui réclama en vain sa libération. Déporté à Sachsenhausen le 24 janvier 1943, il mourut à Orianenburg.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73457, notice GIRAUDEAU Albert, Fernand par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier, Jean-Pierre Ravery, version mise en ligne le 23 août 2009, dernière modification le 6 mars 2016.

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier, Jean-Pierre Ravery

SOURCES : Arch. Nat. F7/13130, rapport du 11 juillet 1932. — Arch. Dép. Vienne, M 4 444, 536, 592. — G. Lachapelle, Les élections législatives des 11 mai 1928, 1er mai 1932, 26 avril 1936.. — J. Marion, Le Mouvement ouvrier dans la Vienne, 1871-1914, DES Poitiers, 1963..— Philippe Pineau et Nicole Hervoir, Un siècle de vie sociale à la Manu, Poitiers, 1991.— Libre Poitou, 28 déc 1944.— Patriote poitevin, 18 mai 1947.— Note d’Alain Léger.— Georges Vidal, L’armée française et l’ennemi de l’intérieur1917-1939 , PUR, 2015. — SHD(DAT), 7N2 2227, 27 mai 1932. — J.O.R.F. n° 216 du 17/09/1993. — État civil.

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