SARDAIN Albert, André

Par Claude Pennetier

Né le 28 mars 1896 à Paris (XIXe arr.), mort le 30 juillet 1991 à Saint-Junien (Haute-Vienne) ; mécanicien-machiniste puis pâtissier ; militant communiste de la Seine, de la Haute-Vienne, de la Charente et de la Corrèze ; conseiller municipal communiste de Vitry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) de 1925 à 1929, maire de Chaillac-sur-Vienne (Haute-Vienne) à la Libération puis de Bort-les-Orgues (Corrèze).

Fils d’un forgeron, orphelin depuis l’âge de cinq ans, Albert Sardain alla à l’école primaire de six à douze ans. Il fut pâtissier-cuisinier de 1908 à 1915. Sous l’influence d’un militant de Tours (qui resta par la suite à la SFIO et fut maire adjoint), il adhéra au Parti socialiste en juin 1914 avant d’être mobilisé pendant la Première Guerre mondiale. Soldat de 2e classe, il obtint la Croix de guerre. À son retour, il milita pour la IIIe Internationale et rallia les rangs du Parti communiste. Il participa aux grèves de 1920 et adhéra plus tard à la CGTU. Membre de la Ligue des droits de l’homme, il la quitta début 1923 lorsque le Parti communiste le décida. De 1919 à mars 1927, il travailla à Maisons-Alfort (dépôt des tramways) puis dans le XXe arr. de Paris pour la TCRP (transports en commun de la région parisienne). Il fut ensuite machiniste sur bois jusqu’à mars 1929 et secrétaire de la cellule de la maison Doré (ébénisterie). Son mariage avec Valentine Couvercelle, blanchisseuse, fut célébré le 13 décembre 1924 à Vitry-sur-Seine.

Le 10 mai 1925, il fut élu conseiller municipal de Vitry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) sur la liste conduite par Pierre Périé*. Soixante ans plus tard, il raconta son action dans la commission de la voirie (« Un témoignage d’Albert Sardain », op. cit.).

En 1929, Albert Sardain quitta Vitry pour partir travailler comme pâtissier en Charente. Secrétaire de la cellule de Saint-Même-les-Carrières, membre du comité régional du PC en Charente de 1929 à 1933, Sardain s’installa ensuite comme patron-pâtissier en Corrèze où, tout en participant activement à la vie du PC à Bort-les-Orgues, il contribua à la formation des syndicats de la Tannerie, de l’Alimentation et du Bâtiment et créa une section locale de l’ARAC. Secrétaire de la cellule de Bort et correspondant du journal régional, Le Travailleur, il fit passer les effectifs de dix à quarante-trois adhérents entre 1930 et 1937. Le comité de Front populaire de Bort en avait fait son vice-président.

Mobilisé en 1939 à la poudrerie d’Angoulême (Charente), Albert Sardain réorganisa le Parti communiste clandestin avant d’être versé dans un dépôt d’infanterie. À l’armistice, il fut arrêté au camp de La Courtine (Creuse) mais réussit à s’évader et vécut durant la guerre en Haute-Vienne. Selon son témoignage paru en 1985, « en liaison avec Georges Marrane, il hébergea des patriotes traqués par les nazis et la police de Pétain » et favorisa l’évasion de Venise Gosnat* du camp de Saint-Germain-les-Belles (Haute-Vienne).

À la Libération, Albert Sardain président du CLL, fut maire de Chaillac-sur-Vienne, commune du canton de Saint-Junien (Haute-Vienne) du 20 août au 13 octobre. À cette date, il démissionna car il souhaitait revenir à Bort-les-Orgues ; Martial Bariant lui succéda. Il fut élu maire de cette ville puis conseiller général (octobre 1945-septembre 1951). Il avait été aussi candidat en 1946 aux élections législatives. Il s’était marié à Saint-Junien en 1955.

Albert Sardain resta communiste jusqu’à son décès survenu en 1991.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article74191, notice SARDAIN Albert, André par Claude Pennetier, version mise en ligne le 21 septembre 2009, dernière modification le 1er avril 2015.

Par Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, Moscou, 495 270 2782, autobiographie, Bort-les-Orgues, 1er novembre 1937. — Arch. Dép. Paris, DM3 ; vers. 10451/76/1. — « Un témoignage d’Albert Sardain, l’un des tout premiers conseillers municipaux communistes », Les Nouvelles du Val-de-Marne, 20 décembre 1985. — Entretien avec Albert Sardain, Paris, 1985. — État civil de Paris XIXe arr.

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