GONTIER Marcel [GONTIER Martin, Marcel]

Par Antoine Olivesi

Né le 20 février 1899 à Arles (Bouches-du-Rhône) ; syndicaliste et militant communiste des Bouches-du-Rhône ; conseiller général, conseiller municipal d’Arles.

Fils d’un terrassier agricole, Marcel Gontier travailla dès l’âge de treize ans chez Solvay, aux Salins-de-Giraud, en Camargue. Ses quatre frères et sœurs moururent entre treize et quinze ans. En 1913, il fut renvoyé, victime de « la brutalité des féodaux du sel », écrit à son sujet Fernand Pauriol, en 1937, puis réintégré. En 1917, il fut puni d’une amende pour avoir manifesté le 14 juillet. En 1918, il s’engagea dans les sous-marins et passa son brevet de mécanicien.

Après la guerre, il travailla comme ferblantier et mena une lutte syndicale difficile contre les grands patrons de l’industrie chimique, en même temps que son combat politique. Il adhéra sur Parti communiste en 1929 et il fonda la cellule communiste des Salins-de-Giraud en 1934. Marié, il était père de cinq enfants.

Le Front populaire lui permit d’imposer à Solvay un syndicat des Produits chimiques et des délégués ouvriers en 1936. L’année suivante, la cellule communiste des Salins comptait 108 membres. Gontier fut candidat sur la liste communiste aux élections municipales à Arles en juin 1936 et obtint 2 928 voix.

L’année suivante, en octobre, il fut élu conseiller d’arrondissement du canton d’Arles-Ouest avec 1 037 voix au premier tour et 1 627 au second, par le désistement du conseiller sortant SFIO, François Gras, sur 4 691 inscrits. En mars-avril 1939, il était secrétaire général permanent de l’Union locale CGT.

Il fut condamné le 14 décembre 1939 par le tribunal militaire de la XVe région à trois ans de prison pour provocation au meurtre. D’après l’ouvrage Résister en pays d’Arles, il aurait appelé à la révolution lors d’une prise de parole aux Salins-de-Giraud. Détenu un temps à Clairvaux (Aube), ayant une « conduite exemplaire », il fut libéré le 30 juillet 1943 et astreint à résider à Arles, au Mas Thibert, le 25 août suivant. Il contribua à organiser la Résistance en Camargue et en Arles.
Déchu de son mandat par décret du 25 janvier 1940, il retrouva son siège, dans le même canton, mais au conseil général, cette fois, en septembre 1945 avec 3 166 suffrages sur 8 961 électeurs inscrits. Il le perdit en 1951 au profit du socialiste Charles Privat. De nouveau secrétaire général permanent de l’UL-CGT jusqu’en 1951, il fut élu conseiller municipal adjoint délégué à Mas-Thibert et conseiller général.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73532, notice GONTIER Marcel [GONTIER Martin, Marcel] par Antoine Olivesi, version mise en ligne le 25 août 2009, dernière modification le 28 janvier 2019.

Par Antoine Olivesi

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, III M 53 et 57 ; VM 2/282. 5 W 188 (dossier d’internement). — Le Petit Provençal, 18 octobre 1937 ; Rouge-Midi 17 septembre 1937 (photo) et 24 septembre 1945. — Le Marseillais, 25 juillet 1982.— Association du Musée de la Résistance et de la Déportation d’Arles et du pays d’Arles, Résister en pays d’Arles, 1944-2014, 70e anniversaire de la Libération, Arles, Actes Sud/AMRD d’Arles et du pays d’Arles, 2014, p. 78. — renseignements Jean-Marie Guillon.

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