Par Jean Maitron
Né le 23 février 1911 à Crocy (Calvados), mort le 4 janvier 1997 à Villejuif (Val-de-Marne) ; anarchiste puis communiste ; militant de Maisons-Alfort (Seine, Val-de-Marne) après 1945.
Fils d’un ouvrier ferblantier selon l’état civil ou d’un ouvrier agricole selon le témoignage de sa famille, Charles Launay entreprit à l’âge de quinze ans son « Tour de France », comme apprenti puis compagnon, de Normandie à Paris en passant par Poitiers et Bordeaux.
Objecteur de conscience, devant le tribunal militaire qui le condamna en octobre 1932 à un an de prison et au paiement des frais de justice, il s’écria : « À bas la guerre ! Vive l’anarchie ! » Ce tribunal condamna le même jour Raymond Guyot* qui cria : « Vive l’Armée rouge ! » et le pasteur Jacques Martin qui rappela à ces juges le précepte évangélique : « Tu ne tueras point. » En prison, il avait épousé Madeleine Haution, visiteuse de prison, qui fréquentait les milieux libertaires. Mais, peut-être en raison de l’influence de Raymond Guyot qui lui avait manifesté sa solidarité, le couple milita, après la libération de Charles (vers le 20 juillet 1933), aux Jeunesses communistes et au Secours rouge international. Charles Launay quitta le Parti communiste en 1935 lorsque celui-ci abandonna l’action antimilitariste, mais son épouse en resta membre.
Fait prisonnier par l’armée allemande à Saumur en 1940, il partit en captivité en Allemagne. Domicilié à Maisons-Alfort à la Libération, il était responsable d’un Centre d’accueil de réfugiés.
Par Jean Maitron
SOURCES : Le Semeur contre tous les tyrans, Falaise, 6 et 20 octobre 1932. — L’Humanité, 5 octobre 1932. — Le Libertaire, 24 juin, 8 juillet, 5 et 18 août, 30 septembre, 7 et 22 octobre 1932 et 10 février 1933. — Renseignements communiqués par son fils, Michel Launay. — État civil de Crocy.