GUGGIARI Charles, André

Par Georges Clause

Né le 5 novembre 1908 à Senones (Vosges), mort le 12 mai 1992 à Exermont (Ardennes) ; ouvrier du bâtiment ; militant syndicaliste CGT ; résistant Libé-Nord, déporté ; directeur-gérant du quotidien régional l’Union à Reims (Marne), commandeur de la Légion d’honneur.

Fils d’un platrier, Charles Guggiari commença fort jeune son action syndicale puisqu’il milita à la CGT dès 1926, au sein des travailleurs du Bâtiment de l’Aube. Il continua en 1928 dans la Marne. Après son service militaire qu’il effectua au 106e régiment d’infanterie, il devint secrétaire du syndicat du Bâtiment de Reims. Celui-ci devait atteindre le chiffre de 1 600 adhérents en 1938. Ch. Guggiari eut après la réunification de la CGT d’importantes responsabilités syndicales, puisqu’il devint membre du bureau de l’Union locale des syndicats ouvriers de Reims, membre de la commission exécutive de l’Union départementale des syndicats ouvriers, puis secrétaire de la Fédération du bâtiment CGT Marne-Ardennes et secrétaire départemental de la CGT pour la Marne. Il joua à ce titre un grand rôle dans les mouvements de 1936 et la négociation de conventions collectives.

Pendant l’Occupation, Charles Guggiari participa à la fondation de Libération-Nord (voir R. Duterque*) puis fut désigné comme secrétaire de l’Union départementale clandestine des syndicats ouvriers de la Marne et responsable de Résistance ouvrière dans le département. Arrêté par la Gestapo le 17 décembre 1943, il fut déporté au camp de Neuengamme où s’affirma sa personnalité énergique.

Rapatrié après la guerre, il devint trésorier du comité départemental de Libération puis secrétaire de l’Union départementale des syndicats ouvriers de la Marne, président de la caisse primaire de Sécurité sociale de la Marne et de la caisse régionale. Il assumait par ailleurs des fonctions dans de nombreux comités et associations d’action sociale en faveur des anciens résistants et de leurs familles : secrétaire de la Fédération marnaise des déportés, internés résistants patriotes, président des combattants volontaires de la Résistance, président du mouvement de Libération-Nord de la Marne, etc. Croix de guerre 1939-1945, médaillé de la Résistance, il fut fait chevalier de la Légion d’honneur en 1949.

Ch. Guggiari avait participé en 1945 au nom de Libération-Nord, à la fondation de la société du journal l’Union, qui prenait la place à Reims de l’Éclaireur de l’Est, compromis pendant l’Occupation. Les débuts du journal furent difficiles. Chaque associé n’apportait que cinq mille francs de l’époque. Il contribua à surmonter les difficultés en mettant au service du journal — « son journal » — l’énergie et la volonté qu’il avait montrées dans la clandestinité et la déportation. Il devint membre du bureau du syndicat national des quotidiens régionaux et membre de la commission exécutive de la Fédération nationale de la presse française. Directeur-gérant de l’Union, il prit sa retraite le 1er juillet 1969, après avoir siégé pendant vingt-quatre ans au conseil de gérance.

Officier de la Légion d’honneur en 1959, il fut promu au grade de commandeur en 1970.

Il s’était marié à Bourges le 24 août 1929 avec Jeanne Durondeau.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73557, notice GUGGIARI Charles, André par Georges Clause, version mise en ligne le 26 août 2009, dernière modification le 8 juillet 2010.

Par Georges Clause

SOURCES : J. Fallet, Le Front populaire à Reims, Mémoire de Maîtrise, Reims, 1973, p. 79. — L’Union (Reims), 30 décembre 1959 et 1er juillet 1969.— Etat civil.

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