Né le 28 décembre 1897 au Prêcheur (Martinique), mort le 28 juillet 1939 à Épinay-sur-Seine (Seine, Seine-Saint-Denis) ; conducteur d’autobus à la STCRP ; militant communiste ; maire adjoint d’Épinay-sur-Seine (1935-1939).
Fils d’un marin qui eut quinze enfants dont trois moururent durant la Première Guerre mondiale, Félix Merlin fut lui-même engagé volontaire au cours du conflit. Conducteur d’autobus à la Société des transports en commun de la région parisienne, (STCRP), il milita au Parti communiste dans la région parisienne. Il participa à la grève antifasciste du 12 février 1934, dans son dépôt. L’Humanité du 22 mai 1935, souligna sa désignation comme maire adjoint communiste d’Épinay-sur-Seine après la victoire de la liste conduite par Joanny Berlioz, élu maire quelques jours plus tôt : « Nous tenions à souligner cette élection, qui est une réponse aux tentatives bourgeoises d’opposer toujours travailleurs blancs et travailleurs de couleur. » Au cours de son mandat, Félix Merlin créa le patronage municipal.
À cette même époque, Félix Merlin militait également au sein de l’Union des travailleurs nègres (UTN), organisation proche du PCF. C’est à ce titre qu’il fit partie des orateurs lors d’un meeting de l’UTN contre l’invasion de l’Ethiopie par l’Italie fasciste, le 30 mars 1935, à la salle des Sociétés savantes, à Paris (VIe arr.). En octobre 1935, il fut délégué par le PCF et l’UTN à New York où Il eut l’occasion de présenter aux communistes américains les perspectives ouvertes par la conquête des municipalités de banlieue parisienne. Le New York Times rendit compte de son exposé, le présentant comme « le seul élu noir de France ». Quelques jours plus tard, le 26 octobre 1935, à Harlem, Félix Merlin participa à une manifestation contre la guerre et en faveur des « Scottsboro Boys ». Lors de ce rassemblement, il prit la parole en français.
Marié, Félix Merlin mourut le 28 juillet 1939 à Épinay-sur-Seine. Une foule considérable assista à ses obsèques.
Son nom fut donné à une rue et à un centre sportif d’Épinay.
SOURCES : Arch. Paris, DM3, versement 10451/76/1. — L’Humanité, 22 mai 1935 ; 3 juillet 1935 ; 29 juillet 1939. — The New York Times, 25 et 27 octobre 1935. — Michael Goebel, Paris, capitale du Tiers-monde. Comment est née la révolution anticoloniale (1919-1939), Paris, La Découverte, 2017, p. 240-241). — État civil.