Par Claude Pennetier, Michèle Rault
Né le 28 février 1881 au Monastère (Aveyron), mort le 10 février 1944 à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) ; tenancier d’un café-hôtel ; militant communiste ; maire adjoint d’Ivry-sur-Seine.
Fils d’un tanneur, Hippolyte Marquès, restaurateur-hôtelier à Ivry-sur-Seine, était marié depuis 1924. Son épouse, qui était chrétienne, l’aida dans ses activités clandestines au service du Parti communiste, dans les années 1928-1929 et pendant la Résistance. Il avait déjà été marié, une première fois, à Paris (IVe arr.) en 1908 et était père de deux enfants dont Vital Marquès.
Militant socialiste, il adhéra au Parti communiste après le congrès de Tours (décembre 1920). Appartenant au conseil syndical de l’Union syndicale des débitants de vins de la Seine, il fut pendant des années rédacteur en chef de L’Aube sociale, journal communiste de la banlieue sud. Sollicité par Venise Gosnat, il utilisa son café-restaurant-hôtel pour cacher des militants clandestins du Parti communiste et peut-être de l’Internationale. Maurice Thorez vécut dans l’une de ses chambres et y tint plusieurs réunions clandestines en 1928-1929 auxquelles assistèrent Jacques Duclos, Benoît Frachon, Auguste Havez, André Marty.
Hippolyte Marquès fut élu conseiller municipal de la première section d’Ivry (centre) le 10 mai 1925 sur la liste conduite par Georges Marrane. Réélu le 12 mai 1929, puis le 5 mai 1935, il devint adjoint le 18 octobre 1929 et conserva sa délégation le 13 mai 1935. Le conseil de la préfecture le déchut de son mandat le 9 février 1940. Il était administrateur du journal communiste Ce soir en 1939.
Selon un rapport de police : « Depuis les hostilités et malgré la dissolution des organisations communistes, Marquès se livrait à une active propagande clandestine et poursuivait son activité défaitiste et antinationale, plus particulièrement dans les milieux ouvriers d’Ivry-sur-Seine. » Placé en séjour surveillé le 28 mai 1940, il fut interné à Riom (Puy-de-Dôme) avec Venise Gosnat et à l’île d’Yeu. Il fut libéré, le 29 septembre 1942, pour raison de santé. Il ne put se rétablir et mourut en février 1944.
Le ministère des Anciens combattants reconnut en 1946 qu’il était « mort pour la France ». Le conseil municipal d’Ivry donna le 27 août 1945 le nom d’Hippolyte Marquès à l’un des boulevards de la ville.
Par Claude Pennetier, Michèle Rault
SOURCES : Arch. Paris, DM3, versement 10451/76/1. — Arch. PPo 101. — Arch. Com. Ivry-sur-Seine. — J. Chaumeil, Venise Gosnat, Éditions sociales, 1975. — RGASPI, Moscou, H. Marquès n’avait pas de dossier au Komintern.