Née le 17 mai 1867 à Paris (IVe arr.), morte le 5 septembre 1922 à Chamonix (Haute-Savoie) ; artiste peintre ; militante socialiste.
Fille de Maria Deblatis et du peintre Jean-Georges Aguttes, élève de Corot, elle ne connut pas son père qui était mort quelques mois avant sa naissance. Elle fut élevée par sa mère et son mari, Nicolas Hervieu, magistrat à Bonnières-sur-Seine et voisin de la famille Sembat. Elle participa à l’atelier de Gustave Moreau, pratiqua la sculpture et la peinture. Mariée avec le critique d’art Paul Flat, elle divorça et se remaria en 1897 avec Marcel Sembat.
Louise Sembat fut déléguée, avec son mari, Marcel Sembat, de la Fédération du Nord au congrès de Tours en décembre 1920.
Elle se suicida le 5 septembre 1922 à Chamonix (Haute-Savoie) pour ne pas survivre à son mari : "Voilà douze heures qu’il est parti. Je suis en retard" écrivit-elle. Peintre et plus encore, sculpteur de talent, sous le nom de Georgette Agutte, elle cisela le buste de Jules Guesde qui s’élève sur une place de Roubaix.
Elle légua la plupart de ses œuvres au musée de Grenoble et sa collection de peintures de Matisse, Derain, Rouault, Signac, Vlaminck, Van Dongen ; il organisa une rétrospective en 2003. Les Archives nationales ont consacré en 2008 une exposition intitulée Entre Jaurès et Matisse : Marcel Sembat et Georgette Agutte à la croisée des avant-gardes.
Elle repose auprès de son mari dans le cimetière de Bonnières-sur-Seine (Yvelines).
Un boulevard de Grenoble Agutte-Sembat, une rue dans le 18e arr. de Paris et à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) portent son nom.
SOURCES : Le Populaire, 6, 7, 10 septembre 1922. — Le Congrès de Tours, édition critique réalisée par Jean Charles, Jacques Girault, Jean-Louis Robert, Danielle Tartakowsky, Claude Willard, Paris, Édit. Sociales, 1980. p. 851. — Marcel Sembat et Georgette Agutte à la croisée des avant-gardes, Archives nationales, Somogy, 2008. — La Collection Agutte-Sembat, Musée de Grenoble, 2003.