PÉRIGNON Albert, Edmond, François

Par Jean-Luc Pinol, Jean-Jacques Doré

Né le 14 avril 1895 au Petit-Quevilly (Seine-Inférieure, Seine-Maritme), mort au Mans (Sarthe) le 2 mars 1970 ; ajusteur mécanicien ; cheminot de Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; secrétaire du syndicat unitaire (CGTU) des Cheminots de Sotteville en 1924 et 1925, puis secrétaire du syndicat CGT des Cheminots de Gisors (Eure) de 1929 à 1944 ; militant communiste.

Fils de Henri Pérignon employé des contributions indirectes et de Marie née Thomas, Albert s’engagea pour cinq ans dans la marine nationale à la mairie de Cherbourg (Manche) le 1er décembre 1913. Démobilisé le 31 août 1919, il se maria à Ambenay (Eure) avec Antoinette Duval le 23 septembre 1920 et entra peu après comme ajusteur mécanicien aux ateliers de Sotteville-lès-Rouen des chemins de fer de l’État.

Le syndicat CGT des Cheminots de Sotteville fort de 3 300 militants avait connu son apogée en 1919-1920 lorsqu’il était dirigé par Maurice Gautier. L’échec des grandes grèves de mai puis la scission de décembre 1921 avaient généré une hémorragie de militants. Le syndicat unitaire (CGTU) dirigé par Émile Pairaudeau ne s’en sortait pas mal avec près de 1 500 adhérents, mais le syndicat confédéré reconstitué par Émile Leteurtre et Louis Reine était réduit à la peau de chagrin d’une centaine de membre.

Ce fut dans ce contexte qu’Albert Pérignon, inscrit au Parti communiste, apparut pour la première fois comme receveur du bureau du syndicat unitaire élu le 21 mars 1923. En 1924, Pairaudeau, révoqué des chemins de fer de l’État, était devenu permanent du PCF et de la centrale unitaire comme secrétaire fédéral adjoint, il quitta donc Sotteville pour Paris et Albert Pérignon fut élu secrétaire général des Cheminots unitaires le 20 février 1924. Il était assisté de Soulaine et Chauvin (secrétaires adjoints), Charles Lecrocq (trésorier), Beaucher (trésorier adjoint) et Auguste Favaud (archiviste).

Pérignon avait tissé des liens d’amitiés avec Émile Morel (trésorier de l’Union départementale et du syndicat CGT des Cheminots) aussi les deux hommes mirent sur pied en avril un comité mixte d’unité afin d’aboutir à une fusion des deux organisations. Le projet échoua au bout de six mois, la majorité des confédérés soupçonnant une manœuvre pour absorber leur organisation.

Réélu secrétaire le 9 mars 1925, il signa en octobre la lettre à l’Internationale communiste, dite lettre des 250 rédigée par Maurice Gautier. Pairaudeau de retour à Sotteville en 1926, il s’effaça devant lui, mais participa au constitutif de la 19e Union régionale unitaire (regroupant les Union départementales de Seine-Inférieure et de l’Eure) réuni à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) le 28 mars 1926 à l’issue duquel il fut élu membre de la commission exécutive.

Avec la majorité du syndicat des Cheminots, il suivit Pairaudeau dans l’aventure de la Ligue syndicaliste et tous rejoingnirent la CGT en 1928.

Exclu du PCF, nommé à Gisors (Eure) comme sous-chef de brigade au service marériel à la fin de l’année 1928, il devint secrétaire du syndicat des Cheminots et de l’Union locale CGTU. Membre de la commission administrative de la Fédération des cheminots, Pérignon fut élu, lors du congrès d’unité, les 9 et 10 décembre 1935, secrétaire de la Fédération nationale des travailleurs des chemins de fer, puis réélu à cette fonction lors du congrès fédéral de juin 1938. Auparavant, il s’était rendu avec Georges Badinot et Alphonse Jaux, au congrès des cheminots tchèques et il avait effectué un voyage en Espagne républicaine. Au cours du congrès, il protesta contre la non-intervention.

Secrétaire du syndicats des Cheminots de Gisors jusqu’à la Libération, il participa au congrès de la Fédération nationale les 3 et 4 février 1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article7379, notice PÉRIGNON Albert, Edmond, François par Jean-Luc Pinol, Jean-Jacques Doré, version mise en ligne le 30 janvier 2021, dernière modification le 14 novembre 2022.

Par Jean-Luc Pinol, Jean-Jacques Doré

SOURCES : Arch. Nat. F7/13081. — Arch. Dép. Seine-Maritime, 10 MP 1410 Syndicats dissous avant 1936. — Arch. de l’UD-CGT liasse 1925-1930 CGTU, liasse 1925-1930 CGT. — J. Jacquet, Les cheminots dans l’histoire sociale de la France, Éd. sociales. — Compte rendu du congrès de 1938. — Arch. Dép. de l’Eure État civil, Registre matricule militaire.

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