Par Claude Pennetier
Né le 22 août 1901 à Rochefort (Charente-Inférieure) ; ajusteur à l’arsenal de Puteaux ; militant communiste ; tué d’un coup de revolver le 12 octobre 1925 dans la banlieue ouest par un ingénieur.
André Sabatier était ajusteur à l’Atelier de construction de Puteaux (Seine) où il était trésorier du syndicat CGTU. Participant le 12 octobre 1925 à la grève contre la guerre du Maroc, à l‘appel de la CGTU et du PC, il se trouvait avec d’autres grévistes de Puteaux-Suresnes lorsqu’il fut tué, vers 14 heures, d’un coup de revolver par un ingénieur, qui affirma se trouver en état de légitime défense, à la porte de l’usine Radio-Électrique à Suresnes. Sabatier était marié et père d’un enfant.
Le Parti communiste organisa ses obsèques le 17 octobre ; de 12 à 15 000 personnes y assistèrent. Le 14 novembre suivant, une salle portant son nom fut inaugurée à la Maison commune du XIVe arr., rue du Château, en présence d’Alfred Costes (voir Alfred Marie Costes*), Maurice Thorez et Vigneron, conseiller municipal socialiste de Draveil (Seine-et-Oise).
Défendue par Marcel Willard* et André Berthon, la famille d’André Sabatier obtint à l’issue du procès, qui se tint du 6 au 9 janvier 1927, quarante mille francs de dommages-intérêts et trois mille francs de rente annuelle pour l’orphelin.
Le 12 octobre 1941, le Parti communiste appela à fleurir sa tombe ; cinq personnes furent arrêtées.
Par Claude Pennetier
SOURCES : Arch. Nat. F7/13016. — Le Républicain de Levallois, 17 et 24 octobre 1925. — Arch. Seine-Saint-Denis, BMP, micr. n° 96. — L’Humanité, 13-18 octobre 1925. — Notes de Jean Maitron et Louis Bonnel.