MILLET Camille, Paul, Lucien

Par Tangi Cavalin, Michèle Rault

Né le 20 février 1922 à Vertus (Marne), mort en déportation le 15 avril 1945 au camp de Flossenburg (Allemagne) ; horticulteur ; militant de la JOC à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).

Fils d’un cuisinier, issu d’une fratrie de cinq enfants, Camille Millet arriva jeune en banlieue parisienne, aux Lilas (Seine, Seine-Saint-Denis) , puis vint habiter en 1929 à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) dans les HBM du 173 route Stratégique qui étaient réservées aux familles nombreuses aux opinions les plus diverses. Ayant obtenu le Certificat d’études, il entra au cours complémentaire d’Ivry-Centre puis intégra l’école d’horticulture du Breuil de Saint-Mandé (Seine, Val-de-Marne).

Issu d’une famille catholique, fréquentant le patronage, après avoir été membre de la Croisade eucharistique, il milita, au cours complémentaire, à la Jeunesse étudiante catholique (JEC) qu’il quitta pour la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) pendant ses études à l’école du Breuil où il créa une section jociste.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, ayant terminé ses études, il fut embauché chez un maraicher puis chez Chambost, un horticulteur de la rue de l’Égalité à Ivry-sur-Seine. Il devint responsable en novembre 1940 de la section jociste d’Ivry. Il militait clandestinement, la JOC ayant été interdite.

Camille Millet se porta volontaire pour le Service du travail obligatoire (STO) afin d’épargner le départ en Allemagne à un père de famille. Il quitta la France le 21 décembre 1942. Revenu en permission au début de l’été 1943 et en février 1944, il refusa de se soustraire au STO afin de rester avec ses camarades et poursuivre l’action jociste parmi eux. En décembre 1943, « l’action catholique française » parmi les travailleurs fit l’objet d’une note de l’Office central de sécurité du Reich qui préconisait l’emprisonnement des éléments actifs ou la déportation dans le cas d’activités anti-allemandes ou d’espionnage. Ce fut dans ce contexte que Camille Millet fut arrêté le 19 avril 1944 à Erfurt (Allemagne).

Emprisonné à Gotha avec ses camarades, Camille Millet fut, comme eux, condamné pour avoir attenté à la « sécurité de l’État allemand ». Déporté au camp de Flossenburg (Allemagne), il y mourut. Son acte de décès porte la mention « Mort pour la France ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73885, notice MILLET Camille, Paul, Lucien par Tangi Cavalin, Michèle Rault, version mise en ligne le 10 septembre 2009, dernière modification le 25 octobre 2009.

Par Tangi Cavalin, Michèle Rault

SOURCES : Charles Mollette, « À propos de quelques cas chez les jeunes du STO de résistance spirituelle jusqu’au martyre », dans Actes de la Xe rencontre de Fontevraud, Presses de l’Université d’Angers, 1987. — Lettres de Camille Millet communiquées par sa famille.— « Camille Millet. Un des cinquante », 1995.

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