HODEBOURG Jean

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

Né le 27 août 1929 à Héricy-sur-Seine (Seine-et-Marne), mort le 3 juillet 2014 au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) ; monteur électricien ; militant communiste ; secrétaire départemental de l’UJRF (1953) ; militant de la CGT spécialiste des questions de santé au travail.

De descendance bretonne, de Combourg précisément, fils de Albert Hodebourg et de Léonie Guillo, hôteliers, Jean Hodebourg avait un grand-père cheminot. Son père avait fait l’école des cheminots avant de choisir le métallurgie ; c’était un syndicaliste d’avant 1914. Jean Hodebourg n’effectua pas son service militaire (radio) avec orphelin. Il se maria le 11 juillet 1951 à Lieusaint (Seine-et-Marne) avec Dolores Pozo Martin.
Jean Hodebourg avait commencé à travailler en 1948 comme électromécanicien avec un brevet élémentaire et un CAP. Il fut ouvrier métallurgiste à Champagne-sur-Seine (Seine-et-Marne), entreprise Schneider Westinghouse, usine de 2000 travailleurs ; il était domicilié rue de l’Église à Héricy-sur-Seine. Il devint syndicaliste CGT et s’intéressa très vite aux conditions sanitaires de travail car son atelier fabriquait des redresseurs de courant à vapeur de mercure pour la métallurgie et les locomotives. Dans son atelier de 25 à 30 personnes, les vapeurs d’un bac de trichloréthylène se mêlaient à l’amiante avec des fumées de soudage à l’argon. Il devint délégué du personnel, secrétaire du syndicat puis responsable de la métallurgie au niveau départemental en 1957. Il siégea au bureau de l’UD-CGT de 1956 à 1962.
Militant de l’UJRF secrétaire départemental de l’UJRF en 1953, il avait adhéré au Parti communiste en janvier 1949, cellule d’Héricy, section du Chatelet. En mars 1950, le secrétaire fédéral de Seine-et-Marne, Maurice Houy porta l’appréciation suivante en conclusion du questionnaire biographique : " Jeune membre du Parti plein de dynamisme et d’une grande compréhension politique". Jean Hodebourg siégea au bureau fédéral communiste de 1953 à 1957 (le premier secrétaire était Maurice Houy) date à laquelle il passa au comité fédéral. Il suivit en avril 1956 une école centrale du PCF d’un mois. Son nom disparut des instances dirigeantes communistes départementales en juin 1962, date à laquelle il était permanent à la Fédération CGT des métaux, muté sur Arcueil (Seine, Val-de-Marne).
La grande affaire de sa vie militant fut son intense investissement pratique et intellectuel sur la questions des maladies professionnelles physiques et psychiques. Il s’occupa des Comité d’hygiène et sécurité (CHS) puis après 1981 des Comités hygiène sécurité et conditions de travail (CHSCT) . Avec les encouragements de Lucien Chavrot, , d’Henri Krasucki, il se rapprocha de médecins universitaires comme Alain Wisner, (qui le marqua durablement) un des fondateurs de l’ergonomie française, lié à la CFDT, de l’économiste de Gérard de Bernis, proche de la CGT, Christophe Dejours, Bernard Doray, Henri Pézerat, spécialiste de l’amiante au CNRS et à Jussieu..., S’il suivit les cours, séminaires et colloques, il ne se professionnalisa pas comme d’autres militants de la CGT comme Gérard Le Joliff, devenu professeur associé en ergonomie à l’université. Il contribua fortement à la prise en compte des dangers de l’amiante par la CGT.
À la retraite, il continuait à aller un fois par semaine à l’usine, voir ses collègues pour "ne pas devenir un apparatchik". Il était, au titre de la CGT, membre du Conseil supérieur des de prévention des risques professionnels à 77 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73621, notice HODEBOURG Jean par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 septembre 2017, dernière modification le 8 novembre 2017.

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

OEUVRE : Le travail c’est la santé ? , 1994, réédité en 1997. (premier tirage à 10 000 exemplaires).

SOURCES : Arch. comité national du PCF.questionnaire biographique mars 1950 — Entretien de Jean Haudebourg par Michel Pottier et Christian Lascaux, 2002. — État civil.

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