HARDENBERG Adrienne [née COSTON]

Par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason

Née le 23 septembre 1906 à Saint-Quentin (Aisne), morte en déportation le 23 février 1943 à Auschwitz ; ouvrière dans le textile ; militante communiste.

Adrienne Hardenberg
Adrienne Hardenberg

Adrienne Coston naquit au domicile de ses grands parents maternels à saint-Quentin. Son père était bitumier, sa mère couturière, le couple était domiciliée dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Elle vint habiter Paris très jeune et y effectua ses études primaires jusqu’à son certificat d’études. Son père, ouvrier des travaux publics avant la Première Guerre mondiale devint par la suite chef de service aux travaux publics.
Elle entra dans un atelier de confection comme apprentie et devint coupeuse. Elle épousa en janvier 1928, à Cachan, Pierre Hardenberg. Le couple s’installa à Bagneux (Seine, Hauts-de-Seine) et une fille naquit en 1929.
Adrienne fut arrêtée en 1940 « comme défaitiste » puis libérée faute de preuves.
Le couple déménagea dans le XIIIe arrondissement et participa aux activités clandestines du Parti communiste. Pierre Hardenberg fut arrêté le 18 juin 1942 dans le cadre de l’affaire Tintelin. Adrienne fut arrêtée le même jour. Pendant son interrogatoire par les policiers de la Brigade spéciale 1, elle nia appartenir au Parti communiste mais reconnut avoir exercé les fonctions de secrétaire de la section de Bagneux du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme et s’être occupée du « vestiaire des chômeurs ».
Transférée au dépôt puis au fort de Romainville le 10 août 1942, elle fut déportée dans le convoi du 24 janvier 1943 vers Auschwitz. Son père Edmond reçut une convocation de la police allemande de la rue des Saussaies (VIIIe arr.), il s’y rendit, il lui a été annoncé que sa fille était « morte d’un cancer à l’estomac le 28 février 1943. »
Edmond Coston conducteur de travaux publics, père d’Adrienne Coston et beau-père de Pierre Hardenberg témoigna le 20 mars 1945 devant la commission d’épuration de la police. Il déclara : « Ma fille […] a été arrêtée et amenée dans les locaux des Brigades spéciales. Après avoir été internée pendant un certain temps au camp de Romainville, elle a été déportée en Allemagne où elle est décédée le 23 février 1943. »
« Je n’étais pas présent lors de l’arrestation, j’ignore dans quelles circonstances et par quels inspecteurs elles ont été opérées. […] Je n’ai pas pu les voir après leur arrestation et n’ai reçu d’eux que quelques lettres dans lesquelles ils ne m’ont donné aucun détail leur arrestation, mais ont toutefois mentionné qu’ils n’ont pas été frappés. »
Il porta plainte contre les policiers responsables de la mort de sa fille Adrienne et de son gendre.
Adrienne Hardenberg a été homologuée au titre de la Résistance intérieure française (RIF). Une rue de Bagneux a été baptisée Pierre et Adrienne Hardenberg.
Yolande fille du couple alla vivre au 36, avenue Gabriel-Péri à Gennevilliers chez Hélène sœur de sa mère, épouse de Maurice Leblanc ouvrier chez Chausson déporté à Buchenwald. Très probablement marquée par la mort de ses parents, instable, elle mourut tragiquement en 1953.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73567, notice HARDENBERG Adrienne [née COSTON] par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason, version mise en ligne le 20 décembre 2019, dernière modification le 20 décembre 2019.

Par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason

Adrienne Hardenberg
Adrienne Hardenberg

SOURCES : Arch. PPo. BS1, GB 36 et 37, BA 2116, 221W 3, 77 W 1339-291692. – Bureau Résistance GR 16 P 144754. – Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 2002. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – État civil.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 154

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