GAY Laurent, Hippolyte, Michel

Par Jacques Girault

Né le 13 août 1880 à La Seyne (Var), mort le 21 septembre 1924 ; instituteur ; syndicaliste du Var ; élu conseiller départemental du Var en 1920 et en 1922.

Fils d’un mécanicien, Gay était instituteur dans les Bouches-du-Rhone. Il fut le rapporteur général du congrès de la Fédération nationale des syndicats d’instituteurs à Paris (13-15 avril 1909). Ses conclusions montraient la solidité de l’organisation et affirmaient l’« intime solidarité » des instituteurs syndiqués avec « le prolétariat organisé ». Il vota contre la décision de tenir un congrès tous les ans et rédigea le compte rendu du congrès qui paru dans l’Émancipation de l’instituteur. Il était désigné pour faire partie du conseil fédéral.

Peu après, Gay était muté dans le Var, à l’école Jean Aicard à Toulon. En 1912, il devint secrétaire de la section syndicale du Var (section du syndicat des Bouches-du-Rhône) et délégué de L’École émancipée dans le département. Il fut aussi élu au conseil d’administration de l’Amicale en avril 1913 avec 163 voix.

Gay, avec Jourdan, se présenta à l’élection du conseil départemental. Membres de la section syndicale, ils étaient candidats d’une fraction des Amicalistes. Leur profession de foi indiquait leur foi dans le syndicalisme.

« La question syndicale n’est pas morte, la graine semée germe et elle lèvera plus tôt qu’on ne le pense. »

Après avoir présenté un programme en cinq points (action émancipatrice, revendication d’ordre pédagogique et administratif, garantie de « probité corporative », revendications d’ordre professionnel, d’ordre général), ils s’engagèrent à démissionner « pour créer l’agitation nécessaire et pour faire entendre notre protestation, dès que l’ordre concerté en sera donné ». Le 26 janvier 1914, Gay obtenait 113 voix, soit un tiers des suffrages. Dans ses remerciements, les jeunes avant tout avaient voté pour eux selon lui : « Le Var rouge, autrefois hélas ! n’a pas voulu suivre l’exemple des départements voisins » concluait-il.

Gay fut mobilisé. Gazé, son état de santé devait être gravement détérioré. Au retour du front, avec sa femme, née Émilie, Augustine, Thérèse Teisseire, qu’il avait épousée à Toulon en décembre 1915, il fut nommé à La Seyne où il habitait quartier Peyron. Dès juin 1919, il publiait dans l’Émancipation, un appel à la syndicalisation en tant que délégué à l’Union des syndicats ouvriers du Var. Secrétaire adjoint du Syndicat des membres de l’enseignement du Var, candidat au conseil départemental, le 13 avril 1920, il fut élu avec 188 voix sur 358 inscrits. Délégué au congrès national de Bordeaux, démissionnaire du conseil départemental en 1921, il fut réélu avec 203 voix sur 367 inscrits. Il fut réélu en mars 1922 avec 220 voix et en 1923 avec 236 voix sur 268 votants.

Surveillé par la police comme communiste — ce qui est fort improbable — Gay était considéré comme un bon instituteur « aimé de ses élèves auxquels il s’intéresse beaucoup ».

Gay mourut à la suite d’une longue maladie, conséquence de la guerre, le 21 septembre 1924. Ses obsèques furent civiles. Le bulletin de l’Union générale des membres de l’enseignement public lui consacra un article.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article74242, notice GAY Laurent, Hippolyte, Michel par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 février 2010, dernière modification le 25 février 2010.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat. F7/13744. — Presse corporative. — Sources orales.

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