POUSSY Guy

Par Paul Boulland, Claude Pennetier

Né le 4 janvier 1933 à Arcueil (Seine) ; métallurgiste ; militant communiste, membre du secrétariat de la fédération du Val-de-Marne, membre du comité central du PCF (1970-1994) ; conseiller général du Val-de-Marne (1976-1994), conseiller régional d’Île-de-France (1986-1992).

Guy Poussy
Guy Poussy
Coll. privée Armelle Lecam.

Fils d’un ajusteur, sympathisant socialiste, et d’une mère, née en Corse, femme au foyer, Guy Poussy fréquenta l’école primaire Jean Macé de la cité-jardin d’Arcueil et fit deux années au lycée Turgot de Paris. En 1947, il entra en apprentissage dans l’usine d’aéronautique Voisin où travaillait déjà son père et obtint un CAP de tourneur.

Guy Poussy adhéra à la CGT en 1950 et au PCF en 1951 dans l’usine Voisin, marquée par le militantisme de Georges Marchais. Appelé à Montargis pour son service militaire en 1953, il servit comme deuxième classe dans les transmissions, rappelé en 1955, l’armée ne l’envoya pas en Algérie. À Issy-les-Moulineaux, membre du bureau du syndicat des Métaux CGT mais, licencié de l’usine Voisin, il vint travailler à Châtillon, chez Nord Aviation, puis comme tourneur dans l’entreprise de machines outils Huré à Bagneux où il fut délégué du personnel et secrétaire du comité d’entreprise et également membre de la commission exécutive du syndicat CGT des Métaux d’Arcueil-Bagneux. Le 7 novembre 1956, Guy Poussy fut blessé en participant à la défense des locaux de l’Humanité attaqués par l’extrême-droite. En décembre suivant, la direction fédérale de Seine-Sud l’avait recommandé pour une école centrale d’un mois, en soulignant « ses grandes possibilités », et « ses qualités de dirigeant qui sont reconnues par les ouvriers de l’entreprise ». Il suivit cette formation en février 1957 et se distingua par ses qualités intellectuelles, apparaissant comme un cadre qui « mérite d’être particulièrement suivi ». Il se maria en 1957 à une secrétaire administrative.

Après son licenciement, en 1958, Albert Petit, maire de Bagneux, l’appela à son secrétariat, puis Henri Ravéra, alors premier adjoint, proposa qu’il devienne secrétaire de section. Guy Poussy devint permanent. Déjà envisagé pour entrer au comité fédéral de Seine-Sud en 1957, il fit directement son entrée au bureau fédéral en 1959, la direction considérant qu’il était « un militant d’avenir possédant de grandes qualités. » En 1961, il fut élu au secrétariat fédéral, sur recommandation de Roland Foucard, afin de l’assister dans le secteur de l’organisation. Il fut chargé de la propagande.

En juillet 1962, après le refus de Marcel Zaidner, Guy Poussy fut désigné pour suivre un cursus de six mois à l’École supérieure des sciences sociales du PCUS à Moscou. Il y séjourna à partir de septembre 1962 puis à Léningrad et en Ouzebekistan. Il appartenait au premier contingent depuis la reprise de cette forme de coopération. Après son retour, il devint secrétaire fédéral à l’organisation en 1964. Il succéda à Marcel Zaidner* au poste de premier secrétaire de la fédération communiste du Val-de-Marne, de 1970 à 1982. Très proche de Georges Marchais, il siégea au comité central du PCF de 1970 à 1994, comme titulaire à partir de 1972. Il y fut chargé du suivi des fédérations du Lot, du Doubs, des Côtes-du-Nord, de l’Yonne et de l’activité à l’entreprise et parmi l’immigration avec Jean-Claude Gayssot et Claude Billard. Dans le cadre de la préparation du XXIIe congrès du PCF, il fut dans les colonnes de l’Humanité, l’un des défenseurs des positions sur la « morale » et ses valeurs.
Il fut impliqué dans l’affaire dite du bulldozer de Vitry-sur-Seine le 24 décembre 1980. Présent sur le terrain, il prit la parole et cautionna les incidents.

Conseiller général du Val-de-Marne de 1976 à 1994, élu à Champigny-sur-Marne, où il s’opposa notamment au péage sur l’Autoroute A4, il fut conseiller régional de l’Île-de-France de 1986 à 1992.

Il créa en 1994 l’association « Co-développement avec le Tiers-monde » domicilié à Champigny, et en est toujours président en 2009.

Refusant la « mutation » en 2001, Guy Poussy avait quitté le Parti communiste et animait, avec Guy Martin, Guy Perlican et Guy Gibout, un courant communiste dissident.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73793, notice POUSSY Guy par Paul Boulland, Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 septembre 2009, dernière modification le 9 novembre 2021.

Par Paul Boulland, Claude Pennetier

Guy Poussy
Guy Poussy
Coll. privée Armelle Lecam.
Guy Poussy en 2000
Guy Poussy en 2000
Coll. privée Guy Poussy.

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Arch. de la fédération communiste du Val-de-Marne (Arch. départementales du Val-de-Marne). — Arch. Guy Poussy, notamment ses documents de l’école de Moscou. — Combat communiste, journal trimestriel publié par « Reconstruire le PCF ». — Entretiens avec Guy Poussy. — Entretien filmé par les Archives départementales du Val-de-Marne. — Raphaël Bernard, L’affaire du bulldozer de Vitry (1980-1981) : La banlieue rouge face au phénomène migratoire, Master 2, Centre d’histoire sociale du monde contemporains, Paris 1, 2021,

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