Par Jacques Girault, Yves Le Maner
Née le 22 novembre 1890 à Paris (XVIIIe arr.), morte le 23 avril 1971 à Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais) ; institutrice ; militante du SNI ; militante socialiste SFIO du Pas-de-Calais ; adjointe au maire de Boulogne-sur-Mer.
Fille de Jacques Florentin Hielle, tailleur, et de Françoise Thomas, couturière, Gabrielle Hielle se fixa à Boulogne (Pas-de-Calais) à partir d’octobre 1909 quand elle fut nommée à l’école Frédéric Sauvage, devenue cours complémentaire de filles, qu’elle devait diriger jusqu’à la fin de sa carrière en 1947. Elle adhéra à l’Amicale puis au Syndicat national (CGT). Membre du conseil syndical, elle fut secrétaire de la section départementale du Pas-de-Calais du SN puis du Syndicat national des instituteurs de 1932 à la guerre. Membre du Comité consultatif, elle fut élue en 1938 au Conseil départemental de l’enseignement primaire.
Sur le plan national, Gabrielle Hielle, membre de la Commission permanente du SN de 1926 à décembre 1931, fut membre du Bureau national du SN puis du SNI à partir de 1933. Elle participa au congrès de Nantes de la CGT en novembre 1938, mandatée par les sections départementales du SNI du Nord et du Pas-de-Calais. Gréviste le 30 novembre 1938, « pacifiste ardente » selon des témoignages, elle aurait été révoquée au début de la guerre.
Parallèlement, Gabrielle Hielle militait dans les rangs du Parti socialiste SFIO.
À la Libération, après avoir participé à la Résistance, Gabrielle Hielle retrouva le secrétariat de la section départementale du SNI et représenta les personnels à la Commission administrative paritaire départementale. Elle retrouva sa place au Bureau national jusqu’en 1947, année de son départ à la retraite. Amie de Marie-Louise Cavalier, dont elle soutint la candidature au poste de secrétaire générale, elle suivait tout particulièrement les questions internationales, tout en étant responsable nationale de la Commission d’éducation féminine à partir de janvier 1946.
Le bureau national, le 5 mai 1946, la désigna comme candidate pour les enseignantes de cours complémentaires de filles aux élections du Conseil de l’enseignement primaire, où elle fut élue titulaire en juin suivant.
Les 15-16 octobre 1946, une réorganisation des commissions du BN se produisit. Elle devint membre des commissions pédagogique, des cours complémentaires, d’éducation sociale, des relations internationales et de la sécurité sociale. Lors du congrès national de Montrouge, le 21 juillet 1947, elle rapporta à la place de Jean Jacquemard, malade, sur le statut de la Fonction publique et le nouveau statut des instituteurs. Plus tard, elle se consacra aussi à la maison d’édition du SNI, SUDEL, comme membre du comité consultatif.
Membre de la délégation syndicale au premier conseil d’administration de la Mutuelle générale de l’éducation nationale après le congrès de Grenoble (1946), Gabrielle Hielle fut administratrice nationale de la MGEN jusqu’en 1967, année où elle fut remplacée par Omer Debrabant, pour représenter la région du Nord (Pas-de-Calais, Nord, Oise, Aisne, Somme). Elle participa à plusieurs commissions de travail, (chirurgicale, œuvres sociales, solidarité orphelinat, sections départementales, GMD), intéressée particulièrement par les questions de solidarité et d’orphelinat. Elle occupa diverses fonctions de 1947 à 1971 dans le bureau et le conseil d’administration de la section départementale du Pas-de-Calais. Elle le présida pendant un an après le décès d’Adolphe Baillet en 1965 puis en 1970-1971. Elle œuvra pour la construction d’une maison de retraite de la MGEN dans le Nord de la France afin de lutter contre le départ de nombreux enseignants retraités vers d’autres départements.
Gabrielle Hielle, vice-présidente du patronage laïque, candidate aux élections municipales d’octobre 1947 à Boulogne sur la liste socialiste SFIO, remplaça un élu démissionnaire le 25 novembre 1952. Élue le 3 mai 1953 sur la liste socialiste SFIO, elle participait aux travaux des commissions des finances, de l’Instruction publique, du contrôle et de la surveillance du nettoiement de la voie publique, de la dénomination des voies nouvelles, du chômage et du personnel communal. En outre, elle représentait le conseil municipal au collège technique, à la Caisse des écoles et à l’œuvre de secours aux orphelins pauvres et aux enfants abandonnés. Le 6 mai 1953, devenue deuxième adjointe, elle reçut diverses délégations (réceptions du maire, correspondance générale et administration, signature des pièces de comptabilité, rapports avec les autorités alliées, sociétés commerciales et agricoles, réquisition des logements, état civil …). Réélue sur la liste du Parti socialiste SFIO, le 22 mars 1959, elle devint membre des commissions des finances, des travaux, de l’Instruction publique, de l’assistance, du personnel communal, de la dénomination des voies nouvelles, du contrôle des services concédés, du relogement…. Elle représentait le conseil à la Caisse des écoles, aux conseils d’administration de l’OPHLM, des Orphelinats catholiques Beaucerf, au Syndicat intercommunal des tramways et à la commission administrative du bureau d’aide sociale. Devenue première adjointe, le 23 mars, elle reçut de nombreuses délégations (correspondance générale, administration, signature des pièces comptables, relogement, logement HLM, cantines scolaires, services concédés, transports en commun, réceptions, jumelage, relations internationales, état civil…) À nouveau réélue, le 28 mars 1965, sur la « liste socialiste pour le développement, le progrès et la prospérité de Boulogne-sur-mer », elle conserva les mêmes commissions, à l’exception du Syndicat intercommunal des tramways qui était supprimé et de la Commission du relogement et des constructions provisoires. Devenue deuxième adjointe, elle reçut entre autres délégations le logement, les cantines scolaires, les services concédés, les transports en commun.
À la suite d’un accident, lors d’un repas au foyer des anciens, elle ralentit son activité pour se consacrer essentiellement aux anciens et aux déshérités. Elle ne se représenta pas en 1971.
À ses obsèques civiles, prirent la parole : le représentant du SNI, Denis Forestier pour la MGEN et le maire de Boulogne. Un mois plus tard, un hommage lui fut rendu par le conseil municipal. Son nom fut donné à la maison de retraite de la MGEN d’Huby-Saint-Leu et en 1983 au local des autobus des Transports en commun de la région boulonnaise.
Par Jacques Girault, Yves Le Maner
SOURCES : Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 5304. — Presse syndicale. — Documentation MGEN. — DBMOF, notice par J. Girault et Y. Le Maner. — Notice du centre Aigueperse (UNSA-Education) rédigée par Guy Le Néouannic et Pierre Talleux. – Notice de la MGEN rédigée par René Crozet. — Renseignements fournis par H. Aigueperse, O. Debrabant et par la mairie de Boulogne.