PERRONNET Pierre

Par Marie-Louise Goergen et Pascale Quincy-Lefebvre

Né le 4 mai 1922 à Étroussat (Allier), mort le 20 mai 1990 à Ceyrat (Puy-de-Dôme) ; mécanicien de route ; résistant ; interné ; syndicaliste CGT ; militant communiste au sein du PCF ; mutualiste.

Issu d’une famille de deux enfants, Pierre Perronnet était le fils d’un mécanicien de route installé dans l’Allier. Élevé dans une famille catholique mais sans pratique religieuse, il grandit dans un milieu politisé et fut un adolescent engagé. Après avoir terminé ses études à l’école professionnelle Amédée Gasquet de Clermont-Ferrand jusqu’à 17 ans (Puy-de-Dôme), il travailla comme ouvrier à l’aciérie Aubert et Duval des Ancizes (Puy-de-Dôme), puis entra comme auxiliaire à la SNCF le 1er avril 1940. De janvier à octobre 1941, il fut ouvrier à l’usine Ducellier à Issoire.

Son activisme au sein des Jeunesses communistes, où il assura la responsabilité de secrétaire dès l’âge de dix-sept ans, lui valut d’être arrêté le 21 octobre 1941. A l’automne 1941, dans le cadre d’une vaste enquête sur l’activité du Parti communiste clandestin dans le secteur de Clermont-Ferrand, il est identifié. Il est dit par la police qu’il assurait, à l’instigation de Mioche, la liaison entre ce dernier et Marchand, responsable de la diffusion à Issoire d’une part, et d’autre part Trioullier chargé du même travaille à Thiers. Mis en état d’arrestation,il fut déféré au parquet militaire . Fin août 1941, le jeune Perronnet, ancien des JC, qui travaillait avec lui chez Ducellier, était venu le solliciter pour assurer la propagande du parti à Issoire sous forme de distributions de tracts. C’est Perronnet qui a mis Marchand en contact avec Paul Mioche, venu de Clermont pour lui donner des tracts. C’est Perronnet qui sert ensuite d’intermédiaire entre Mioche et Marchand, chargé de diffuser les tracts.
En juillet 41, Paul Mioche, que Perronnet avait connu à l’école l’a pressenti pour être agent de liaison entre lui et des personnes qu’il lui désignerait. Mioche l’a chargé d’emmener un paquet d’imprimé à un certain Raymond à Thiers courant juillet puis 15 jours après sur la route de Pont-Dore à Thiers. Cette fois-ci, Raymond lui a remis de l’argent pour le parti, qu’il remit à Mioche. Il a également distribué des tracts près de la gare de Clermont-Ferrand et chez Ducellier à Issoire.

Suite à son arrestation, il fut interné à Mozac en Dordogne jusqu’au 5 décembre 1942. Réfractaire au STO, il se cacha du 15 décembre 1942 au 30 mars 1944 dans une ferme au lieu-dit « les Gamachons » dans l’Allier, où il participa à la Résistance sous le nom de Paul Bone. Ces années passées dans la clandestinité devaient le marquer toute sa vie et fixer ses convictions.

Il fut réembauché, à partir du 4 avril 1944, à la SNCF au dépôt de Clermont-Ferrand, où se déroulera l’ensemble de sa carrière de roulant et où il accédera au grade de mécanicien de route en 1956. Il poursuivit son engagement politique dans les rangs du PCF et fut un militant particulièrement actif au sein de la CGT pendant près de quarante ans. Délégué du personnel, secrétaire des cheminots CGT de Clermont-Ferrand pendant de longues années et secrétaire du secteur, il fut membre du conseil national de la Fédération CGT des cheminots de 1958 à 1961.
En 1977, jeune retraité, il fut le fondateur, avec sa femme Anita, de la Mutuelle des cheminots de la région SNCF de Clermont-Ferrand, avant d’en être le président puis le président d’honneur. Pierre Perronnet mit également à profit le temps de la retraite en participant activement à la vie municipale de la commune de Ceyrat (Puy-de-Dôme) où lui et sa famille s’étaient installés. De 1977 à 1983, il fut, ainsi, adjoint au maire.
La femme de Pierre Perronnet était salariée de la Sécurité sociale, puis devint commerçante. Ils eurent un fils qui, en 2002, était technicien conseil à la Caisse régionale d’assurance-maladie d’Auvergne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article7419, notice PERRONNET Pierre par Marie-Louise Goergen et Pascale Quincy-Lefebvre, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 3 décembre 2020.

Par Marie-Louise Goergen et Pascale Quincy-Lefebvre

SOURCES : Comptes rendus des congrès fédéraux. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 1296W100 : affaire Sauvignet et autres et PV interrogatoire Pierre Perronnet, 21/10/41. — SHD Vincennes, GR 16 P 469585, dossier Pierre Perronnet (nc). —La Montagne, 31 octobre 1972, 24 mai 1990. — Renseignements et documents communiqués par son fils Yves. — Compléments par Eric Panthou

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