ROPHÉ Adrien, Yvon

Par Gilles Morin, Claude Pennetier

Né le 9 novembre 1898 à Paris (IXe arr.), mort le 14 février 1987 à Nice (Alpes-Maritimes) ; militant socialiste SFIO ; conseiller municipal de Choisy-le-Roi (Seine, Val-de-Marne), député du Calvados (1945-1946).

[Assemblée nationale, Notices et portraits, 1946]

Engagé volontaire dans la Première Guerre mondiale et blessé en 1918, Adrien Rophé fut décoré de la Croix de guerre. Chef d’institution, Adrien Rophé fut élu conseiller municipal socialiste SFIO de la première section (centre ville) de Choisy-le-Roi, en mai 1925. Domicilié à Neuilly-sur-Seine, il s’installa dans le Calvados en 1935, pour installer à Cabourg une pension de vacances pour enfants. Son affaire prospère lui permettait de se partager entre Neuilly et Cabourg.

Sous l’Occupation, il anima le Parti socialiste clandestin et le mouvement Libération Nord dans le Calvados, et reçut la médaille militaire pour ses activités.

La Fédération socialiste du Calvados était exsangue, marquée par le passage à la collaboration de Ludovic Zoretti* comme par la mort en déportation de Maurice Fouque. Promu secrétaire fédéral "par la grâce de la direction nationale " dit Jérôme Letournel, il réussit rapidement à assoir son autorité.

Rophé fut député du Calvados aux deux Assemblées constituantes de 1945 et 1946. Il entra à la commission nationale des conflits au congrès socialiste de novembre 1944. Le jeune Charles Margueritte* prit l’avantage sur lui dans la fédération socialiste du Calvados.

Secrétaire fédéral en novembre 1944-août 1946, il résidait à Neuilly en 1944 lorsque le secrétariat général le chargea de reconstruire la fédération contre les partisans de Zoretti. Il fut membre de la Commission nationale des conflits de la SFIO en 1944-1949. Adrien Rophé siegea à la commission chargée d’étudier le cas des anciens parlementaires au Congrès des fédérations socialistes reconstituées de la SFIO en novembre 1944. Délégué au congrès national de 1945, il intervint sur la réforme des statuts du parti et présida le bureau pour l’élection du Comité directeur. Il défendit la position de la fédération, pour la laïcité et une autonomie du parti, au conseil national du 9 juin 1946.

Conseiller général de Troarn en 1945-1951, élu avec 3059 voix, contre l’indépendant de droite Picard (2 701 voix), battu en 1951 où il se présenta comme indépendant de gauche, la SFIO présentant un autre candidat (Jonas)
Trésorier du groupe socialiste au Palais Bourbon en octobre 1945, confirmé en juin 1946, il fut candidat aux législatives de novembre 1946 et au Conseil de la République en novembre 1946 où il obtint 62 suffrages sur 825 exprimés. Selon le préfet, il s’est affirmé comme un « élu dynamique et très travailleur », ayant beaucoup agis pour les sinistrés et faisant de multiples comptes rendus de mandats mais se voyait reprocher à gauche ses positions très nettement anticommunistes (F/1cII/132).

Candidat non élu au Comité directeur en 1947, Adrien Rophé écrivit en décembre 1949, à Gaudin, secrétaire fédéral, qu’il a été « salement écarté de la fédération ». En 1950, la presse polémique, notamment l’hebdomadaire Juvenal, le mit en cause à propos de fonds de la reconstruction perçus indûment.

Il démissionna de la SFIO en 1951, se représente aux cantonales comme indépendant, obtient 863 voix sur 5 327 votants au premier tour, devant Jonas, candidat SFIO (626 voix).

Il était membre du bureau politique du Centre national des Indépendants de gauche en juin 1955. Il participa comme “Indépendant de gauche” à des réunions de la FGDS en 1966.

Adrien Rophé mourut le 14 février 1987 à Nice.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article74144, notice ROPHÉ Adrien, Yvon par Gilles Morin, Claude Pennetier, version mise en ligne le 18 septembre 2009, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Gilles Morin, Claude Pennetier

[Assemblée nationale, Notices et portraits, 1946]

SOURCES : Arch. Paris, DM3 ; versement 10451/76/1. — Arch. Com. Choisy-le-Roi. — Arch. Ass. Nationale. — Note de Pascal Duchénois. — Jérôme Letournel, Socialisme et socialistes dans le Calvados des origines à la fin du XXe siècle (1864-1998), thèse, 2013, Université de Caen, p. 500 et suite.

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