DAMERON Louis, Jules, François, Lazare

Par Claude Pennetier

Né le 9 décembre 1871 à Gourdon (Saône-et-Loire), mort le 15 avril 1945 à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) ; commerçant puis comptable ; maire adjoint communiste de Choisy-le-Roi (Seine, Val-de-Marne).

Fils d’un instituteur et d’une mère sans profession, Louis Dameron se maria dans le XIIe arrondissement de Paris le 4 mai 1904. Il habitait alors Arcueil-Cachan, après avoir été domicilié à Paris (XIIe arr.).

Il fut élu conseiller municipal socialiste de Choisy-le-Roi en 1919, 3e sur 10, dans la 2e section, celle des Gondoles, plus favorable à la gauche que la 1re section. Il adhéra au Parti communiste après le congrès de Tours (décembre 1920). Lors des élections municipales des 3 et 10 mai 1925, les communistes furent devancés par les socialistes au premier tour ; les deux listes s’unirent au second tour. Dameron déclara en novembre 1926 : « la discipline de notre parti nous a imposé de faire liste commune avec nos collègues socialistes SFIO à la seule condition qu’ils poursuivraient avec nous la réalisation du programme de la précédente municipalité communiste » (registre de délibération du conseil municipal). Six communistes entrèrent au nouveau conseil. À la séance du 3 juillet 1925, Dameron lut une déclaration de soutien au maire socialiste Georges Tirard. Ils votèrent le budget 1926, le 18 décembre 1925. Après « dix-huit mois de collaboration sincère » les communistes se déclarèrent obligés de « cesser leur collaboration ». Jean Détat et Dameron, qui avait été élu maire adjoint le 17 mai 1925, remirent leur démission au maire. À la séance du 30 décembre 1926, les voix communistes et de droite se mêlèrent pour repousser le budget par quatorze suffrages contre dix. La préfecture prononça la dissolution du conseil le 27 février 1927, mais Dameron et ses amis furent battus aux élections partielles. Il reprit place dans l’assemblée municipale avec une minorité communiste le 12 mai 1929 et fut réélu le 5 mai 1935, dans la deuxième section (quartier des Gondoles). Il était en 1934 membre du comité de rédaction du Travailleur de la Banlieue Sud.

Dameron fit une déclaration au nom de la fraction communiste à la séance du 17 mai 1935 : « À la majorité de 512 voix, l’ensemble des travailleurs de Choisy, vient de condamner formellement la gestion de la municipalité sortante, qui n’a, en effet, obtenu que 2 977 voix, alors que 3 489 électeurs se sont prononcés en faveur du programme de notre Parti communiste (...) Cependant, à Choisy-le-Roi, seule commune du département où il subsiste encore, le sectionnement électoral permet une fois de plus à une minorité de s’emparer de la mairie ». Candidat aux fonctions de maire, il obtint dix voix sur vingt-sept suffrages. Les communistes ayant été écartés de toutes les commissions, le public manifesta dans la salle et le maire dut lever le séance. À la reprise, le conseil accepta à l’unanimité la participation des communistes à la plupart des commissions.

Il avait travaillé pendant cinq ans (de 1930 à 1935 semble-t-il, à la Représentation commerciale soviétique à Paris, comme caissier. Atteint de cécité il quitta cet emploi.

Le conseil de préfecture déchut Dameron de son mandat le 15 février 1940, pour non répudiation du Parti communiste. Devenu aveugle, il quitta la commune avant 1940, vécut dans les HLM du 40 rue Parmentier à Ivry-sur-Seine et mourut dans cette ville le 15 avril 1945.
Sa fille, Dameron Henriette, Simone, (voir Henriette Sourikoff [Sourikova]) née le 3 mai 1898 à Paris, domiciliée à Choisy-le-Roi, était communiste depuis 1920. Elle maria en 1928 avec Paul Sourikoff, assistant à l’Académie des Beaux Arts qu’elle suivit à Moscou. Henriette Sourikoff passa deux ans en URSS, revint en 1932 en France pour des raisons de santé et pour s’occuper des ses deux parents. En 1934, elle chercha à retourner à Moscou mais se vit refuser son visa. En 1938, avec le soutien de Marcel Cachin, elle écrivit à la commission des cadres pour demander au Parti communiste d’intervenir auprès des autorités soviétiques pour que son mari puisse bénéficier d’un visa, sans résultat. Elle fut alors embauchée par la mairie d’Ivry-sur-Seine au service de l’œuvre des Vacances populaires enfantines où elle resta jusqu’en août 1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article74277, notice DAMERON Louis, Jules, François, Lazare par Claude Pennetier, version mise en ligne le 24 septembre 2009, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, 495 270 7089. — Arch. Nat. F7/13091. — Arch. Paris, DM3 ; Versement 10451/76/1. — Arch. com. Choisy-le-Roi. — l’Humanité, 28 avril 1929, 24 avril 1935 et 6 mai 1935. — État civil de Gourdon. — DBMOF, notice par Jean Maitron et Claude Pennetier.

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