PILORGET Bernard, Auguste

Par Claude Pennetier

Né le 1er mai 1882 à Paris (XXe arr.), mort le 22 janvier 1942 ; peintre sur porcelaine à Foëcy (Cher) ; militant syndicaliste et anarchiste du Cher.

Bernard Pilorget à la fin de sa vie
Bernard Pilorget à la fin de sa vie
Communiqué par son arrière-petit-fils Yves Fürst.

Fils de Louis Pilorget, journalier et de Clémence Penin, couturière, Bernard Pilorget était secrétaire du syndicat des ouvriers céramistes de Foëcy en 1903. Il anima une grève du 14 septembre au 9 novembre 1908 qui se termina par la reprise du travail aux conditions anciennes et le renvoi de deux ouvriers. Deux ans plus tard, l’ouvrier d’art dirigeait le groupe des Jeunesses syndicalistes de Foëcy. La police le considérait comme un « antimilitariste actif, faisant de la propagande et distribuant des journaux anarchistes, révolutionnaires et antimilitaristes ». Le préfet, qui voyait en Pilorget un « meneur dangereux, capable de prêcher la désertion et la grève générale au moment d’une mobilisation », l’inscrivit au carnet B. Nous perdons sa trace pendant la Première Guerre mondiale. Peut-être se confond-il avec Pilorget, membre de la commission exécutive du syndicat des métallurgistes mobilisés à Bourges, en avril 1918.

Après la guerre, Pilorget recevait et diffusait le Libertaire. Lors des élections législatives de novembre 1919, il constitua une liste « communiste » d’inspiration libertaire mais lui-même resta à l’écart. Par la suite il ne fit plus parler de lui. Le rapport de police de 1935 indique qu’il était propriétaire d’une maison et d’un atelier de décoration sur porcelaine dans lequel il occupait trois à quatre ouvriers. Pilorget était un « anarchiste très convaincu mais n’extériorisant pas ses véritables sentiments, sans doute pour ne pas éloigner de lui la clientèle des porcelainiers de Foëcy et de la région qui lui confient des travaux de décoration ». Inscrit sur les listes électorales, il ne votait jamais. L’artisan « sérieux et travailleur » jouissait d’une bonne réputation.

Bernard Pilorget avait demandé son initiation au Grand Orient en juillet 1923. La loge maçonnique « Travail et Fraternité » de Bourges lui ouvrit ses portes le 11 novembre.

Il laissa dans sa famille le souvenir d’un autodidacte. Sa dernière petite-fille morte en 2012, lui vouait une grande admiration.

Marié le 6 octobre 1906 à Mehun-sur-Yèvre avec Jeanne Chotel, il mourut en janvier 1942.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73471, notice PILORGET Bernard, Auguste par Claude Pennetier, version mise en ligne le 22 août 2009, dernière modification le 6 juin 2016.

Par Claude Pennetier

Bernard Pilorget à la fin de sa vie
Bernard Pilorget à la fin de sa vie
Communiqué par son arrière-petit-fils Yves Fürst.

SOURCES : Arch. Dép. Cher, 25 M 46, 48, 132, 136, 20 M 43, 33 M 119. — Arch. Grand Orient. — L’Insurgé, 19 juin 1910. — État civil de Paris.

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