MOULIE Pierre

Par Michèle Rault, Nathalie Viet-Depaule, Dominique Tantin

Né le 28 janvier 1891 à Saint-Martin-Sepert (Corrèze), mort en action le 15 novembre 1943 à Sainte-Féréole (Corrèze) ; contrôleur des PTT ; militant communiste ; conseiller municipal d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) de 1929 à 1940 ; maquisard de l’Armée secrète (AS).

Pierre Moulie
Pierre Moulie

Pierre Moulie était le fils de Gabriel, fermier, alors âgé de 39 ans et d’Antoinette Déchaud, sans profession, âgée de 29 ans. Après avoir obtenu le brevet élémentaire, il entra dans l’administration des PTT et devint commis puis contrôleur. Il était titulaire du permis de conduire.

Incorporé en 1912, il resta sous les drapeaux jusqu’en 1919, servant dans des unités du génie (sapeur télégraphiste). Il fut promu sergent et cité à quatre reprises. Il était titulaire de la Croix de Guerre et de la Médaille militaire. Marié en 1915 à Uzerche et père de deux enfants, il effectua ensuite sa carrière dans la région parisienne, notamment à Ivry-sur-Seine. Revenu gazé et marqué par les atrocités dont il avait été témoin pendant la Première Guerre mondiale, il adhéra au Parti communiste. Il fut délégué en juillet 1925 au congrès contre la guerre qui se tint à Paris, représentant le bureau des PTT d’Ivry-sur-Seine où il était domicilié.

Professeur d’espéranto, trésorier de la chorale ouvrière et secrétaire général de l’œuvre des Vacances populaires enfantines ivryennes, Pierre Moulie fut élu les 12 mai 1929 et 5 mai 1935 conseiller municipal communiste sur la liste conduite par Georges Marrane. Il était alors secrétaire de la section locale de l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC) et le resta jusqu’en 1939.

Déchu de son mandat le 9 février 1940 par le conseil de préfecture pour appartenance au Parti communiste, Pierre Moulie partit pour la Corrèze où sa mère habitait.

Il rejoignit en juin 1943 le maquis AS des Saulières à Sainte-Féréole. Celui-ci réunissait principalement des jeunes réfractaires au STO, et son âge, 52 ans, lui valut le pseudonyme de “Pépé”. Il apportait au groupe une solide expérience militaire.

Avec 17 de ses camarades, Pierre Moulie périt lors de l’attaque allemande du 15 novembre 1943 au hameau de la Besse à Sainte-Féréole. Dans un premier temps, les dépouilles furent inhumées le 17 novembre dans la commune voisine de Donzenac dans laquelle leurs décès furent enregistrés.

Il était l’auteur du chant diffusé aux heures d’émissions de la BBC (« Les Français parlent aux Français »). L’Humanité clandestine du 1er mars 1944 lui rendit hommage. Le conseil municipal d’Ivry-sur-Seine décida le 20 juin 1945 de donner le nom de Pierre Moulié à l’une des rues de la commune.

Il obtint la mention « Mort pour la France » fut homologué FFI.
Il est inscrit sur le monument commémoratif du site de la Besse à Sainte-Féréole où son patronyme est orthographié Mouly, ainsi que sur le monument aux Morts d’Uzerche. Son nom, correctement écrit, est inscrit aussi à Ivry-sur-Seine (plaques commémoratives aux Morts 1939-1945 et aux conseillers municipaux) ainsi qu’à Vitry-sur-Seine où une plaque à sa mémoire fut apposée le 27 mars 2013 à la Poste principale, avenue du général Leclerc.
Emmanuel Fleury évoqua son nom lors d’un discours le 22 septembre 1944 à Paris à la Mutualité : « Pierre Mouly qui, bien qu’âgé de cinquante-deux ans, mit ses connaissances d’ancien combattant au service des réfractaires qu’il organisa en Corrèze, où il tomba héroïquement à la tête de son groupe en luttant contre l’envahisseur hitlérien. »


Voir Sainte-Féréole (Corrèze), 15 novembre 1943

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73931, notice MOULIE Pierre par Michèle Rault, Nathalie Viet-Depaule, Dominique Tantin, version mise en ligne le 11 septembre 2009, dernière modification le 28 novembre 2022.

Par Michèle Rault, Nathalie Viet-Depaule, Dominique Tantin

Pierre Moulie
Pierre Moulie

SOURCES : Service historique de la Défense, AVCC Caen, AC 21 P 96720 et Vincennes GR 16 P 433993 (nc). — Registre matricule militaire en ligne. — Arch. Paris, DM3, versement 10451/76/1. — Arch. Com. Ivry-sur-Seine. — Maquis de Corrèze par cent-vingts témoins et combattants, Paris, 1975, Éditions sociales. — L’Aube sociale. — Le Travailleur (canton d’Ivry). — La participation des postiers parisiens à l’insurrection nationale, septembrre 1944, p. 33.— Témoignages de sa fille, Claire Petitot, de Pierre Grador, vétérinaire à Uzerche. — Musée de la Résistance nationale. — Arch. Com Ivry-sur-Seine. — Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, Périgueux, La Lauze, 2004, pp. 44-45. — Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — État civil. — Notice modifiée le 2 août 2021 (Dominique Tantin, avec l’aide de Jean-Luc Marquer). — Acte de décès communiqué par Madame Marie-Pierre Bretonnet, Mairie de Donzenac. — Note Claude Pennetier.

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