MALLARTE Jules

Par Michel Dreyfus

Né le 3 août 1893 à Condrieu (Rhône), mort le 4 décembre 1946 à Neuilly-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne) ; employé ; membre de la SFIO, dirigeant de la tendance l’Action socialiste (1930-1934), responsable des Amicales socialistes d’entreprises dans la région parisienne (1936-1937).

Issu d’une famille ouvrière, formé à l’école laïque, appelé classe 1913, Jules Mallarte fit la Première Guerre mondiale et en revint « meurtri dans sa chair, gravement mutilé ». Il fut ensuite employé, milita à la fédération de la Seine de la SFIO et appartint pendant deux ans au groupe socialiste de l’hôtel de ville. Membre de la 4e section de la SFIO au début des années vingt, il se situait à son extrême gauche au début des années trente. Il était le principal animateur de la tendance l’Action socialiste qui, depuis 1930, publiait un journal du même nom. Il était membre de la commission des conflits en 1931 (motion Lagorgette) et en 1932 (motion Alleaume). Partisan de l’unité d’action avec le PC il participa au congrès contre la guerre et le fascisme qui se tint à Amsterdam en août 1932 et fut élu au secrétariat national du Comité mondial contre la guerre et le fascisme.

Jules Mallarte signa la motion de l’Action socialiste présentée par L. Alleaume* au conseil national de la SFIO des 4-5 novembre 1933, motion défendant la participation des socialistes au mouvement Amsterdam-Pleyel malgré l’interdiction qui en avait été faite par la SFIO. Il fut exclu à cette occasion avec treize autres militants, dont certains auraient rejoint le Parti d’unité prolétarienne. Durant ces années, Mallarte tint de nombreux meetings dans le cadre du Comité contre la guerre et le fascisme. Il y défendit l’unité ouvrière pour lutter contre le fascisme. Puis il fut réintégré dans la SFIO en 1935 quand le contexte unitaire entre PC et SFIO eut modifié la situation. Le Parti socialiste le présenta aux élections municipales de mai 1935 dans le quartier de Saint-Merri. Selon sa profession de foi, il était « délégué de la fédération de la Seine pendant deux années auprès du groupe socialiste à l’hôtel de ville de Paris et participa aux débats sur les grandes questions des Compagnies concessionnaires ».

Aux élections législatives de 1936, il fut candidat de la SFIO dans la 8e circonscription de Sceaux (Villejuif) où, à l’unique tour de scrutin, il obtint 2 942 voix sur 28 172 inscrits. Il fut devancé par Paul Vaillant-Couturier* élu avec 14 180 suffrages. En 1937, il y fut à nouveau candidat pour pourvoir au remplacement de P. Vaillant-Couturier, décédé. Mallarte ne fut pas plus heureux qu’en 1936 et le candidat communiste Raymond Guyot* fut élu au premier tour de scrutin. À la même époque se constituèrent les Amicales socialistes d’entreprise. Mallarte accepta d’en être le responsable pour la région parisienne. Il faisait également partie du CA du Populaire en 1936 (motion Gauche révolutionnaire) et en 1938.

Au congrès national de la SFIO qui suivit les élections de 1936, Mallarte, délégué de la Seine, regretta le refroidissement de la campagne contre le service militaire de deux ans et déclara attendre du nouveau gouvernement qu’il revienne sur cette loi. Il fut également délégué au XXXVe congrès (Royan, juin 1938). Mallarte continua sans doute à défendre le pacifisme qui avait toujours été le sien et fut membre ou proche du Parti socialiste démocratique de Paul Faure* après la Seconde Guerre.

Marié en 1941 à Paris (XXe arr.), Jules Mallarte était père d’un garçon, Henri, qui devint maire de Condrieu (Rhône).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73767, notice MALLARTE Jules par Michel Dreyfus, version mise en ligne le 1er septembre 2009, dernière modification le 31 octobre 2017.

Par Michel Dreyfus

SOURCES : G. Lachapelle, Les Élections législatives de 1936, op. cit. — Rapports pour le XXXIe congrès national du PS à Toulouse, 20-23 mai 1934. — Compte rendu sténographique du XXXIIIe congrès national du PS à Paris, 3 mai-1er juin 1936. — La Banlieue populaire, organe socialiste des cantons sud, n° 1, 1937. — Notes de Claude Pennetier et J. Raymond. — Le Socialiste, n° 30, décembre 1946. — Lettre d’Henri Mallarte, 3 août 1989.

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