MARTRE Jean

Par Michèle Rault

Né le 8 août 1909 à Canet (Aude), mort le 4 mars 1987 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) ; monteur en charpentes puis cimentier ; syndicaliste CGTU puis CGT, militant communiste de la région parisienne ; résistant ; conseiller municipal de Maisons-Alfort (Seine, Val-de-Marne) de 1947 à 1954.

Fils d’un grand invalide de la Première Guerre mondiale, Jean Martre grandit au sein d’une famille composée de sept enfants dont les revenus modestes l’amenèrent à s’embarquer, à l’âge de douze ans, comme mousse sur un bateau de la Marine marchande. Marqué par un oncle socialiste révolutionnaire, il adhéra à la CGTU le 1er mai 1925 à Marseille (Bouches-du-Rhône) et, le même jour, aux Jeunesses communistes. Il était alors ouvrier à Béziers (Aude) dans une fabrique de wagons et apprenait le métier de monteur en charpentes.

Vers 1927-1928, Jean Martre décida de venir à Paris pour chercher du travail. Embauché comme charpentier grâce à des camarades des Jeunesses communistes dans une entreprise de bâtiment, il se lia d’amitié avec Eugène Hénaff et fit partie du bureau de son syndicat où il fut responsable de la commission « jeunes ». Il fut, de 1935 à 1939, secrétaire adjoint de l’Union CGT des travailleurs du Ciment et de la Maçonnerie de la région parisienne et, à partir du 1er mai 1936, secrétaire du syndicat de la Fédération du Bâtiment de la région parisienne. Il était également membre du Parti communiste. Il s’était marié avec Lucie Durand et habitait Maisons-Alfort.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, mobilisé dans la Marine, il fut envoyé à Djibouti, en Syrie et à Beyrouth (Liban) puis parvint à se faire rapatrier. Une fois démobilisé, il gagna Lyon (Rhône), prit contact avec Alain Signor et Roger Roucaute et entra dans la clandestinité. Il se rendit chez ses parents à Saint-Étienne (Loire) puis contribua à la formation de maquis en Savoie et Haute-Savoie, dans le Var et le Rhône : « Pendant la guerre, j’ai participé à la Résistance dans le Var, puis dans l’Ain. Ma femme Lucie, qui travaillait chez Gillet, s’occupait particulièrement de la VO clandestine. La nuit, on mettait les journaux dans les voitures et on les collait sur les murs », rappelait-il en 1981 à un journaliste du Travailleur. Il était alors commandant Francs-tireurs et partisans (FTP) et allait participer à la libération de Lyon.

Revenu dans la région parisienne, il fut délégué en 1946 des cimentiers de la Seine au congrès de la CGT. Devenu secrétaire général du syndicat Ciment-maçonnerie de la région parisienne depuis 1947, il fut élu membre du bureau en 1950, mais ne fut pas réélu en 1953. Membre de la commission exécutive de l’Union des syndicats de la Seine (CGT) en 1951, il fut élu en 1952 secrétaire du centre intersyndical d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne), charge qu’il allait assumer jusqu’en 1964. Il avait également effectué une tournée de propagande communiste au Maroc en octobre 1950 et s’était rendu à Moscou en septembre-octobre 1952.

Militant actif du Parti communiste, Jean Martre fut élu grand électeur, le 24 novembre 1946, dans le canton de Charenton (Seine, Val-de-Marne), puis conseiller municipal de Maisons-Alfort, le 19 octobre 1947. Réélu le 26 avril 1953, il démissionna de son mandat le 3 juin 1954. Il avait été élu au comité fédéral de Seine-Sud en décembre 1953 et y siégea jusqu’en 1959.

Il vint habiter à Ivry-sur-Seine au milieu des années cinquante, dans la cité Habitation à bon marché (HBM) de la rue Marat. Figure populaire de la vie ivryenne (on le voyait quotidiennement coller l’Humanité et chaque semaine la Vie ouvrière), il milita jusqu’à sa mort. Il était titulaire de Légion d’honneur et de la Médaille de la Résistance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73824, notice MARTRE Jean par Michèle Rault, version mise en ligne le 7 septembre 2009, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Michèle Rault

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Arch. Com Ivry-sur-Seine. — Le Travailleur, 16 octobre 1981. — Résistance !, novembre 1973. — Stéphane Courtois, La Politique du PCF et ses aspects syndicaux, 1939-1944, thèse, 1978. — Témoignage de Jean Martre, 1980. — État civil.

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