GORGUE Henri

Par Nathalie Viet-Depaule

Né le 14 avril 1907 à Paris (XXe arr.), mort le 18 février 1998 à Tergnier (Aisne) ; charpentier en fer ; syndicaliste et militant communiste de la Seine ; conseiller municipal de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis) de 1935 à 1940 ; volontaire en Espagne républicaine, résistant, déporté.

Fils d’un gainier, Henri Gorgue, argenteur puis charpentier en fer syndiqué à la CGTU, était secrétaire du Comité des chômeurs de Romainville. Le 12 mai 1935, il fut élu conseiller municipal communiste sur la liste de Pierre Kérautret* en 10e position sur 27. Désigné comme quatrième adjoint, il fut délégué sénatorial titulaire en 1935 et 1938. Militant très actif du mouvement Amsterdam-Playel, il devint administrateur du journal Paix et Liberté.

Henri Gorgue partit le 28 novembre 1936 comme volontaire combattre dans les Brigades internationales avec son frère, Roger Gorgue, et Boris Guimpel*. Rentré en permission au moins d’avril 1938, il ne repartit plus pour l’Espagne et participa à la création de l’AVER en s’occupant tout particulièrement de la section de Romainville.

Il retrouva le 5 janvier 1939 son emploi de charpentier-serrurier à la ville de Bagnolet (Seine, Seine-Saint-Denis) puis fut mobilisé en septembre comme sous-officier à Belfort. Le conseil de préfecture le déchut de son mandat le 15 février 1940 pour appartenance au Parti communiste.

Démobilisé le 1er septembre 1940 à Toulouse, Henri Gorgue reprit son activité professionnelle à Bagnolet et entra dans la clandestinité. Très surveillé par la police, il fut arrêté le 3 janvier 1942 comme ancien d’Espagne. Interné administratif à la Caserne des Tourelles, il fut transféré, en mai 1942, au camp de Compiègne, en compagnie d’un vingtaine d’anciens des Brigades internationales. Le 6 juillet 1942, il fit partie du premier convoi de déportés politiques pour Auschwitz, puis connut d’autres camps : Gross-Rosen, Herbruck et Dachau. Libéré le 15 mai 1945, il était le seul survivant des anciens volontaires pour l’Espagne républicaine déportés avec lui.

Henri Gorgue s’était marié le 30 octobre 1926 à Romainville avec Hélène Roulinat, bobineuse, dont il avait eu une fille née en 1928 dans la commune. Il se retira dans l’Aisne où il était, en 1983, secrétaire général de l’Association départementale de l’Aisne de la Fédération nationale des déportés et internés résistants patriotes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73534, notice GORGUE Henri par Nathalie Viet-Depaule, version mise en ligne le 25 août 2009, dernière modification le 28 juin 2010.

Par Nathalie Viet-Depaule

SOURCES : Arch. Dép. Seine, DM3 ; versement 10451/76/1 ; listes électorales et nominatives. — État civil de Paris et de Romainville. — Arch. PPo. 101. — Arch. AVER. — Paloma Fernandez, Le retour et l’action des anciens volontaires français des Brigades internationales en région parisienne de 1937 à 1945, Mémoire de Maîtrise, Paris I, 1984. — Renseignements recueillis par Claude Pennetier.— Etat civil.

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