GRANDJEAN Louis

Par Claude Pennetier

Né le 27 mars 1889 à Foëcy (Cher), mort en déportation à Ellrich le 17 janvier 1945 ; journalier, maçon ; militant anarchiste du Cher.

L’acte de naissance de Louis Grandjean ne porte pas la mention de la profession de son père, sa mère était journalière.
Marié dans sa commune natale le 14 janvier 1911 avec Pauline Albertine Piat, , journalier puis maçon dans sa ville natale, Louis Grandjean était décrit par les rapports de police comme un homme au teint coloré, châtain, mesurant 1,70 m.

Militant anarchiste, il n’avait jamais travaillé hors de Foëcy. Aux élections législatives de 1919, il forma une liste « communiste » d’inspiration libertaire avec Ledoux, Cordaillat, Rousseau, Durand. L’instigateur de ces candidatures de dénonciation des élections était, sans doute, Bernard Pilorget, de Foëcy. Aucun bulletin de vote ne fut imprimé et les candidats semblent s’être abstenus ; Grandjean recueillit vingt-deux voix. Il recevait et diffusait Le Libertaire. L’ouvrier maçon resta fidèle à ses idées pendant l’entre-deux-guerres ; cela ne l’empêcha pas de collaborer avec les militants communistes locaux, dont plusieurs étaient d’origine libertaire (voir Amédée Durand). Il participa à leur côté à la lutte contre la répression, la guerre et le fascisme.

Reprenant la tradition des candidatures de dérision, Grandjean se présenta aux élections législatives de mai 1932, dans la deuxième circonscription de Bourges (Vierzon), sous l’étiquette « arriviste ». En 1935, il était un des cinq anarchistes fichés dans le Cher, sa notice précisait qu’il fréquentait beaucoup les réunions politiques mais sans y prendre la parole et qu’il ne jouissait à Foëcy « que d’une considération relative » (contrairement à Pilorget). Il se confond vraisemblablement avec Grandjean, maçon à Foëcy, accusé « d’atteinte à la liberté du travail », en août 1936.

Louis Grandjean, qui était père de deux enfants et travaillait alors comme jardinier, fut arrêté à son domicile le 9 juillet 1943 pour "faits de résistance". Interné à Bourges, il fut transféré le 9 septembre à Orléans puis le 19 au camp de Compiègne dont il fut déporté dans le convoi du 28 octobre 1943, arrivé à Buchenwald le 30 octobre où lui fut attribué le matricule 39923. Transféré le 10 janvier 1944 au camp de Dora, puis à Ellrich à une date non précisée, Louis Grandjean est mort au camp d’Ellrich, près de Nordhausen, le 17 janvier 1945 et a été incinéré le 19 au crématoire de Dora.

Son nom est inscrit sur la plaque commémorative de la Fédération communiste du Cher à Bourges.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73460, notice GRANDJEAN Louis par Claude Pennetier, version mise en ligne le 22 août 2009, dernière modification le 16 avril 2021.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/12979. — Arch. Dép. Cher, 20 M 43, 20 M 46, 25 M 136, 33 M 120. — Notes de René Bianco, Jean-Pierre Besse et Rolf Dupuy .— Précisions apportées par l’Association française Buchenwald-Dora et Kommandos. — État civil.

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