ROUSSEAU René, Eugène, Georges, Marie

Par Claude Pennetier

Né le 30 juin 1879 à Montoire-sur-Loir (Loir-et-Cher), mort le 3 avril 1962 à Bagneux (Seine, Hauts-de-Seine) ; artiste décorateur dans les métaux repoussés, puis chauffeur de taxi ; militant socialiste puis communiste et syndicaliste ; conseiller municipal d’Arcueil (Seine, Val-de-Marne) de 1919 à 1923.

Fils d’un négociant et d’une ménagère selon l’acte de naissance, René Rousseau était plus précisément fils de deux artisans en confection de vêtements installés près d’Angers. Leur atelier-fabrique connu le succès et, « fortune » faîte ils se retirèrent dans la Sarthe, leur pays d’origine. René Rousseau eut une « éducation soignée » (témoignage de son fils) et fréquenta le collège d’Angers. Envoyé à Paris, vers 1900, pour se perfectionner et prendre ensuite la direction de la fabrique familiale, il fut attiré par les arts et entra à l’école des Beaux-Arts. Artiste décorateur dans les métaux repoussés (des documents administratifs le qualifient de sculpteur mais ce n’est pas la bonne formulation), il exposa au Salon des indépendants et se lia d’amitiés avec des artistes dont le peintre Henri Rousseau dit le douanier. Il fut aussi un ardent défenseur de l’œuvre lyrique de Claude Debussy, puis plus tard, à Arcueil, un ami d’Erik Satie.

Alors « commissionnaire » sur l’acte de mariage, il se maria le 10 février 1906 à Paris (VIe arr.) avec Jeanne Carterêt, couturière (née à Dijon en 1874). Notons la présence parmi ses témoins, à côté d’une couturière, d’un commerçant et d’un tailleur d’habits, de Laurent Tailhade (1854-1919), « homme de lettres », un poète libertaire qui cette même année se séparait des anarchistes. De ce mariage naquirent quatre enfants : Madeleine née en 1905 à Paris (sténodactylo chez Humberdot), [René>74123] né en 1906 à Paris (employé), Nelly née en 1911 à Arcueil (couturière) [Voir Nelly Rousseau], Jean né en 1916 à Arcueil. Pour trouver de meilleures conditions de logement et de travail, Rousseau s’installa avec sa famille à Arcueil (10, rue du Chemin de fer) entre 1906 et 1911, mais les difficultés économiques l’obligèrent à compléter ses revenus en travaillant comme chauffeur de taxi.

Son fils René le présente ainsi dans une autobiographie de 1938 : « Mon père est ciseleur mais a exercé depuis la guerre le métier de chauffeur de taxi et de petit commerçant. Ma mère est ménagère. Ils sont actuellement tous deux à ma charge et vivent avec moi. Mon père est sympathisant. Il a été du Parti socialiste depuis 1911 jusqu’à la scission. Après il a été du Parti communiste qu’il a quitté volontairement vers 1930. Il était alors secrétaire du syndicat des cochers-chauffeurs. » (RGASPI, 495 270 2834)

René Rousseau fut élu le 7 décembre 1919 conseiller municipal socialiste d’Arcueil-Cachan (Seine, Val-de-Marne), section d’Arcueil (13e sur 16). À la séance du 23 décembre 1919, il lut une déclaration au nom des huit élus socialistes SFIO et confirma l’alliance avec les huit socialistes indépendants. Il démissionna en septembre 1920 avec les socialistes SFIO et quelques socialistes indépendants. Il fut réélu avec toute la liste socialiste le 10 octobre 1920 (5e sur 13) mais fut battu avec sa liste aux élections des 18 et 25 février 1923, provoquées par la séparation d’Arcueil-Cachan en deux communes.

René Rousseau adhéra au Parti communiste après le congrès de Tours (décembre 1920). Militant du 4e rayon communiste de la Région parisienne en 1929, il siégeait à la commission exécutive de la XXe Union régionale unitaire et au bureau du syndicat CGTU des cochers-chauffeurs. Il avait été en 1927 délégué de la Fédération des Transports au congrès national de la CGTU.

Il quitta le Parti communiste vers 1930, mais selon son fils René, resta sympathisant. Sa fille aînée, Nelly Rousseau, compagne de l’ancien secrétaire du Parti communiste Albert Treint, avait rejoint le courant trotskiste en 1928.

Il finit sa vie aux côtés de son fils René, Clément Rousseau, employé communal à Bagneux et militant communiste. Il dirigea l’association des Vieux travailleurs.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article74124, notice ROUSSEAU René, Eugène, Georges, Marie par Claude Pennetier, version mise en ligne le 17 septembre 2009, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, 495 270 2834, autobiographie de son fils René, 14 octobre 1938. — Arch. Nat., F7/13832. — Arch. Paris, DM3 ; vers. 10451/76/1. — Arch. com. Arcueil. — L’Internationale, 20 mars 1922. — État civil de Montoire et de Paris (VIe arr.). — Témoignage de son fils, René Rousseau, 7 septembre 2002.

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